CAMPS DE CONCENTRATION NAZIS

CAMPS DE CONCENTRATION NAZIS

CAMPS D'EXTERMINATION


1942 TREBLINKA 1945

 

Treblinka est le troisième camp d’extermination de l’opération Reinhard. C’est le plus important, c’est le plus imposant. Construit après Belzec et Sobibor. Treblinka a bénéficié de l’expérience acquise par les SS pour l’installation aussi rationnelle que possible d’un camp d’extermination. Il est destiné à la destruction des juifs de Varsovie et du district de Radom. 

Treblinka est une petite aglomération du nord du Gouvernement général, sur la rivière Bug, affluent de la Vistule. Il est située à 60 kilomètres au nord-est de Varsovie, dans la Voïvodie de la capitale. C’est surtout une gare sur la grande artère ferroviaire reliant Varsovie à Bailystok. 

Le site choisi pour le camp répond aux critères habituel : proximité d’une voie-ferrée, région au sol ingrat, faible population. En effet, il est implanté sur le territoire du village Wolka-Obreglik, à 4 kilomètres de la gare de Treblinka. C’est une région de sable et de marais, sans grande couverture végétales, à part quelques touffes de bruyères, des buissons et ça et la, des bosquets de pins. Les habitations sont clairssemées. Un chemin de fer à voie unique relie la gare de Treblinka à une carrière de sable blanc. La carrière est au milieu d’un terrain nu, si ingrat que les paysans le délaissent comme un désert. Par endroit la terre est couverte de mousse. Ça et la on voit se profiler la silhouette d’un pin chétif, écrit Vassili Grossman. 

 

 Poteau indicateur  pour la direction de la gare 

Depuis le printemps de 1941 avait été mis en service un camp pénitentiaire près de la carrière, à 3 kilomètres du futur camp d’extermination. À des prisonniers juifs et polonais, condamnés parfois à des peines de quatre mois seulement, exploitent le sable et le gravier destinés à la constrution d’habitations et de fortifications. Ce camp va fonctionner jusqu’au 23 juillet 1944, sans aucune liaison avec le camp d’extermination. Vassili Grossmann Indique que le régime  y est proche de celui d’un KZ. Mais sans mise à mort systématique. 

 

Maquette du camp d’extermination de Treblinka 

LE CAMP 

 

Richard Thomalla 1903-1945 

La construction du camp dextermination proprement dit commence fin mai 1942. Les dimmensions et l’aménagement sont inspirés ce ceux de Sobibor. C’est le SS Richard Thomalla qui, venant de Sbibor, dirige les travaux. 

Le camp de Treblinka a la forme d’un quadrilatère irrégulier de 13,5 hectares. C’est peut, mais il n’est pas nécessaire de prévoir de grands barraquements puisque les victimes seront exterminées dès leur arrivée. Il est entouré de barbelés d’une hauteur de 3 à 4 mètres. Des branches de pins sont entrelacées dans ces barbelés enfin de dissimuler ce qui ce passent à l’intérieur du camp. À intervalles réguliers se dressent des miradors équipés de mitrailleuses 

Le Camp comporte deux parties. La première, couvrant les cinq sixièmes de la superficie, est la section administrative et économique. Elle comprend le quai du terminus de la voie ferrée, les bureaux, les cuisines. Les dépôts, magasins, atelier, garage, le potager ect, ainsi que les baraques ou logent les gardiens Ukrainiens. À l’écart, près du quai on été construites les habitations des Allemands ainsi que l’arsenal. 

La seconde partie. Constitue la zone d’extermination, au sud-ouest du camp, elle est entourée de barbelés, eux aussi garnis de branches de pins entrelacés formant une haie. La, se trouvent les baraques où habite les détenus juifs chargés des corvées, deux bâtiments pour le déshabillage des déportés (un pour les hommes, l’autre pour les femmes). Les chambres à gaz, les lieux où les corps sont inhumés, puis incinérés. 

 

Comme à Belzec et Sobibor, les SS qui occupent les fonctions de responsabilités sont peu nombreux une vigtaines environs. Les auxiliaires, les noirs sont entre 100 et 140, Ils sont brutaux et cupides, Comme dans les deux autres camps d’extermination, les corvées sont effectuées par des déportés juifs sélectionnés lors de l’arrivée des convois et choisis pour leurs robustesses ou pour leurs compétences en ce qui concerne les artisans. Leur nombre varie entre 500 et 1 000. Tous sont exécutés périodiquement, et ils le savent. 

Le commandant du camp le SS Eberl jusqu’à la fin août 1942, puis Stangl surnommé Lalka (poupée) par les détenus, c’est lui qui fait assassiner dès leur arrivée les déportés âgés, malades, infirmes ou blessés qui sont conduit sur-le-champ à l’hôpital : en fait d’hôpital, il s’agit de l’endroit soigneusement dissimulé par des barbelés et des branchages où ont lieu les exécutions massives par armes à feu. 

LES CHAMBRES À GAZ 

Elles sont construites sous la direction du SS Erwin Lambert, qui avait participé à la réalisation du programme d’euthanasie. 

Au début. Trois chambres à gaz seulement existent, abritées dans un solide bâtiment en brique. Comme à Sobibor, chacune mesure 4 mètres sur 4, pour une hauteur de 2,6 mètres. Chacune est munie d’une porte de 0,9 mètres de large et de 1,8 mètre de haut, pouvant se verrouiller hermétiquement de l’extérieur. Les parois de ces chambres sont carrelées jusqu’à mi-hauteur. Au plafond, des tuyaux apparents terminés par des pommes d’arrosoir sont destinés à faire croire aux futures victimes qu’elles vont effectivement recevoir une douche alors qu’ils servent à amener le gaz mortel. Celui –ci est fourni par le moteur Diesel d’un char lourd installé dans une pièce voisine. 

LES CONVOIS 

Personne n’était autorisé à s’en approcher. On tirait sans avertissement sur quiconque passait par hasard à 1 kilomètre de la. Jusqu’au tout dernier moment les victimes qu’une ramification de la voie ammenait au camp ignorait le sort qui les attendaient. Les gardiens qui accompagnaient les convois n’était pas admis à franchir l’enceinte extérieure du camp : Lorsque les wagons arrivaient, des SS venaient relever les gardiens. Le train ordinairement composé de soixantes wagons, s’arrêtait dans le bois qui masquait le camp, où il était divisé en trois rames de vingts wagons chacuns, que la locomotive allant à reculons poussait succèssivement jusqu’au quai à l’intérieur du camp; elle-même s’arrêtait juste devant les barbelés, ce qui fait que ni le mécanicien ni le chauffeur ne pénétraient dans le camp. Lorsque la rame était déchargée, le sous-officier SS de service sifflet les vingts wagons suivant qui attendaient à 200 mètres. Quand les soixantes wagons étaient vides, la Kommandatur téléphonait à la station que le convoi suivant pouvait se mettre en route. Celui que l’on venait de décharger partait pour la carrière prendre du sable. 

 Sur le quai, un grand écritaut se veut rassurant (juif de Vasovie, attention)! Vous vous trouvez dans un camp de transit, d’où vous vous serez envoyés plus tard dans des camps de travail. Pour éviter les épidémies, tous vos vêtements et les bagages doivent être soumis à la désinfectation. L’or, l’argent, les devises, bijoux seront remis à la caisse contre reçu. On vous les rendra plus tard sur présentation du reçu. Tous les nouveaux arrivés doivent avant de repartir prendre un bain de propreté corporelle. 

La Commission d’enquête sur les crimes allemands en Pologne décrit ce qui arrive aux déportés à leur arrivée sur le quai du camp : 

Là attendait les SS et les Ukrainiens cravaches en main. Ils ouvraient les wagons et expulsaient brutalement tout le monde dehors. Cela devait se faire rapidement. On tirait sur les résistants et les hésitants. En même temps, les ouvriers juifs vidaient les wagons des cadavres, des bagages abandonnés et des ordures. 

 

Groupe de femmes nues sur le chemin des chambres à gaz. 

Chassées des wagons, poursuit le rapport de la Commission, on faisait avancer les victimes sous les coups de cravaches et les hurlements sur une place derrière le réseau de fils de fer barbelés, où on séparait les hommes, les femmes et des enfants. Les vieux, les malades et les enfants étaient dirigés au Lazaret, où on les fusillait sur-le-champ. Ensuite les SS ordonnaient à tous le monde de  leur remettre l’argent et les bijoux ; ensuite on donnait l’ordre de se déshabiller. La plupart des témoins racontent que des hommes se déshabillaient sur la place même, les femmes et les enfants dans une baraque qui se trouvait à gauche. Dans cette baraque travaillaient soixantes coiffeurs, qui tondaient les cheveux aux femmes. Les hommes complètement dévêtus transportaient en courant, sous les coups incessants, les habits de tout le transport sur un tas à un endroit où ils devaient être triés par la suite. Cette besogne achevée, les femmes tondues, on dirigeait les hommes toujours nus, avec les femmes et les enfants sur le chemin conduisant aux chambres à gaz, en leur disant qu’ils allaient prendre un bain. Au commencement on ordonnait même aux victimes, les trompants jusqu’au bout de tenir à la main un Zloty comme prix à payer pour le bain. Un Ukrainien se tenant dans la guérite placée sur le chemin conduisant aux chambres à gaz encaissait ces zlotys. Par la suite, on renonça à cette pratique. 

Le chemin étroit conduisant des baraques aux chambres à gaz, appelé tuyau. Était baptisé par les SS de Treblinka la rue du ciel. 

LES GAZAGES 

Devant l’entrée des chambres à gaz, se trouvaient habituellement quelques ukrainiens avec des chiens, ils poussaient brutalement les victimes à l’intérieur des chambres à gaz, les blessants souvent. Les condamnés étaient poussés dans les chambre les bras levés pour occuper moins de place, et sur les têtes des victimes ainsi tassées debout, on jetait les enfants. Ainsi que les témoins l’on confirmé, l’axphyxie par le gaz dans les chambres durait quinze minutes environ; puis après un examen de l’état des victimes à travers des ouvertures vitrées spéciales, on ouvrait les portes et la masse tassée de cadavres s’écroulait de son propre poids. Les ouvriers juifs enlevaient immédiatement les cadavres pour préparer la place au groupe suivant de victimes. Depuis l’arrivée du transport sur la voie du camp jusqu’à son extermination dans les chambres à gaz, cela durait au maximum deux heures. Le camp de Treblinka peut être considéré comme un lieu d’extermination de masse. 

