CAMPS DE CONCENTRATION NAZIS

CAMPS DE CONCENTRATION NAZIS

1939 WESTERBOCK 1944

 

CAMP DE TRANSIT (HOLLANDE)

 Le camp de Westerbock était situé à environ 15 kilomètres du village de Westerbock. Ce camp fut ouvert par les autirités hollandaises en été 1939 afin d’accueillir les réfugiés juifs d’Allemagne. Les premiers réfugiés arrivèrent à Westerbock le 9 octobre 1939. Lorsque les allemands entrèrent en Hollande, le camp hébergeait 750.

Mirador à Westerbork

Le 1er juillet 1942, les autorités allemandes prirent le contrôle du camp et le désignèrent officiellement comme camp de passage de police de Westerbock Durchgangslager  Westerbock. Le 14 juillet 1942, tous les juifs furent examinés pour savoir s’ils étaient aptes au travail ou non. Le 1er train arriva le 15 juillet 1942 et réparti dès le 16 juillet avec les premiers prisonniers juifs en direction d’Auschwitz. Au départ, les prisonniers montaient dans le train à la gare de Hooghalen. À partir de cette date près de 103 000 juifs furent tranférés vers Auschwitz ou Sobibor pour être gazés. En novembre 1942, la ligne de train fut prolongée jusqu’au camp.

Cabanon où séjourna Anne Frank en août et septembre 1944

Westerbock était un camp très particulier. Il y avait une école (mais uniquement pour les orphelins, les enfants arrivés au camp sans leurs parents), un salon de coiffure, un orchestre, un café-restaurant. Pour peu qu’on ai assez d’argent. Il était possible d’acheter des choses impossible à trouver à la même époque ailleurs en Hollande. Ce confort était pour rassurer les prisonniers et empêcher tout problèmes lors des transferts vers Auschwitz.

Plan du camp

L'ADMINISTRATION SS

Jacques Schol

À partir de 1941, les allemands firent de Westerbork un camp de transit dans le cadre de la politique de déportation et d'extermination des Juifs. Des barraques en bois furent édifiées, des barbelés entouraient le camp mais serpentaient aussi entre les baraques. Aux quatres coins se dressaient des miradors. À partir du 1er juillet 1942, la police de sécurité SS le SD administra le camp dirigé tour à tour par Erich Deppner (juillet et août 1942), Joseph Hugo Dischner (1er septembre au 9 octobre 1942) et Albert Konrad Gemmeker (9 octobre 42 jusqu'à la libération du camp). De juillet 1942 à janvier 1943, le commandement fut double (allemand et hollandais), Jacques Schol étant commandant hollandais.

Uu convoi à Westerbock.

Le drame de ce camp était que les SS avaient en fait très peu de choses à faire ; il y avait un service d’ordre juif et les convois vers les camps d’extermination étaient souvent surveillé par des policiers hollandais. Le commandement SS donnait les ordres, le service de sécurité juif les exécutait sous peine d’être lui-même déporté vers les camps de la mort (ce qui arriva d’ailleurs.) Les convois pour les camps d’extermination partaient tous les mardi. Avant chaque mardi, il régnait dans le camp une atmosphère de panique, chacun craignait d’être sélectionné pour le convoi. Ceux qui restaient avaient un répit d’une semaine.

Vestiges de la voie ferrée à Westerbork

À partir de septembre 1944, plus aucun train ne partit de Westerbock. À la libération du camp par le 4e régiment d'infanterie de l'artillerie royale canadienne le 12 avril 1945, il restait 900 juifs. Le camp a été détruit après la libération. Bien que rien ne subsiste du camp original, un monument aux victimes a été construit ainsi qu’un mémorial très bien documenté. Le monument consiste en une partie de voie férée dont les extremités des rails sont tordus et se dressent vers le ciel.


09/04/2013
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1940 RAWA-RUSKA 1945

NI KZ, NI CAMP D’EXTERMINATION, RAWA-RUSKA EST UN CAMP DE REPRÉSAILLES POUR PRISONNIERS DE GUERRE ÉVADÉS.

Le 12 novembre 1965, le président des anciens de Rawa-Ruska (Nom de cette association : Union nationale des déportés de Rawa-Ruska, ceux de Rawa-Ruska) M. Abert Guelain, a remis aux autorités un mémoire en vue de la reconnaissance de la qualité de déportés résistant  à ceux qui avaient été détenus dans ce camp. Ce document officiel apporte des précisions sur le camp et sur le sort des Français incarcérés.

