CAMPS DE CONCENTRATION NAZIS

CAMPS DE CONCENTRATION NAZIS

1940 GUSEN 1945

 

 CAMP ANNEXE DE MAUTHAUSEN 

 

Une vue du camp de Gusen 

Camp annexe de Mauthausen, Gusen se trouve à environ 6 kilomètres du camp principal. Théoriquement indépendant jusqu’en 1944, il est alors entièrement placé sous l’autorité de Ziereis. À Gusen La carrière était synonyme d’enfer. 15 000 hommes s’affairaient dans les deux carrières sous la schlague des plus beaux criminels d’Europe. Ils transportaient des pierres, poussaient des wagonnets lourdements chargés jusqu’à l’immense concasseur dont la construction, en 1941, avait coûté la vie à 2 000 Espagnols. 

C’est le 26 mai 1940 qu’arrive à Gusen le premier convoi de déportés en provenance du KZ de Dachau, essentiellement composé de Polonais. Il semble bien que Mauthausen ait été chargé à l’origine de recevoir les Polonais. Michel de Bouard observe que les 500 premiers morts de Gusen sont tous Polonais sauf 4. Le KZ est entouré de murailles construites avec des moellons de granit provenant des carrières voisines et des barbelés électrifiés. Il est édifié sur une colline assez raide. 

COMMANDANT 

 

Franz Ziereis 

 

Le granit extrait des carrières de Gusen est de meilleure qualité que celui de Mauthausen. La carrière principale est située à flanc de coteau, derrière le camp. Elle est à trois niveaux, un escalier grossièrement taillé reliant entre eux le second et le troisième niveau. Une carrière plus petite est située à l’est du camp. 

 

À Gusen II, le travail au tunnel est sans cesse plus infernal. Parfois, à trois les forçats portent des poutrelles énormes qi nécessiteraient l’emploi d’un nombre double d’hommes. Nous voyons leurs silhouettes squelettiques écrasées sous le fardeau.  

En 1941 est construit le plus grand concasseur de pierre d’Autriche, fournissant des dalles de plusieurs calibres. Sur ce site de Gusen I s’installent les grands ateliers Steyr produisant des pièces pour les mitrailleuses, ainsi qu’une usine Messerchmitt assemblant des fuselages d’avions. Derrière les carrières, quatre vastes tunnels souterrains avec deux ramifications, sont creusés dans la colline, dans la zone dite (Gusen II). Les déportés sont français, italiens et juifs. Le travail est exténuant et provoque des milliers de morts. Ces vastes souterrains devaient abriter les ateliers de l’usine d’aviation Messerchmitt. Le premier convoi de déportés arrive à Gusen II en 1944. Les nazis commencent à Gusen II l’édification d’un véritable KZ. Là sont internés un nombre important de Français, de juifs hongrois et de Polonais après l’insurrection de Varsovie. 

 

En janvier 1945, le nombre des malades, des éclopés, des blessés, des mourants, est indiciblement grand. Tous les modes d’exécutions mis en œuvre jusqu’alors pour l’extermination des hommes, s’avèrent insuffisnants. Les charretiées de cadavres se suivent, alimentant jour et nuit le (Kréma), qui nous renvoie sa fumée écoeurante. 

À trois kilomètres de là, en direction de Linz commence en 1944 la construction d’une vaste usine souterraine dans la zone nommée (Gusen III). Elle ne sera pas terminée en mai 1945. À Gusen sont pratiquées des expériences médicales, notamment des injections de divers liquides dans le coeur, ainsi que des interventions chirurgicales sans anesthésie. On a vu qu’un camion à gaz effectuait des rotations entre Mauthausen et Gusen. 

D’après le même auteur, citant un ouvrage polonais publié par le Ministère de la Guerre de ce pays, le nombre des décès pour Gusen I et Gusen II aurait été de 1 469 en 1940, 5 793 en 1941, 6 088 en 1942, 5 225 en 1943, 4 789 en 1944 et 10 700 en 1945 auxquels s’ajoutent 1 042 déportés dans le mois qui a suivi la libération, ainsi que 1 132 gazés à Hartheim, 1 900 invalides gazés à Mauthausen et 315 Polonais exécutés à leur arrivée de Varsovie, soit un total de 38 453 morts. 

 

Prétextant les menaces de typhus, les autorités militaires du camp de Gusen II, décidèrent que le camp serait d’ésinfecté. La soupe est servie dans la cour, au milieu des cadavres. Les mourants sont jeté nus dans la neige. Ils sont une quantité qui s’acharne à ne pas vouloir mourir. Ils sont assis, les yeux exorbités, perdus dans on ne sait quel rêve extraordinaire. Dessin de Bernard Aldebert. 

 

1944 MELK 1945 

 

Le camp de Melk, le seul exemple d’une métropole concentrationnaire dont la hiérarchie prisonnière est presque exclisivement Française, C’était avec ses 10 000 hommes, l’un des plus importants camps dépendant de Mauthausen. 

À 80 kilomètres à l’est de Mauthausen est installé à partir du 11 janvier 1944, un nouveau camp annexe de Mauthausen. Le site est dominé par une magnifique abbaye édifiée sur un éperon rocheux, construite jadis pour les membres de l’aristocratie autrichienne désirant entrer dans les ordres. 

À la différence de Mauthausen, Gusen et Ebensee, le camp de Melk est édifié dans le périmètre d’une vaste installation militaire de la Wehrmacht. Les cantonnements des déportés et ceux des soldats se font face. 

Là encore, il s’agit de creuser des galeries souterraines afin d’y installer des ateliers de fabrication d’armement, à l’abri des raids aériens. Les déportés sont transportés sur place par voie ferrée et par autocars. Ici, pas de granit : les montagnes sont constituées de quartz friable. Si bien que des centaines de détenus seront ensevelis sous des avalanches de sable. Cette main-d’oeuvre est fournie à la firme Quartz GMbH. 

Les détenus de Melk ne connaissent pas un sort meilleur que dans les autres KZ annexés de Mauthausen. La nourriture semble y avoir été particulièrement insuffisante : pendant trois mois, les hommes d’un Kommando n’ont mangé que des soupes de feuilles de betteraves et 250 grammes de pain par jour. 

Comme partout, les juifs subissent des châtiments particuliers. C’est ainsi que le capitaine Edward Zeff, juif britannique capturé à Lyon comme radio du réseau Buckmaster, reçut dès son arrivée 50 coups de fouet et fut promis à un châtiment exemplaire. Grâce à la solidarité de ses compagnons d’infortune. Il est caché puis réexpédié au camp central ; c’est l’unique juif que les Américains trouvent à Mauthausen quand ils libèrent le KZ. 

Un vaste four crématoire est construit à Melk, ainsi qu’une chambre à gaz perfectionnée, beaucoup plus importante que celle du camp central. Comme le nombre des internés à Melk n’a jamais dépassé 8 000 en même temps, il est probable qu’il devait devenir, dans les projets des nazis un camp d’extermination. Pendant l’été 1944, les Alliés bombardent les installations : 400 déportés et 7 SS sont tués. 

Les registres indiquent que le 20 avril 1945, le nombre d’internés à Melk est de 8 343 et que 5 839 détenus ont quitté Melk le 14 avril pour Ebense. 



08/04/2013
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