La Commission d’enquête résume sobrement la suite du processus d’extermination. L’acte d’accusation présenté devant la cour d’assises de Düsseldorf lors du procès des SS de Treblinka apporte quelques précisions complémentaires. 

Si, malgré tout, une personne était encore en vie à la fin du gazage, celle-ci était tuée au pistolet par le chef du kommando allemand ou par le personnel de surcveillance ukrainien. Pendant la durée du gazage et jusqu’au nettoyage des chambres à gaz, les détenus suivants devaient, même par un froid le plus rude, attendre nus devant le bâtiment. La vue à l’intérieur des bâtiments même leur était bouchée, par une porte  pour les petites chambres à gaz, par un rideau pour les grandes chambres. Cette attente supplémentaire devint atroce pour eux, qui entendaient les cris des personnes dans les chambres. Ce martyre atteignait son apogée losrque les moteurs, assez fréquement, tombaient en panne, et qu’un temps assez long était nécessaire pour les remettre en marche. Après l’extermination, tous les orifices des corps des victimes étaient fouillés par des membres du kommando de travail juif pour y découvrir des objets de valeur. Les dents en or étaient extraites de la bouche au moyen de pinces assez grandes et ramassées dans des récipients. Après l’évacuation des chambres à gaz et leur nettoyage, la fournée suivante était introduite et la procédure recommencait. 

LES FOSSES ET BÛCHERS 

 

Un des très rares documents photographique de Treblinka: Des prisonniers du Straflager tirent un chariot chargé de billes de chemin de fer pour la préparation d'un bûcher en vue de l'incinération des cadavres. 

Témoignage du SS Frank Stangl: 

Ca doit être au printemps 1943. À ce moment-là sont arrivées des excavatrices. On s’en est servi pour vider les grandes fosses communes. Les cadavres enciens furent brûlés sur des grils, et on fit de même avec les nouveaux. Au moment de ces chargements, Wirth est venu à Treblinka, je crois me souvenir qu’il a parlé d’un Standartenführer qui avait fait l’expérience de brûler des cadavres sur des grils, ca marchait merveilleusement. Je sais aussi qu'on a utilisé d'abord des rails de chemin de fer à voie étroite pour constituer le gril. Mais ces rails se révélèrent trops faibles : ils se courbaient sous l’action du feu. On s’est alors servi de rails de chemin de fer normaux.  

TÉMOIGNAGE du SS Heinrich Matthes 

LES BÛCHERS 

C’est Floos qui a fait établir le dispositif de crémation. Des rails avaient été posés sur des blocs de ciment, on y entassait les cadavres. Sous les rails, on brûlait des résineux, on arrosait le bois d’essence. On ne brûlait pas seulement ainsi les cadavres des nouvelles victimes, mais aussi ceux qu’on retirait des fosses. C’est bûchers, dont le nombre exact n’a pu être établi, brûlent nuit et jour à Treblinka. Ces centaines de milliers de corps incinérés produisent des mètres cubes de cendres. Les os résiduels sont broyés. Finalement ces cendres sont répandue dans les fosses venant d’être vidées, en couche alternées avec du sable. Les fosses sont ensuite recouvertes de 2 mètres de terre. 

 

Une fosse commune à Treblinka. 

LES VICTIMES 

Le processus d’extermination a connu deux phases à Treblinka. Le premier convoi immédiatement gazé est arrivé à Treblinka le 23 juillet 1942, composé de 5 000 juifs de Varsovie. La première phase va du 23juillet 1942 au 28 août 1942. Pendant ces 5 semaines de 5 à 7 000 juifs arrivent chaque jour. Puis le rytme s’accélère; certains jours plus de 12 000 déportés sont reçus au camp. Pendant cette première période sont exterminés 215 000 juifs venant du guetto de Varsovie, 30 000 du district de Radom, 17 000 du district de Siedlce, 6 000 du district de Minsk-Mazowiecki, soit en tout 268 000 victimes. 

La seconde période commence en octobre 1942 et va durer jusqu’à la fin, le 27 novembre 1943. L’augmentation de la capacité de la chambre à gaz permet d’asphyxier 4 000 personnes en une seule fois. Au début de 1943, la population juive du Gouvernement général a été à peu près exterminée. Mais Treblinka continue à recevoir des convois en provenance des pays occupés par la Wehrmacht. C’est ainsi qu'’arrive en mars et en avril les derniers convois de juifs du guetto anéanti de Varsovie, ainsi que des convois Yougoslaves et de la Grèce. 

Fin août, il apparaît que les trois chambres à gaz ne suffisent plus pour tuer autant d’êtres humains. Ceux qui ne peuvent être gazés sont fusillés. Globocnik et Wirth arrivent à Treblinka. Ils remplacent le commandant SS Eberl par Stangl et décident la construction de nouvelles chambres à gaz. Ils font édifier un bâtiment rectangulaire en dur contenant dix chambres à gaz, formant une surface de 320 mètres carrés (au lieu des 48 mètres carrés des trois enciennes chambres). Ces nouvelles chambres ont 2 mètres de haut. Elles sont disposées de part et d’autre d’un couloir central. Les portes d’entrée et celles destinées à l’enlèvement des cadavres sont semblables aux enciennes. Par contre, l’entrée du bâtiment est rendue accueillante. Les cinq marches qui y conduisent sont ornées de pots de fleurs des deux côtés. Au-dessus de l’entrée est placée l’étoile de David. Le moteur Diesel produisant le gaz est situé, lui, près des enciennes chambres. Pendant ces travaux, qui durent cinq semaines, les exécutions se poursuivent, à un rythme moins soutenu, dans les trois enciennes chambres. 

LES FOSSE COMMUNES 

Des fosses gigantesques sont creusées par les juifs des corvées afin d’ensevelir les corps. Situées à l’est des chambres à gaz, elles mesurent 50 mètres de long, 25 mètres de large et 10 mètres de profond. Une voie ferrée étroite permet de pousser des wagonnets des chambres à gaz aux fosses. Mais au bout de quelques semaines, comme ces wagonnets se heurtent et déraillent souvent ils sont abandonnés. Les cadavres sont alors traînés par les pieds jusqu’aux fosses. Ils y sont enlignés en couche superposées recouvertes d’une fine couche de sable. 

RÉVOLTE DU 2 AOÛT 1943 

SS STANGL 

Ce doit être au printemps 1943, à ce moment la  sont arrivées des excavatrices. On s’en est servi pour vider les grandes fosses communes. Les cadavres anciens furent brûlés avec des grills et on fit de même avec les nouveaux corps. Au moment de ses changements, Wirth est venu à Treblinka. Je croi me souvenir qu’il a parlé d’un Standartenführer qui avait fait l’expérience de brûler des cadavres. Wirth me raconte d’après cet essais qu'’on pouvait brûler les cadavres sur un grill, ça marchait merveilleusement. Je sais aussi qu'’on a utilisé d’abord des rails de chemin de fer à voie étroite pour constituer le grill. Mais ses rails se révélèrent trop faibles; ils se courbaient sous l’action de la chaleur. On s’est alors servit de rails de chen de fer normaux. 

SOULÈVEMENT DU 2 AOÛT 1943 

Miriam Novitch  

Galewski et les membres du commité savaient parfaitement que, malgré leurs efforts héroïques, ils ne pourraient armers que 200 prisonniers sur 800 à 1000. Ils étaient armés seulement d’une petite hachette et d’une petite scie, l’orsqu’il s’enfuit du camp. Galewski profita de ce jour torride où les SS et surtout de nombreux gardes ukrainiens partirent se baigner dans le Bug éloigné de 20 kilomètres. Le signal devait être donné par un coup de fisil. Plusieurs gardes furent liquidés. Plusieurs SS se cachèrent dès qu’ils entendirent l’explosion du dépôt d’essence. Au procès de Düsseldorf, les inculpés l’avouèrent. Le feu embrassa le camp, n’ayant pas de dynamite à leur disposition, les insurgés ne purent faire sauter les machines d’extermination, qui continuèrent à fonctionnée jusqu’à la fin d’octobre 1943. 

Se sachant condamnés, les juifs de corvées cherchent désespérément le moyen de s’enfuir et même de se révolter. D’autant plus qu’ils sont victimes des caprices et des sévices des SS et de leurs auxiliaires ukrainiens. 

En effet, la plupart des batiments furent détruits par l’incendie provoqué par les déportés, à l’exception des chambres à gaz construites en dur. Mais les révoltés étant maîtres du camp, environ 600 détenus parviennent à s’évader sur le millier présent au camp le 2 août 1943. Ils se réfugient dans la forêt voisine. Des centaines de SS et de policiers, accompagnés de chiens, se lancent à leurs trousses. Même l’aviation est requise. La plupart sont repris. 

Jean-Francois Steiner écrit qu’un an plus tard, à l’arrivée de l’armée Rouge. Il ne restait qu’une quarantaine de survivants, les autres ayant été tués par les Polonais, les résistants de l’Armia Krajowa, les bandes fascistes ukrainiennes, les déserteurs de la Whermacht, la Gestapo et les unités spéciales de l’armée allemande. 

LA FIN 

Ensuite, les chambres à gaz sont dynamitées et détruites. Les baraquements, les enceintes et les autres installations sont démontées et disparaissent. Comme pour les autres camps d’extermination, le sol est labouré, afin que disparaissent toutes les traces. Du Lupin est semé ; des arbres sont plantés. Une fermette est contruite pour les Ukrainiens. Le 17 novembre 1943, le dernier groupe de 30 déportés juifs chargés des ultimes corvées est fusillé. 

 

Mémorial de Treblinka. 

