1942 Camp de regroupement de MalinesB1945
CAMPS DE TRANSIT
1942 CAMP DE REGROUPEMENT DE MALINES 1945
Le camp de transit de l'ancienne caserne Lieutenant-Général Dossin de Saint-Georges à Malines (Mechelen en néerlandais, Mecheln en allemand), en Belgique, fut ouvert par les Allemands le 27 juillet 1942 pour concentrer les Juifs de Belgique en vue de leur déportation vers les camps de la mort. En allemand: SS Juden Sammellager Mecheln. Le mois précédent en juin, tous les Juifs devaient porter l'étoile jaune et des milliers d'entre eux raflés et envoyés au travail forcé pour l'organisation Todt. Puis Heinrich Himmler fixa pour la Belgique un quota de 10 000 Juifs à déporter vers les camps d'extermination, ce qui entraina la police de sécurité à installer ce camp de transit.
La cour intérieure du SS Juden Sammellager Mecheln
Il était situé entre les deux plus grandes concentrations de Juifs en Belgique (Anvers et Bruxelles) et était idéalement relié au réseau dense des chemins de fer belges. Au total, 24916 Juifs de Belgique (soit 44 % de ceux résidant dans le pays) et 351 tziganes transiteront par Malines pour être déportés vers Auschwitz. Il faut y ajouter 520 juifs du Nord-Pas-de-Calais victimes de la rafle du 11 septembre 1942.
CONDITION DE VIE
La caserne Dossin était un camp de transit : on n'y passait en général que quelques jours en attendant la formation d'un nouveau convoi ; certains individus y ont séjourné néanmoins plusieurs semaines. Les conditions de vie y étaient rudes, les détenus étant brusquement plongés dans la complète incertitude. Les biens étaient confisqués, les pièces d'identité enlevées. Chaque prisonnier était muni d'une carte en carton portée autour du cou avec une ficelle contenant les détails suivants: n° personnel, date de naissance et n° du transport désigné. Les conditions hygiéniques y étaient mauvaises, surtout à cause de sa surpopulation à partir de 1943. Il est néanmoins difficile de faire des généralités au sujet des conditions de vie, tant est particulier le vécu des différentes familles qui y ont transité. Paul Sobol (né en 1926) se souvient de ces jours du mois de juillet 1944 durant lesquels il est emprisonné avec quatre autres membres de sa famille : La caserne Dossin est notre prison : nous sommes privés de liberté, mais pas brutalisés. À la caserne Dossin, il y a un règlement que nous devons suivre à la lettre. Une organisation très germanique : réveil avec le soleil, appel dans la cour (réunis par chambrée), puis distribution de café et de pain. Dans la chambrée, nous sommes une trentaine de personnes de tous âges, dont plusieurs familles. Très vite, mon père, grâce à son dynamisme naturel, prend les choses en main. Il devient responsable de la chambrée. Devant les autorités de la caserne, c'est lui qui distribue le pain et la soupe, qui est, par ailleurs, relativement bonne. De nombreuses familles reçoivent des colis de vivres de l'extérieur et tout est mis en commun dans notre chambrée.
Le 15 juillet 1942, la Militärverwaltung charge le SS-Sturmbannführer, Philipp Schmitt de sa mise sur pied. Une vingtaine de SS allemands et par la suite flamands encadrent le camp sous les ordres du SS-Hauptsturmführer, Rudolf Steckmann, l'adjoint de Schmitt. Le personnel était constitué de SS allemands et par la suite de SS flamands. À partir d'octobre 1942, un contingent de 25 hommes de la Flamisch Wachzug remplacera la Wehrmacht pour la surveillance extérieure du camp. En mars 1943 tandis que Schmitt et Steckmann sont écartés suite à leurs exactions, ils sont remplacés par le SS-sturmscharführer Johannes Frank de la Judenabteilung. Il fut à l'origine d'un certain assouplissement des conditions de détention au sein de la caserne. En revanche, Max Boden reste en charge de l'accueil des arrivants (l'aufnahme) ainsi que l'expert-comptable Erich Krull qui sera à son tour limogé en septembre 1943 suite à ses actes de spoliation. Au total, 24 916 juifs transitèrent par le camp, ils représentent 44% de la population juive vivant sur le territoire belge, seules 1 203 personnes survécurent à la déportation.
MUSÉE
Entrée actuelle de l'ancienne caserne Dossin
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