CONCLUSION 

 Le nombre de personnes exterminées à Treblinka ne peut être établi, aucune liste n’étant connue. Ce nombre ne peut qu’être évalué, qu’approximativement. D’après quelques rares borderaux ferroviaires, d’après les indications des témoins polonais, sur l’importance et la fréquence des convois, où d’après l’évaluation numérique des guettos anéantis. 

 La Commission générale d’enquête écrit dans la conclusion de son rapport : Le nombre s’élève à 731 600 personnes au moins. Les victimes furent pour la plupart des juifs citoyens polonais du centre de la Pologne (Varsovie, Radom, Czestochowa, Kielce, Siedlce). En outre on y exterminait des juifs des régions de Bailystok, Grodno et Wolkowysk. On y amenait également à Treblinka les juifs d’Europe occidentale: Les juifs allemands, autrichiens, tchèques et belges, de l’Europe du Sud: les juifs Grècs, en plus des juifs, on a aussi exterminé au camp de Treblinka un certain nombre de Tziganes.) 

 Ce nombre de 700 000 est repris dans l’article L’acte d’accusation du procès de Treblinka. Paul Hilberg avance le chiffre de 750 000, pour les juifs seulement. Comme il s’agit de chiffres minima, le nombre vraisemblable des victimes tués à Treblinka a dû dépasser les 800 000 victimes. 

 


07/04/2013
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1942 SOBIBOR 1943

 

SOBIBOR EST LE SECOND CAMP D’EXTERMINATION MASSIVE. 

 

Plan du camp de Sobibor 

Sobibor est le second camp d’extermination massive. Belzec a été le premier des trois camps d’extermination construit à la fin de l’automne 1941, dans le cadre de l’opération Reinhard confié au général SS Globocnik. Sobibor le second, est prêt à entrée en fonction à la fin d’avril 1942.Il est destiné à la destruction des juifs de la région de Lublin. 

 

Quatre des commandants du camp de Sobibor 

Le site choisi par Globocnik est un vaste terrain vague entourant une ancienne maison forêstière en bois à proximité du petit village de Sobibor situé dans le district de Wlodawa, région de Cholm, Voïvodie de Lublin. Le camp lui-même est construit à 8 kilomètres au sud de Wlodawa, tout prêt de la gare de Sobibor, sur la ligne de chemin de fer Cholm-Wlodawa-Brest. La région, au sol et au climat ingrat, est peu peuplée. Au nord, à l’ouest et au sud. Le camp est entouré d’une forêt clairsemée de pins. Selon leurs habitudes, les nazis ont donc retenu un emplacement éloigné des populations, dissimulé dans un bois et implanté près d’une voie ferrée. La superficie de Sobibor est modeste: 58 hectares. Mais les déportés étanr mis à mort sans délai, des Blocks pour les héberger sont inutiles. Le camp a donc seulement besoin d’une vingtaine de locaux pour l’administration et le logement de la garnison, à côté des éuipements nécessaires à l’extermination de masse. La construction commence en mars 1942, sous la direction du SS Richard Thomalla. Elle est supervisée par le SS Christian Wirth qui, au début d’août 1942, sera nommé inspecteur des trois camps de l’opération Reinhard. Le 28 avril Globocnik désigne le SS Franz Stangl comme commandant du camp de Sobibor. Il y reste trois mois jusqu’en juillet, où il devient commandant du camp de Treblinka. C’est le SS Franz Reichleitner qui lui succède à Sobibor. 

Le camp est entouré d’un réseau de barbelés, d’un fossé rempli d’eau et d’un champ de mines. Des branchages entrelacés dans les barbelés empêchent de voir ce qui ce passe à l’intérieur. Des miradors armés de mitrailleuses surveillent l’ensenble. À la différence de Belzec, tous les SS et le personnel vivent à l’intérieur même du camp. Sobibor est subdivisé en trois camps (lager) séparés par des barbelés. Dans le camp I, sont construit les baraquements où logent les déportés chargés des corvées (et qui seront constamment renouvelés, c’est-à-dire mis à mort et remplacés par d’autres au bout de quelques semaines ou de quelques mois), les cuisines et les ateliers des forgerons, des menuisiers, des électriciens, des tailleurs, des cordonniers, ect. 

Dans le camp 2, situé à la limite du Vorlager, se trouvent les locaux administratifs, les entrepôts où sont recueillis les vêtements et les bagages des victimes, ainsi que la baraque où à lieu le déshabillage. C’est là que sont conduits directement les arrivants. Un sentier de 150 mètres de long, étroit, encadré par deux haies serrées de barbelés, appelé tuyau ou boyau, conduit du camp 2 au camp 3. 

Le camp 3 abrite les structures d’extermination : les chambres à gaz, et les fosses communes, ainsi que deux baraquements pour les gardes et les détenus juifs travaillant dans le camp 3. 

Au sud du camp a été commencée la construction du camp 4, appelé  Nordlager. Mais elle ne sera pas achevée. 

 

Camp no 1 

LE PERSONNEL 

Une vigtaine de SS occupe les fonctions de responsabilités. Plusieurs ont fait partie des équipes ayant pratiqué (L’euthanasie). Ils habitent dans les coquettes villas du Virlager, avec le commandant du camp. Le camp 1, 2 et 3, sont chacun sous l’autorité d’un Lagerführer SS. Ceux-ci commandent les auxiliaires ukrainiens qui assurent la garde, les patrouilles, qui conduisent les déportés vers la mort; ils ont aussi sous l’autorité les déportés chargés des corvées. C’est Ukrainiens sont des volontaires recrutés par les nazis, appelés les (noirs), par les détenus du fait de la couleur de leurs uniformes. Ils ont été entraînés dans le camp de Trawniki, construit à l’automne 1941. C’est mercenaires sont, en général très brutaux avec les déportés. Ils sont placés à Sobibor sous le commandement d’Erich Lachmann qui les avaient formés au camp de Trawniki, ancien fonc- tionnaire de la police, il n’est pas SS et donc remplacé à l’automne 1942, par le SS Kurt Bolender. L’effectif des (noirs) a varié de 60 à 120. Ils sont répartis en trois groupes, qui se relaient dans leurs missions. 

LES CHAMBRES À GAZ SS Erich Fuschs 

 

Erich Fuschs 1902-1980 

Pendant la première période, trois chambres à gaz sont installées dans un bâtiment en briques construit dans la partie nord-ouest du camp 3, Chacun mesure 3 m sur 4m. Chacune est dotée de deux portes : L’une par laquelle entrent les victimes, l’autre par laquelle sont retirés les corps après le gazage. C’est trois chambres à gaz, permettent d’asphyxier 250 personnes à la fois. À Sobibor, le gaz utilisé est, comme à Belzec, le gaz d’échappement d’un véhicule. Au milieu d’avril 1942, Wirth vient assister aux essais ainsi que le relate le SS Erich Fuchs dans son témoignage devant les juges. 

Sur les instructions de Wirth, je partis avec un camion pour Lvov, ou je pris livraison d’un moteur à asphyxier, que j’ai transporté à Sobibor. C’était un moteur lourd à essence, d’origine russe, vraisemblablement un moteur de blindé ou le moteur d’un tracteur, d’une puissance d’au moins 200 chevaux (moteur en V, huit cylindres, à refroissement par eau), Nous l’avons installé sur un socle de béton et nous avons mis en communication le pot d’échappement et la conduite. Le chimiste, que je connaissais déjà de Belzec, se rendit dans la chambre à gaz avec un instrument de mesure pour vérifier la concentration des gaz. À la suite de ce contrôle, on fit un gazage d’essai. 

Je crois me rappelé que de trente à quarante femmes furent gazées dans une chambre à gaz Les juives avaient dû se déshabiller dans un abri ouvert sur les côtés, édifié sur le sol même de la forêt au voisinage des chambres à gaz. Des SS et des auxiliaires Ukrainiens les poussèrent vers la chambre à gaz. Lorsqu’elles y furent enfermées, je me suis occupé du moteur avec Bauer. Il a dabord tourné à vide. Puis nous avons fait passer les gaz de l’échappement libre dans la direction des cellules, de sorte qu’ils parvenaient dans la chambre. Sur le conseil du chimiste, j’ai réglé le moteur à un certain nombre de tour : il n’était plus besoin ainsi de l’accélérer par la suite. Dix minutes plus tard, les trente à quarante femmes étaient mortes. Le chimiste et le Führer SS donnèrent l’ordre d’arrêter le moteur. Je ramassai mes outils. 

L’EXTERMINATION MAI 1942- OCTOBRE 1943 PREMIÈRE PÉRIODE 

L’extermination massive dure trois mois, du début de mai à la fin de juillet 1942. Les déportés sont comme pour les autres camps, amenés à Sobibor par des trains de marchandises dans les conditions déjà décrites. Les chambres à gaz secrets d’État rapporte un récit de femme juive, raflée en Hollande et ayant miraculeusement échappé à la mort à Sobibor. Nous avions été entassées dans un wagon à bestiaux. L’encombrement y était tel que le moindre mouvement était impossible. L’air manquait, beaucoups des gens s’évanouissaient, dans un endroit isolé, le train s’arrêta, des soldats sont entrés dans les wagons, ils nous ont dévalisés. Ils coupaient mêmes les doigts pour prendre les bagues. Ils disaient que, d’ailleurs 

La où nous allions, nous n’en aurions plus besoins. Ces soldats portaient l’uniforme et parlaient ukrainiens. En raison de la durée du voyage, nous avions perdus tous sens de l’orientation, et nous croyions être en Ukraine. Les jours et les nuits passaient, l’air du wagon était empuanti par l’odeur des corps et des excréments. Personne ne songeait à manger, et on ne pensait qu’à l’eau et à l’air pur. Enfin nous arrivâmes à Sobibor. Après le gazage, les corps sont enfouis dans des fosses communes de 30 mètres de long par 15 de large, profonde de 4 à 5 mètres. 

La seconde période d’extermination massive va d’octobre 1942 à octobre 1943. Himmler a décidé le 19 juillet 1942, de supprimer avant la fin de l’année 1942, tous les juifs du Gouvernement général. Le rendement de Sobibor était devenu insuffisant. L’extermination est arrêtée fin juillet 1942. Les trois chambres à gaz sont détruites. À la place, cinq nouvelles sont construites. Plus grandes, elles mesurent 12 mètres sur 4 mètres. Chacune peut contenir 70 à 80 personnes. Quand elles fonctionnent toutes les cinq silmultanément, il est possible de gazer en même temps 400 personnes et plus de 400 s’il y a des enfants. L’extermination intensive reprend en octobre 1942, Himmler visite Sobibor le 12 février 1943. 

Nous avons distinctement entendu le SS Michel, debout sur une table, rassurer les gens de manière convaincante. Il leur promit qu’après le bain ils retrouveraient toutes leurs affaires. Il était temps, disait-il, que les juifs deviennent des membres productifs de la société. On allait les envoyer en Ukraine où ils pourraient vivre et travailler. Cette allocution inspira confiance et même elle enthousiasma les gens. Spontanément. Ils applaudirent. 

Le processus de mise à mort est précisé dans la déposition du SS Kurt Bolender: 

Quand le train s’était arrêté, on fermait les portails et la garde Ukrainiene entourait le train. On menait aussitôt les juifs sur la place devant le bâtiment de l’administration. Quand j’étais à Sobibor, il n’y avait pas encore de baraquement affecté au déshabillage. C’était sur cette place que les juifs, hommes et femmes séparément devaient se déshabiller. Après l’allocution, on faisait se déshabiller autant de juifs qu’on pouvait en mettre dans la chambre à gaz, les Ukrainiens fermaient les portes. Après le gazage, on ouvrait les portes, et une corvée juive enlevait les cadavres. 

LA SECONDE PÉRIODE 

Au procès de Hagen, les onze SS membres du personnel de Sobibor, qui furent jugés, raconteront que, désireux de recevoir dignement le Reichsführer et de lui présenter toute l’opération de mise à mort, le commandant ordonna que deux cents jolies femmes et jeunes filles juives soient sélectionnées dans plusieurs convois. Elles durent se déshabiller dans le camp numéro 2 et passer par le tuyau vers le camp numéro 3, où elles furent reçues par Erich Bauer, surnommé Bademeister (baigneur), qui les conduisit vers les chambres à gaz. En cette occasion, en sa qualité d’ancien combattant de 1914-1918 et de membre de la Stahlhelm, Bauer avait mis son uniforme de parade, rehaussé d’attributs en cuivre. Tous les SS firent soigneusement astiquer leurs bottes. 

Pendant les travaux, un chemin de fer à voie étroite est construit du quai aux fosses communes, afin de transporter directement les morts, les malades et les invalides des convois vers l’hôpital. En fait d’hôpital, là, près des fosses, ils sont abattus. Avant, il fallait transporter ces handicapés sur des chariots tirés par des hommes ou des chevaux vers leur lieu d’exécution. 

Autres décision importante: c’est à cette époque que le commandant de Sobibor décide de brûler les cadavres. En effet, au printemps 1942, Himmler a ordonné que les juifs et les prisonniers de guerre assassinés soient retirés des fosses communes et brûlés, afin que disparaissent toute trace de ces massacres. Cette entreprise reçoit le nom de code d’opération spéciale 1005. Cette mission, considérée comme un secret d’État, est confiées au SS Blobel. Après divers essais, la technique retenue est celle des bûchers en plein air. Elle est employée dans les trois camps d’extermination de l’opération Reinhard, en commençant par Sobibor. 

LES VICTIMES 

Les premières victimes de Sobibor sont un groupe de 150 juifs déportés de Wlodawa. Suivent pendant la période (mai-juillet 1942), des convois pratiquement quotidiens, d’une vigtaines de wagons en moyenne transportant chacun de 2000 à 2500 déportés. Des juifs de la région de Lublin, Autriche, Tchécoslovaquie, 21 600 du guetto de Pulawy du 3 au 12 mai 1942, 11 300 du district de Krasnystaw du 13 au 15 mai, 7 200 du district de Zamosc, 6 130 du district de Chelm, 11 300 du district de Hrubieszow, 3000 de Biala-Podlska, 8000 des districts de Krasnyczin et Krasnystaw. Arrivèrent 10 000 juifs d’Autriche, 6 000 du protectoria de Bohême-Moravie. Plus de 77 000 juifs ont été exécutés. En outre, 24 378 juifs provenant de Slovaquie seront tués avant la fin de 1942. 

Les renseignements chiffrés manquent pour la seconde période d’extermination massive qui va d’octobre 1942 à la fin. Les nouvelles chambres à gaz permettent d’intensifier le rytme des assassinats. Les foyers en plein air brûlent nuit et jour. À la fin de 1942, la population juive du Gouvernement général a pratiquement été anéantie. 

 Sobibor recoit, au début de décembre, les juifs encore détenus à Belzec quand ce camp cesse de fonctionner, et ils sont aussitôt gazés. On signale, par ailleur, qu’arrivent à Sobibor, en mars et avril 1943, des convois de juifs provenant de la Yougoslavie, de Grèce et du ghetto anéanti de Varsovie. 

Miriam Novitch: 

Sur les 7 000 personnes partie de Hrubieszow, précise-t-elle nous ne somme que trois femmes à ne pas avoir été exécutées en arrivant à Sobibor. Des trois, je suis la seule. Le jour de notre arrivée, deux prisonniers surveillés par un garde nous ont apporté deux caisses de linge sale à laver dans deux jours. Le linge devait d’abord être désinfecté, puis nous devions aller puiser de l’eau pour le laver. Je me souviens de notre première nuit. Des cris m’ont arrêtée. J’ai entrouvert la porte, puis des coups de fouet m’ont cinglé le visage, puis un hurlement : Si je te vois encore une fois, je t’envoie Barry ! C’était Lachmann avec son chien qui faisait sa tournée d’inspection. Je l’appris plus tard, comme j’ai appris que les cris étaient poussés par les jeunes filles violées avant d’être gazées. 

LA RÉVOLTE DU 14 OCTOBRE 1943 

Le sort des détenus épargnés provisoirement enfin d’assurer la maintenace du camp et qui seront exécutés au bout d’un certain temps plus ou moin long dépendant du caprice des SS, n’a rien à envier à celui des autres détenus. Se sachant condamnés, ils s’efforcent de préparer leurs évasions. Informés chaque fois, les SS réagissent par des pandaisons et une sauvage répression. Une révolte réussira pourtant le 14 octobre 1943, les déportés du camp d’extermination de Treblinka s’étaient révoltés et ceux de Sobibor l’apprennent. Depuis longtemps, ils s’efforcaient de s’organiser pour tenter d’échapper à la mort certaine et proche. Il y avait à Sobibor environs 600 déportés juifs chargées des corvées, dont 80 femmes. 300 parviennent à rejoindre la forêt. Certains retrouveront la liberté et pourront témoignés contre les SS de Sobibor. Lors de leurs procès. 

LES TROIS DERNIERS MOIS 

Le 5 juillet 1943, Himmler donne l’ordre d’utiliser Sobibor comme un dépôt pour les munitions prises à l’ennemi, sans cessé le processus d’extermination. Pourtant, le rytme d’arrivée des convois de juifs diminue. 

Les déportés commencent à édifier de vastes entrepôts où devront être stockées les armes et les munitions récupérées sur l’armée Rouge. Un convoi de déportés provenant de l’URSS, et qui arrive à Sobibor le 23 septembre, est tout entier épargné et affecté à la construction de ces nouveaux baraquements. 

Ils voisinent avec les magasins où sont empilés, comme à Belzec les valises, vêtements et objets de tous ordres abandonnés par les victimes avant qu’elles soient gazées. Comme à Belzec, la récupération est systématique. Les dépouilles sont envoyées à Berlin, au ministère de l’Économie du Reich. L’or et les bijoux sont adressés à la Chancelerie. À Sobibor, le responsable de cette récupération est le SS Beckmann (il sera tué le 14 octobre). 

LA FIN 

 

Depuis le 7 juillet 1943, Globocnik est remplacé par le général SS Jacob Sporrenberg. Celui-ci est chargé d’écraswe la révolte de Sobibor. Il fait appel, tout comme le général Stroop à Varsovie en avril 1943, au concour de la Wehrmacht et de la Luftwaffe, et réussit à l’obtenir. Sporrenberg ordonnent des représailles très cruelles. Les insurgés retrouvés dans les forêts voisines sont abattus sur place ou ramenés au camp ils seront torturés, puis passés par les armes. Aussitôt après la révolte, Himmler décide de la destruction du camp de Sobibor. Les sapeurs de la Wehrmacht  

émontent les installations, dynamitent les chambres à gaz, les villas des SS et le bâtiment en dur, incendient les baraques, comme à Belzec, le terrain est labouré et planté d’arbre afin de dissimuler les traces de l’extermination. En novembre 1943, tout est terminé.  

CONCLUSION  

La Commission général d’enquête sur les crimes Allemands en Pologne, évalue le nombre des victimes à 250 000. Ce nombre est avancé également par Miriam Novitch. Paul Hiberg propose celui de 200 000, mais pour les juifs seulement. Dans un article de la revue Le Monde Juif, Adam Rutkowski estime que le nombre des victimes a dépassé 30 000 : d’après les calculs basés sur le nombre de convois parvenus à Sobibor, au moins 250 00 juifs sont arrivés par la voie ferrée, auquels il faut ajouter ceux qui ont été amenés à pied, en charrettes, en camions. Les juifs polonais, les plus nombreux ont été rejoints par 34 313 autres venant des Pays-Bas, 10 000 de Tchécoslovaquie, 1 500 d’U.R.S.S, 1000 d’Allemagne et il faut ajouter aux victimes juives plusieurs convois de Tziganes. Le nombre des victimes peut-être évalué à environ 300 000 victimes. Près de 4 000 juifs sont venus de France, ils ont tous trouvé la mort à Sobibor. 


06/04/2013
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1941 MAÏDANEK 1944

 

 

 

Comme Auschwitz, Maïdanek (Majdanek) est un camp mixe. Vaste KZ à l’origine, il devient rapidement un camp d’extermination (Vernichtungslager). Le camp de Maïdanek est situé près de Lublin. Il a conservé le statut de camp de prisonnier de guerre jusqu’en mai 1942, bien que des massacres y aient eu lieu en grand nombre. À cette date, les SS lui donnent le nom officiel de KZ de Lublin. Depuis sa création les habitants de la région l’appellent camp de Maïdanek, du nom du village le plus proche. C’est ainsi qu’il est communément désigné aujourd’hui.  

Le document sur lequel s’appuie l’étude est le rapport de la Commission extraordinaire polonoi-soviétique chargée de l’enquête sur les crimes commis par les Allemands dans le camp d’extermination de Maïdanek à Lublin. Il figure in extenso dans le livre Forfaits hitlériens publié en 1945. Maïdanek est construit à 2 kilomètres au sud de Lublin, dan le Gouvernement général dans l’Hinterland séparant la Vistule à l’ouest et le Bug à l’est. Au nord-est à été édifié le camp d’extermination de Sobibor et au sud-est, celui de Belzec. 

Fin 1940, les SS choisistent le site et décident d’implanter le future camp dans un immense terrain vague, à droite de la chaussée de Chelm. Le plan initial, inspiré de celui du KZ de Dachau, mais beaucoups plus ambitieux, prévoyant en effet la construction d’un camp géant comportant plus de cent Blocks. C’est à cette construction que vont être employés des dizaines de milliers de déportés, dans des conditions inhumaines de l’extermination par le travail. 

 

Commandants du camp 

Karl Otto Koch (septembre 1941 à juillet 1942)  

Max Koegel (août 1942 à octobre 1942)  

Hermann Florstedt (octobre 1942 à septembre 1943)  

Martin Weiss (septembre 1943 à mai 1944)  

Arthur Liebehenschel (mai 1944 au 22 juillet 1944)  

 

Vue du camp d’extermination de Maïdanek 

À cette date, le camp de Maïdanek couvre une suprficie de 273 hectares. Il comporte 6 sections séparées par des barbelés, renfermant chacune 24 Blocks d’habitations, soit 144 baraques, chacune d’elles pouvant loger plus de 300 détenus, sans compter les dépendances, entrepôts, ateliers, bâtiments administratifs, ect. C’est une grande ville, écrit Simonov, avec des centaines de toits gris et bas en rangées régulières, séparées par des barbelés. Le camp est, en effet solidement entouré de barbelés. 

À intervalles réguliers, des miradors armés de mitrailleuses assurent une veille permanente. La garnison est composée de SS et d’auxiliaires de la Kampfpolizei. 200 chiens-loups renforcent la surveillance. Pendant l’été 1943, Himmler vient inspecter le camp de Maïdanek. 

 

Miradors entourant le camp  

LES NATIONALITÉS 

Maïdanek accueille dans un premier temps, d’octobre 1941 à avril 1942, des détenus de toutes origines; prisonniers de guerre polonais, soviétiques, civils et politiques polonais et russes et un nombre important de juifs. Dans un deuxième temps, à partir de mai 1942, les arrivées se font de plus en plus considérables 18 000 personnes arrivent de Bohême et de la Slovaquie, en juillet 1942, un premier convoi de Polonais accusés d’activités de partisans arriva à son tour, plus de 1 500 personnes. Em décembre 1942, plusieurs milliers de juifs et de Grècs arrivèrent d’Auschwitz.  

Le 17 janvier 1943, 1 500 Polonais et 400 Polonais furent ammenés de Varsovie. Le 2 février 1943, il arriva 60 000 juifs du guetto de Varsovie. Pendant tout l’été et tous l’automne 1943, des convois affluèrent des principaux camps d’Allemagne : Dachau, Flossenbürg, Neuengamme, Gross-Rosen, Buchenwald. Aucun groupe ne comptait moins de 1 000 personnes. 

 

Mirador du camp 

LES PENDAISONS 

Le premier local d’extermination de masses, était une petite cabane de planche qui s’élevait à l’entrée du camp, entre deux rangées de fils barbelés, sous le plafond de cette cabane, était fixée une grosse poutre tranversale portant toujours huit nœuds coulant de cuir. C’est la qu'’étaient pendus les détenus. Dans les premiers temps, la main-d’œuvre manquait au camp et les SS n’exterminaient pas les gens valides. Ils ne pendaient que ceux que la faim et les maladies avaient épuisés. 

L’EXTERMINATION  

La ration journalière était composée par du café de navet brûlés, une fois par jour ; de la soupe à l’herbe, deux fois par jour ; et par 180 à 270 grammes de pain, fait d’une mixture comprenant 50% de sciure de bois ou de farine de châtaigne, Cela avait pour résultat un épuisement total des prisonniers, la propagation générale de la tuberculose et d’autres maladies et des décès en masse. On ne donnait presque aucune nourriture aux prisonniers de guerre. Ils atteignaient un état d’extrême épuisement, étaient gonflés et même incapables de parler. Presque tous succonbèrent. 

L’EXTERMINATION PAR LE TRAVAIL 

Des sélections sont pratiquées à l’arrivée des convois selon le principe habituel, c’est-à-dire que les personnes incapables de travailler sont mises à mort rapidement ou immédiatement. Pour ceux qui sont astreints au travail. La journée de travail commençait à 4 heures du matin. Les Allemands faisaient irruption dans les baraques et chassaient les détenus de leurs couchette à coups de fouet, tous devaient être présent à l’appel malade ou non, ceux qui étaient morts pendant la nuit étaient portés dehors par leurs voisins. L’appel durait deux heures et s’accompagnait de coups et d’humiliations pour les prisonniers. À 6 heures du matin, on conduisait les prisonniers au travail. À l’appel du soir, le SS de service lisait la liste des prisonniers qui avaient mal travaillé et ceux-ci étaient fouettés ou battus sur un banc spécial. Le minimum de coups était de 25. Le prisonnier Zelen, connaissait un avocat nommé Nozek, de Radom qui reçu 100 coups, il mourrut trois jours plus tard. 

 

Mausolée de Maïdanek rempli de cendres des corps de déportés 

LES SÉVICES 

Le premier est le jêune infligé à ces déportés chroniquement sous-alimentés. La moindre infraction entraînait pour les prisonniers la privation pendant plusieurs jours de leur maigre pitance, ce qui en fait, revenait à les faires mourir de faim, poursuit le rapport de la Commission. Un ancien détenu du camp, le Tchèque Tomasek déclara à la Commission : On mourrait de faim, il régnait un état d’épuisement général qui provoquait la mort de beaucoups de personnes. Les prisonniers mangeaient des charognes, des chats et des chiens et même des rats. La plupart de ces malheureux semblaient être des squelettes couverts de peau, ou encore étaient anormalement obèses par suite d’oedèmes et de goflements provoqués par la faim. 

C. SIMONOV RAPPORTE DES SÉVICES : 

Parfois pour les faires mourir plus vite, les gens épuisés étaient exposés au froid pendant de longues heures. À cela, il reste à ajouter ce qu’on dénommait les exercices gymnastiques du soir. Après l’appel du soir, les prisonniers généralement las, exténués au dernier point par une pénible journée de travail., étaient astreints à courir pendant une heure et demie dans la boue jusqu’au genoux, en hiver dans la neige, en été pendant la grande chaleur, autour du Block qui avait bien plus d’un kilomètre de circoférence. Le matin on ramassait les cadavres gisant tout le long de la clôture du Block. 

LES AMUSEMENT DES SS 

Le premier amusement consistait en particulier: un SS prenait à partie quelque détenus, lui signifiait qu’il avait enfreint quelques règlements du camp et méritait d’être fusillé. Le détenu était poussé au mur et le SS lui posait son parabellum au front. Attendant le coup de feu. La victime fermait les yeux. Alors le SS tirait en l’air, tandis qu’un autre lui assénait un grand coup de planche sur le crâne. Le prisonnier s’écroulait sans connaissance. Quand il revenait à lui les SS riaient et vu qu’il était tout ansanglanté, il était considéré comme condamné à mort et les SS le fisillaient.  

Un autre amusement avait pour scène un bassin qui se trouvait dans une des baraques du camp,. Le détenu déclaré coupable était déshabillé et jeté dans ce bassin. Il tentait de remonter à la surface et de sortir de l’eau. Les SS qui se pressaient autour du bassin le repoussaient à coups de botte. S’il parvenait à éviter les coups, il obtenait le droit de sortir de l’eau, mais à une seule condition: il devait s’habiller en trois secondes. Alors la victime était de nouveau jetée à l’eau et martyrisée jusqu’à ce qu’elle se noie. 

3e amusement : Ceci entraînait inévitablement la mort de celui aux dépens duquel on s’y livrait. Avant de le tuer, on l’amenait devant une essoreuse luisante de blancheur et on l’obligeait à glisser le bout des doigts entre les deux rouleaux de caoutchouc destinés à tordre le linge. Puis l’un des SS ou un autre détenu sur les ordres tournait la manivelle de l’essoreuse. Le bras de la victime était happé jusqu’au coude ou l’épaule par la machine. Les cris du supplicié étaient le principal plaisir des SS. 

L’EXTEMINATION PAR FUSILLADES   

L’histoire sanglante du camp de Maïdanek débute par la fusillade massive de prisonniers de guerre soviétiques oeuvre des SS en novembre 1941. 90 survécurent sur un groupe de 2000 prisonniers soviétiques; presque tous furent fusillés et un certain nombre furent torturés à mort. De janvier à avril 1942, d’autres groupes de prisonniers de guerre soviétiques furent diriger sur ce camp avant d’être fusillés. Au cours de l’hiver 1942, les Allemands tuèrent environs 5 000 prisonniers de guerre soviétiques de la même manière suivante: On les conduisaient des barraques jusqu’à une carrière où étaient creusées des fosses, et la, ont les abattais. Les habitants du village de Decenta furent également souvent témoins d’exécutions en 1944. Entre le mois de mars et le 22 juillet inclus, des hommes de la Gestapo ammenaient souvent des camions, des Polonais en grands nombres: Il y avait des hommes, des femmes et des enfants. Ils les ammenaient près des fours crématoires où après les avoirs complètement fait d’hésabillés ils les abattaient dans des fosses.  

Certains jours, déclara le témoin Nedialek qui assista à ces exécutions massives de Polonais, entre 200 à 300 personnes et plus furent tuées. 

À Maïdanek se retrouve toutes les sortes de mises à mort rencontrées dans les autres KZ et les camps d’exterminations.  

Les pendaisons, des prisonniers de guerre de l’ancienne armée polonaise, capturés dès 1939 et détenus dans différents camps en Allemagne, furent rassemblés en 1940 dans le camp de la rue Lipovaya à Lublin, de là conduits par fournées à Maïdanek, où le même sort les attendait: tortures systématiques, exécutions massives, ect.  

LES GAZAGES 

Lorsque toutes les cellules équipées pour l’empoisonnement fonctionnaient simultanément, il était possible de tuer à la fois 1914 personnes. Il a été prouvé que dans ces cellules à gaz on empoisonna tous ceux qui étaient soit épuisés par la faim, soit affaiblis par un trop long et lourd travail et par le régime brutal, des prisonniers incapables de fournir un travail manuel, toutes les personnes atteintes du typhus et tous ceux que les Allemands jugeaient utile d’assassiner. 7 711 kilos de Zyklon B ont été utilisés pour les gazages de Maïdanek. 

Le rapport de la Commission précise que des excutions ont eu lieu à Maïdanek à l’aide, d’une part d’un fourgon à gaz et, d’autre part de chambres à gaz, appelé ici  cellules à gaz. 

Un seul fourgon à gaz a fonctionné à Maïdanek. Les témoignages montrent qu’il était équipé comme à Belzec. Des corps autopsiés après la libération du camp ont permis de confirmer que ces victimes avaient été asphyxiées par les gaz d’échappement du moteur. 

Le rapport contient un nombre important de témoignages signalant des exécutions dans les six chambres à gaz, notamment: 350 le 15 octobre 1942, 300 en mars 1943, (des Polonais), 300 le 20 juin 1943, 270 le 14 octobre 1943, 500 le 16 octobre 1943, 87 le 15 mars 1944, 158 enfants de deux à dix ans les 16 et 17 mai 1943 et 300 autres le 21 octobre 1943, 600 malades du camp en juin 1943, ect. 

Le Zyklon B est utilisé à Maïdanek, ainsi que le monoxyde de carbone. Les installations ont fonctionné d’octobre 1942 à l’automne 1943, le rapport est conclut sur ce point. 

LES INCINÉRATIONS 

 

Four crémoire du camp de maïdanek 

Les corps des vixctimes étaient enfouis dans de vaste fosses communes, puis brûlés sur des bûchers et dans les fours crématoires. La encore, le rapport de la Commission est précis: Les Allemands commençèrent par brûler les corps de tous ceux qu’ils avaient tués ou torturés à mort. Plus tard, spécialement en 1943 et 1944, ils commençèrent à brûler des cadavres en exumant des fosses les corps fusillé. Comme il y en avait une quantité considérable, les Allemands entrprirent la construction d’un immense four à cinq fourneaux. Les fours brûlèrent continuellement. La température povait atteindre 1 500 degrés. Afin de pouvoir mettre plus de corps, coupant les membres à la hache, les experts qui examinèrent en détail la construction des fours arrivèrent à la conclusion suivante; les fours devaient brûler sans interruption. Quatre corps, dont les membres avaient été détachés pouvaient être placés à la fois dans le four. Cela prenait quinze minutes pour brûler quatre corps, de sorte que quand tous les fours fonctionnaient, ils pouvaient brûlers 1 920 corps en vingt-quatre heures. Étant donné le fait qu’ont découvrit de grandes quantités d’ossements dans le camp (dans des fosses, des jardins potagers, des tas d’engrais), le conseil d’expert estima que les os étaient enlevés des fours avant d’être complètement consumé et qu’insi en fait ont brûlait beaucoups plus de 1 920 corps en vingt-quatre heures. 

LA FIN DE MAÏDANEK 

 

Des milliers de paires de souliers 

Le 23 juillet 1944, les SS abandonnèrent Maîdanek. Auparavant, ils avaient évacué les 17 000 survivants, notamment sur Auschwitz. Quand l’Armée Rouge arriva, elle ne trouva que quelques dizaines de Russes. Beaucoups d’installations avaient été déruites, dynamitées où incendiées. L’immense crématoire restait intact. D’énormes entrepôts étaient encore remplis des dépouilles des victimes: Des dizaines de milliers de valises, de vêtement, de bottes, chaussures d’hommes, de femmes et d’enfants, des milliers de paires de lunettes, ceintures de femmes, de peignes etc. Certains de ces objets étaient emballés prêts à être expédiés à Berlin. Vêtements et objets portaient la marque de tous les pays d’Europe occupés par la Wehrmacht. 

CONCLUSION 

Maïdanek a été comme Auschwitz mais à un degré moindre, à la fois un camp de concentration et d’extermination. 

La plupart des documents ayant été détruits, il est impossible d’établir le nombre de personnes qui y ont été assassinées. La Commission d’enquête dans une première estimation le 28 septembre 1944, avait avancé celui de 1 300 000 victimes. Parmi ces victimes, les Polonais avaient été les plus nombreux, puis les juifs, les soviétiques, dont une forte proportion de prisonniers de guerre. Paul Hilberg chiffre à 50 000 le nombre de juifs exterminés à Maïdanek. Mais il s’agit seulement des juifs et seulement de la période allant de septembre 1942 à 1943. Dans un article paru dans le no31 de novembre 1985, de la Presse Nouvelle mensuel de l’UJRE, Roger Maria estime à 360 000 le nombre des victimes entre octobre 1941 et juillet 1944. Le nombre le plus généralement admis est d’au moins 400 000 victimes appartenant à cinquante nationalités. 

Parmi elles, au moins 4000 français juifs et non juifs, dont quelques actes de décès ont été enregistrés à la mairie de Lublin. Notamment des hommes des femmes et des enfants juifs partis en mars 1943 de Drancy. 


06/04/2013
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1941CHELMNO 1944

 

LE PETIT CHÂTEAU ROMANTIQUE DE CHELMNO A SERVI DE CADRE À L’EXTERMINATION DE PLUSIEURS CENTAINES DE PERSONNES. 

Chelmno est un camp d’extermination massive et immédiate, (le camp d’extermination est parfois appelé Kulmhof. Sonderkommando Kulmhof était la désignation officielle du détachement en garnison à Chelmno, du nom de son chef Kulmhof. Il s’appela aussi Sonderkommando Lange et Sonderkommando Bothmann quand ceux-ci le commandèrent.) Le gazage s’effectuant à l’aide de camions spécialement équipés. 

Cette étude s’appuis sur le livre du Polonais Ladislas Bednarz juge d’instruction de l’arrondissement du Tribunal de Lodz, chargé d’une instruction judiciaire après la libération de son pays par la Commission principale de recherches des crimes allemands en Pologne. Les témoignages cités sont ceux qu’ils ont recueillis en 1945 au cours de son enquête, témoignages retenus parce que confirmés par d’autres dépositions ou par des preuves matéreilles. 

 

LE CAMP 

 

Walter Piller 

Le village de Chelmno est situé à 14 kilomètres de Kolo, chef-lieu de canton sur la ligne de chemin de fer reliant Lodz à Posnan, dans le Warthegau (Parfois ortographié Wartegau), annexé au Reich. D’une superficie supérieure à celle de la Suisse, le Waethegau est peuplé de 4,5 millions d’habitants, dont 450 000 juifs. Avant l’invasion allemande, Lodz, avec ses 600 000 habitants, était la seconde ville de Pologne et comptait 202 000 juifs, soit le tiers de sa population. 

Chelmno est un gros village rural, au bord de la rivière Ner, affluent de la Warta, qu’un chemin de fer à voie étroite et une route relient à Lodz par les nazis, seront conduit au camp de Chelmno par cette voie ferrée et par des camions. 

Chelmno possède un petit château appartenant à l’État, d’un seul étage, non habité, il est entouré d’un parc à peu près abandonné de 3 hectares. Il est proche de la place du village, où est l’église. 

 

Plan du sous-sol du château à Chełmno. 

Le camp d’extermination de Chelmno va comporter deux parties : d’une part le château et le parc, d’autre part la forêt de pins, modeste mais dense, proche de 4 kilomètres. Château et forêt seront gardés par des SS et des Feldgendarmes et rigoureusement interdits à la population. 

C’est en novembre 1941 que commence l’installation du camp. Comme celui de Belzec, il ne nécessite pas de grands bâtiments puisque les victimes seront mises à mort dès leur arrivée. 

LA GARNISON 

Le Hauptsführer SS Lange a participé au massacre perpétré dans le cadre de l’euthanasie, de même que les hommes de son Sonderkommando. Ce sont donc des  spécialistes. 

L’effectif du camp d’extermination reste modeste. 15 à 20 SS exercent les fonctions de responsabilité. Les 80 à 100 hommes de la police ordinaire sont répartis en trois sections s’occupant respectivement du château, de la forêt et des transports. SS, policiers et gendarmes n’ont jamais dépassé l’effectif de 150 hommes. 

La garnison, très bien nourrie, dispose d’alcool en abondance. La solde est de 150 Reichsmarks, à quoi s’ajout un supplément quotidien de 13 Reichsmarks, sans compter les primes spéciales (500 Reichsmarks en mars 1943). Mais tous doivent garder un secret absolu sur ce qui se passe à Chelmno, sous peine de mort immédiate. 

L’EXTERMINATION 

Deux phases vont se succéder : l’extermination massive commence le 9 décembre 1941 mais s’arrête le 11 avril 1943; elle reprendra au printemps 1944 pour se poursuivre jusqu’à l’arrivée de l’armée Rouge. 

 

Un convoi arrive à Chelmno 

LES ARRÊSTATIONS 

Le camp de Chelmno a été prévu pour permettre l’extermination des juifs du Warthegau. Il recoit son premier convoi de 700 juifs le 9 décembre 1941. 

À cette date, les juifs ont été rassemblés partiellement dans le grand ghetto de Lodz et dans ceux de certaines villes. Mais dans toute une série de petite villes, les ghettos n’existent pas: c’est justement dans celle-là que comencent les ralfes (l’extermination des ghettos, jugée plus facile, n’ayant lieu que plus tard) : notamment à Dab, Sapolno, Klodawa, Kolo, ect. 

Ce qui favorise le calcul des nazis, les malades étaient transportés à part, et les chauffeurs avaient reçu des ordres d’aller lentement afin de ne pas incommoder les malades. Tout ceci était destiné à annihiler la vigilance des hommes destinés à l’extermination. Il est ainsi arrivé qu’un des juifs, M. Goldberg, propriétaire d’une scierie à Kolo, ait eu des pourparlers avec les autorités allemandes pour qu’elles lui confiassent la direction du camp après l’arrivée d’un convoi sur les lieux du travail. On est allé jusqu’à accepter la requête écrite qu’il avait présentée. Le Sonderkommando avait atteint son but : les juifs ignoraient que la mort les attendait; ils n’opposèrent aucune résistance, ne tentaient pas de s’évader. De cette facon, l’organisme chargé de l’extermination pouvait épargner ses hommes et il pouvait agir plus rapidement et avec plus d’efficacité. 

LES CAMIONS DE LA MORT 

 

Un camion à gaz à Chełmno. 

À chelmno, il n’existe pas de chambre à gaz. La mise à mort s’effectue à l’aide des gaz d’échappement des camions spécialement aménagéss. De tels camions avaient déjà été utilisés antérieurement pour tuer les malades de l’hôpital psychiatrique Kochannowka près de Lodz. 

Les témoins ont décrit les dimensions de l’auto de la mort de la facon suivante : 2,5 mètres de long  à 3 mètres de large, 6 mètres de long pour les autos de grande taille ; de 2,3 mètres de large et de 4,5 mètres à 5 mètres de long pour les autos de taille inférieure. La carrosserie de l’auto était construite de planches étroites faconnées comme des bondes de tonneaux, de sorte que l’auto donnait l’impression d’être recouverte de fer-blanc. Tout l’intérieur était recouvert de fer-blanc et les portes étaient hermétiquement calfeutrées. Toutes les autos de la mort étaient peintes de couleur gris foncé, presque noire. 

 Il n’a pas été possible de déterminer si l’on se servait exclusivement des gaz d’échappement ou bien si l’on additionnait un produit nocif au mazout ou à l’essence. 

LE GAZAGE 

 

L'église de Chelmno ou les victimes devaient y attendre avant d'être gazées. 

 

Michel Podchlebnik 

Arrêté au début de janvier 1942, le bourrelier israélite polonais Michel Podchlebnik est un témoin privilégié puisqu’il est l’un des rares survivants de Chelmno. En effet, affecté aux corvées du fait de sa robustesse, il parvient miraculeusement à s’évader Il a décrit la façon dont sont massacrés les juifs à Chelmno au juge d’instruction Bernarz le 9 juin 1945 à Kolo. Il y a l’incarcération des prisonniers au château, la mise à mort par les autos-chambres à gaz qui durent entre six à sept minutes, la récupération des vêtements des victimes séparées en tas, chaussures, manteaux d’hommes de femmes dans un autre tas. L’inhumation après une ultime récupération, les cadavres sont inhumés dans des fosses communes de 6 mètres de profondeur de 6 à 7 mètres de largeur la première couche du bas contenait 4 à 5 personnes tandis que celle du haut en contenait une trentaine. Les cadavres étaient recouverts d’une couche de sable d’un mètre. Une fosse commune pouvait avoir près de 20 mètres de long. 1 000 personnes étaient inhumées par jour. 

LES VICTIMES 

 

Chelmno: Des déportés juifs peu avant leur gasage. 

En mars-avril 1943, les juifs de Warthegau ont été exterminés à Chelmno, à l’exception d’une partie du ghetto qui subsiste à Lodz. Là sont rassemblés les juifs robustes soumis au travail obligatoire dans les usines de guerre. 

En avril 1943, la liquidation du camp est donc ordonnée, le 7 avril, le château est dynamité. Les palissades du camp sont enlevées. Du gazon est semé sur les fosses communes. Le 11 avril 1943, le Sonderkommando quitte Chelmno. La gendarmerie locale assure seule la garde des lieux. 

Mais au printemps 1944, les nazis décident de reprendre les opérations d’extermination à Chelmno. Bothmann revient donc avec son Sonderkommando, assisté de Walter Piller. Des juifs provenant de la plupart des pays occupés par la Wehrmacht y sont mis à mort, d’une facon  intensive. L’extermination du ghetto de Litzmannstadt durera du début de juin à la mi-août 1944. En août, c’est au tour des survivants du ghetto de Lodz : Chelmno ne pouvant suffire, une partie des 70 000 habitants de ce ghetto sont conduits à Auschwitz pour y être gazés. 

LA FIN 

L’armée Rouge approche. Avant de s’enfuir, les SS détruisent les dernières traces de l’entreprise d’extermination. Puis ils exécutent les juifs composant la main-d’oeuvre des corvées.  Ce que relate le témoin Miszcak, en même temps que l’ultime sursaut de révolte de ces malheureux. 

On commence la liquidation des derniers juifs. On les fait sortir par groupe de cinq, on leur ordonne de se coucher par terre et on leur tirait des coups de révolvers dans la nuque. Cette fois-ci les juifs se sont révoltés. L’un deux, Max Zrawaki, armé d’un couteau a réussi à traverser le cercle des gendarmes et s’est enfuit. Les gendarmes n’on pas pu le découvrir. Les tailleurs juifs ont fracturé la porte conduisant au bois. Deux Allemands y ont pénétré. Parmi eux se trouvait Lenz. Les juifs les ont tués. Des mitrailleuses ont alors été dirigées sur l’intérieur du magasin de vivres. Ils ont commencé à tirer et ils ont mis le feu au bâtiment. Il n’y a pas eu de survivant. 

CONCLUSION 

Le procès du Sounderkommando Lange devant la cour d’assises de Nonn en 1962 et 1963 a permis de préciser qu'au moin 145 500 personnes ont été tuées à Chelmno pendant la première phase (de décembre 1941 à avril 1943) et 7 176 pendant la seconde phase (avril 1944 au 19 janvier 1945, jour de la libération du camp par l’armée soviétique), soit 152 676. Ces meutres sont prouvés, mais le tribunal a précisé que ce nombre ne reflétait qu’une partie de la réalité. Paul Hilberg retient le chiffre de 150 000 pour une période plus courte (de décembre 1841 à septembre 1942 et de juin à juillet 1944). Les autorités Polonaise après enquête officielle ont estimé que 340 000 hommes, femmes et enfants ont été exterminés à Chelmno. Parmi eux, des Français en nombre indéterminé. Rapport de la Commission générale d’enquête et témoignage d’André Miszcak recueilli par le juge Bedrarz, Hans Bothmann se suicidera en 1946 alors qu'’il était en détention en zone britannique. 


06/04/2013
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1941 BELZEC 1943

 

BELZEC EST LE CAMP OU L’EXTERMINATION A ÉTÉ LA PLUS INTENSIVE. 

Le 20 janvier 1942, la conférence de Wannsee met au point la solution finale de la question juive. C’est la décision d’exterminer les juifs se trouvant sur l’ensemble des territoires contrôlés par les nazis. C’est le génocide. Il est planifié sous le non d’opération Reinhard, et c’est le général de brigade SS Globocnik qui en est chargé pour le Gouvernement général, c’est-à-dire pour la partie  non annexée de la Pologne. Il fait construire les trois camps d’extermination de Belzec au sud (destiné aux juifs de Lvov et de la Galicie orientale ainsi que de Cracovie et de la Galicie occidentale,) Sobibor au centre (pour les juifs du district de Lublin) et Treblinka au nord (pour les juifs de Varsovie et du district de Radom). 

Ces trois camps ne sont pas rattachés au système des camps de concentration. En effet, leur seule mission est l’extermination immédiate des juifs du Gouvernement général (Le Gouvernement général, d’une superficie de 150 000 kilomètres carrés compte 20 millions d’habitants.) (Et par la suite, des juifs venant des pays européens occupés par la Wehrmacht). 

Les massacres commencent en mars 1942 à Belzec, en mai 1942 à Sobibor et en juillet 1942 à Treblinka. D’autres massacres massifs sont effectués en même temps à Chelmno et à Maïdanek. 

INSTALLATION DE BELZEC 

Stanislaw Kozak: 

Belzec est le premier camp d’extermination sous autorité du général SS Globocnik, il va servir de ce prototype pour les autres camps. Le site sera toujours choisi dans un lieu isolé (loin des regards indiscrets) et proche d’une voie ferrée pour faciliter l’arrivée des convois. Belzec est une petite Ville de la Voïévodie (district) de Lublin, à mi-distance de Lvov au sud-est et de Lublin au nord-ouest. Le sol, composé de dunes sablonneuses, est pauvre et porte des forêts de pins. Situé à 320 kilomètres de la gare, le camp est rectangulaire, de dimmensions modestes: 275 m de long sur 263 m de large. 

En octobre 1941 arrivèrent à Belzec trois SS, qui exigèrent de la municipalité vingt hommes pour les travaux. La municipalité désigna à cette effet vingts habitants de la commune, dont je fut. Les Allemands choisirent le terrain, qui se trouvait au sud-ouest de la gare et longeait une contre-voie elle-même proche de la voie ferrée allant à Lvov. Nous avons commencé les travaux le 1er novembre, par la construction des baraquements du secteur voisin de la contre-voie, L’un d’entre eux, au voisinage immédiat de la voie, avait 50 mètres de long sur 12,50 mètres de large. 

C’était une salle d’attente pour les juifs qui devaient travailler dans le camp. Le deuxième, de 25 mètres de long sur 12,50 mètres de large, était destiné aux juifs qui devaient prendre un bain. 

 

Une partie du personnels des gardiens du camp de Belzec 

À côté de ces baraquements, nous en avons construit un troisième, de 12 mètres de long sur 8 mètres de large. Ce baraquement était divisé par des cloisons de bois en trois compartiments, chacun large de 4 mètres et long de 8, sur une hauteur de 2 mètres. Sur les murs de ces baraquements, nous avons cloué une cloison intérieur et rempli de sable l’intervalle. À l’intérieur, les parois étaient revêtues de carton bitumé; le sol et les cloisons jusqu’à 1, 10 mètres de haut étaient recouvert de tôle de zinc. Entre le premier et le deuxième baraquement courait une allée de 3 mètres de large, fermée sur les côtés par des fils barbelés sur une hauteur de 3 mètres Une partie de la clôture était composé de pins et de sapins, pour dissimuler la contre-voie. Du deuxième baraquement, un couloir couvert, de 2 mètres de large sur 2 mètres de haut et 10 mètres de long, conduisait au troisième. Par lui, on pénétait dans le corridor de ce troisième baraquements, sur lesquels s’ouvraient trois portes correspondant à trois compartiments. Chacun de ceux-ci avait de plus, sur le côté nord, une porte de 1, 80 mètres de haut sur 1,10 mètres de large.Toutes ces portes, ainsi que celles ouvrant sur corridor comportaient une forte garniture en caoutchouc. Les Allemands nous ont libérés du travail le 22 décembre. 

L’ÉQUIPEMENT DU CAMP  

L’équipement du camp n’a rien à voir avec celui des camps de concentration déjà présentés. En effet, les Blocks sont inutiles, puisque qu’il n’y a pas de déportés à y loger. 

 

Pratiquement, le camp est divisé en deux parties. La première partie, destinée à l’accueil et à l’administration, comprend: une rampe de voie ferrée pouvant contenir vingt wagons en moyenne, un baraquement de déshabillage des arrivants et un autre servant d’entrepôt pour les vêtements et les bagages. La seconde partie, destinée à l’extermination, comprend : les chambres à gaz et les fosses communes, ainsi que deux baquements plus petit abritant la cuisine et le logement des détenus juifs employés pour transporter, enterrer et brûler les corps. Un voie ferrée de 500 mètres de long, venant de la gare de Belzec, pénètre dans le camp par le portail nord et se prolonge tout le long de la voie. 

Cinq miradors permettent la surveillance: un dans chaque angle et un au milieu du camp. Le camp est entouré de barbelés et des conifères dissimulent chaque chambre à gaz et fosses. 

Une unité ukrainienne (les noirs) (c’est noirs sont des prisonniers de guerre russes ayant accepté de travailler pour les Allemands et dont l’uniforme est noir.) de 60 à 80 hommes assurent la garde du camp, les patrouilles, les corvées, ect. 

L'EXTERMINATION 

 

C’est Christian Wirth qui est nommé commandant du camp en décembre 1941, avec Josef Oberhauser comme adjoint. Wirth a déjà acquis une expérience dans le domaine de l’extermination de victimes sans défense puisqu’il a appliqué le programme d’euthanasie. À Belzec, il renonce au Ziklon B et choisit le gaz d’échappement des moteurs Diesel, le monoxyde de carbone. 

L’activité du camp va connaître trois périodes successives. Le SS Karl Alfred Schluch décrit l’arrivée d’un convoi et le processus d’extermination. 

 

Déportés tziganes devant la clôture du camp de Bełżec 

De la mi-mars à la fin mi-juin 1942 

C’est la première phase; l’extermination de masse. Fin février 1942, des éssais sont effectués sur deux ou trois convois juifs. Wirth utilise des bouteilles de monoxyde de carbone, puis les gaz d’un char de combat de 250 ch, un tuyau conduit le gaz dans la chambre à gaz, les résultats étant jugés satisfaisantes, elle sera retenue à Belzec. Wirth fait aménager le boyau, chemin entouré des deux côtés par des barbelés conduisant de la chambre de déshabillage à la chambre à gaz, touts est prêt pour le massacre à la chaîne. Le SS Karl Alfred Schluch, lui aussi ancien de l’opération Euthanasie reste 16 mois à Belzec. 

De juillet à novembre 1942 

C’est la seconde phase; Celle de l’extermination accéléré. Himmler donne l’ordre de tuer avant la fin de l’année tous les juifs du Gouvernement général. Des responsables de l’opération Reinhard décident donc d’accroître les capacités d’exterminations dans les trois camps. Wirth fait construire un bâtiment en dur de 80 m de long sur 19m de large, comprenant six chambres à gaz. Tout est prêt au millieu de juillet. 

 

Vestiges d'un bûcher de Bełżec 

Décembre 1942 à mars 1943 

C’est la troisième phase; À l’automne 1942, les responsibles de l’opération Reinhard décident de faire disparaître les traces des exterminations massives. Il faut donc exumer les milliers de cadavres gisant dans de gigantesques fosses communes afin de les brûlers. Al la fin de 1942, la population juives du Gouvernement général a été détruite dans sa quasi- totalité. Il n’est donc plus utile de conserver les trois camps d’extermination de Belzec, Sobibor et Treblinka. Auschwitz-Birkenau augmente alors sa capacité pour recevoir les convois juifs provenant de tous les pays occupé par la Wehrmacht. Belzec est le premier des trois camps d’extermination à s’arrêter au début de décembre 1942. Jusqu’en mars 1943, le camp continue à fonctionner pour la destruction par le feu des cadaves des fosses. Cette opération terminée, les chambres à gaz et les autres installations de Belzec sont détruite. Les terrains sont labourés. Des arbres sont plantés. Des fermes sont même installées d’où s’établissent des ukrainiens (noirs). Les traces du massacre sont ainsi effacées du paysage. Fin août, Globocnik devient chef de la police et des SS, en Istris où il est accompagné de Wirth et de la plus grande partie du personnel des camps d’exterminations. Le 4 novembre 1943, il adresse à Himmler le message suivant: J’ai terminé le 19 octobre 1943 l’opération Reinhard que j’avais menée dans le Gouvernement général et j’ai dissous les camps. 

Témoignage SS Alfred Schluch 

Le déchargement des wagons étaient effectué par une corvée de travailleurs juives, sous la direction d’un kapo. Deux ou trois membres du personnels allemands surveillaient les opérations. Les juifs qui pouvaient marcher devaient se rendre au lieu de rassemblement. Les juifs qui ne pouvaient marcher étaient transportés directement vers les fosses où ils étaient exécutés sur-le-champs par armes à feu et jetés dans la fosse. On leur disait qu’ils allaient être déplacés et qu’ils devaient auparavant être baignés et désinfectés. C’était Wirth mais aussi son interprète, un kapo juif, qui tenait ces propos. Puis on conduisait les juifs jusqu’aux barraquements du déshabillage. Dans l’un se déshabillait les hommes, dans l’autre les femmes et les enfants. Après le déshabillage, les hommes d’une part, les femmes et les enfants d’autre part passaient par le boyau. 

 

Le Sonderkommando de Belzec. Remarquez le garde à l' arrière-plan qui sourit pour la photo 

Témoignage SS Heinrich Gley 

C’est alors que commença l’exhumation et la crémation des cadavres. Cela doit avoir durer de novembre 1942 à mars 1943. Les crémations avaient lieu continuellement de jour comme de nuit, tout d’abord en un, puis en deux foyers. On pouvait brûler 2000 cadavres en vingt-quatre heures dans un seul foyer. Quatre semaines après le début des opérations de crémation, on construisit un deuxième foyer. Dans l’un, en cinq mois, on brûla environ 300 000 cadavres, et dans l’autre, en quatre mois, 240 000. Il s’agit bien sur d’évaluation approximatif. Le chiffre total de 500 000 cadavres devrait être exact. Ces crémations de cadavres exumés était une opération tellement affreuse du point de vue de l’esprit, de la vue, de l’odorat que les hommes habitués à vivre aujourd’hui dans les conditions de vies civilisées ne peuvent immaginer toute l’horreur. 

Les victimes 

 

Une femme peu avant son exécution à Belzec. Le soldat sur la gauche est un garde SS, les soldats du fond sont des gardes ukrainiens. Photo trouvée sur un SS fait prisonnier. 

Il est impossible d’établir avec précision le nombre de victimes, compte tenu du soin que les nazis ont mis à faire disparaître toute les traces. Mais des calculs ont été fait à partir du nombre moyen des convois arriver à Belzec. Il est ainsi établi que dans la première phase, de la mi-mars à la mi-juin 1942, ont été exterminés à Belzec du 17 mars au 14 avril 30 000 des 37 000 habitants du guetto de la Ville de Lublin et 18 000 à 20 000 habitants de la région de Lublin) dont 3000 de Zamosc, 3 400 de Piaski et 2 700 d’Izbica) le 25 mars 700 juifs arrivant de Zolkiew, fin mars 30 000 juifs du district de Lvov, fin mai 1 300 de la région de Zamosc, début juin plus de 100 000 juifs de la région de Cracovie. Au total, plus de 100 000 juifs ont été exterminés à Belzec entre la mi-mars et la mi-juin 1942. 

Pendant la seconde phase, celle de l’extermination accélérée, les renseignements précis font défaut. D’après le nombre de convois arrivés à Belzec, la Commission générale d’enquête sur les crimes Allemands en Pologne, a estimé que 600 000 personnes ont été assassinées dans ce camp, immédiatement dès l’arrivée des convois. 

 

Raul Hilberg, dont les travaux font autorité, indique que de mars 1942, plus de 550 000 personnes ont été exterminées à Belzec, en quelques mois. Il s’agit essentiellement d’hommes, de femmes et d’enfants juifs. Ont été exterminés à Belzec des juifs venant non seulement de Pologne mais aussi d’Autriche, de Tchécoslovaquie, de Roumanie, de Hongrie et d’Allemagne. Il ne semble pas y avoir eu des juifs arrêtés en France. Le camp de Belzec a été entièrement rasé par les nazis et une forêt de pins ont pris sa place. Le commandant Globocnik se suicidera en 1945.  


06/04/2013
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