Il y avait ni paillasse ni paille, ni couverture, les hommes couchaient à même le sol ou sur des bas-flanc à trois ou quatre étages entre lesquels ils pouvaient à peine se tenir assis. Une affiche placardée dans tous les Stalags le 21 mars 1942 précise ceux qui iront rejoindre le camp disciplinaire de Rawa-Ruska: Tous les prisonniers français et belges refusant de travailler ; les prisonniers français et belges particulièrement soupconnés de préparer une évasion ; les sous-officiers qui, jusque-là volontaires, refusent de travailler, doivent compter sur un départ vers l’est ; aucun égard pour la profession ne sera pris pour le travail effectué à l’est ; toute tâche devra être exécutée.

Le Block IV

Le 13 avril 1942 arrive à Rawa-Ruska le premier convoi de Français. Ils sont 2 000. D’autres suivront rapidement. Un mémoire décrit les conditions des transferts de ces prisonniers punis.

Mirador du camp de Rawa-Ruska

Le voyage s’effectuait dans les mêmes conditions : six à sept par jours, nuits  (ou plus) dans des wagons à bestiaux verrouillés, sans paille sans couverture, avec 50, 60, 70, ou 80 personnes (quelquefois) par wagon. En cours de transfert, il n’était distribué qu’une ou deux soupes innommable, d’un volume d’environ un quart à un demi-litre, servies dans des récipients de fortune (vieilles boîtes de conserve rouillées) fournis par les convoyeurs à qui il fallait les rendres, et que les hommes se repassaient entre eux car ils étaient en nombre insuffisant. Bien souvent, les hommes ne pouvaient faire leurs besoins que dans un coin du wagon. Il arrivait qu’en raison du grand nombre de personnes, certains ne pouvaient que se soulager sur place.

LA VIE QUOTIDIENNE

Presque tous les hommes avaient les pieds nus dans des sabots ou des claquettes en bois, ils étaient vêtus de haillons. Ils n'avaient aucun récipient pour manger et boire, aucun ustensile pour se servir, aucune cuillère, aucun couteau, aucun rasoir, aucun nécessaire de toilette.

Tous ces objets avaient été confisqués lors des fouilles effectuées au moment de l'arrestation, au passage dans les straf-kompanies, et avant le transfert à Rawa-Ruska.

On avait affublé les déportés de vieux uniformes de l'Armée française, et nombre d'entre eux portaient aussi des uniformes étrangers dépareillés.

Très nombreux étaient ceux qui n'avaient même plus de chemise, ni de sous-vêtement. Sur les uniformes français il avait été peint dans le dos: le KG traditionnel ou parfois un triangle rouge ou un disque de même couleur, appelé dérisoirement la cible. On interpellait ainsi ceux qui en étaient affublés: Eh, la cible!

LA NOURRITURE

La quantité de nourriture distribuée était nettement insuffisante et d’une qualité déplorable. Une soupe par jour constituée par du liquide dans lequel on remarquait un peu de millet, des fanes de choux et quelquefois pour changer des cosses de pois. De temps en temps, il y avait une distribution de margarine, ou graisse synthétique, de marmelade  constituée par des tourteaux). Le pain ? Sa distribution était bien irrégulière en raison des mauvais arrivages. Très souvent, la boule pesant 1 kilogramme était partagée entre trente ou trente-cinq détenus. Il est arrivé de rester deux ou trois jours sans en avoir. Une tisane était servie matin et soir. Elle était à base de décoction de feuilles ou de bourgeons de sapin. La quantité réservée à chaque homme était d’environ un quart à un demi-litre. Il y eut quelquefois de la pomme de terre dans la soupe. Les Allemands eux-même estimaient que théoriquement la ration journalière n’atteignait pas 1 200 calories.

LE TRAVAIL ET LES KOMMANDOS

Des brimades quotidiennes étaient imposées aux détenus qui, toujours pieds nus dans les sabots, devaient courir, sauter, se coucher, ramper, en portant souvent des charges (poutres, pierre, etc.) et ce, par n'importe quel temps.

Des rassemblements étaient ordonnés à n'importe quelle heure, le jour et la nuit, et duraient de nombreuses heures. Il y avait aussi d'interminables fouilles.

Les détenus étaient envoyés au travail, soit en corvées extérieures, ou en Kommandos (exploitations de carrière, tourbière, travaux forestiers) où ils se trouvaient mêlés aux Kommandos de Juifs, sous l'impitoyable surveillance des soldats chargés de les garder. Le travail se faisait sous la contrainte, accompagné de coups de bâtons, de coups de crosses, sous la menace de la baïonnette.

Tarnopol, le Kommando de la carrière, août 1942

Le nombre des déportés arrivant au camp de Rawa-Ruska augmentant, des Kommandos ont été créés, certains très loin vers l'Est, et il n'a pas été possible d'en établir le nombre exact.

En effet, les listes de répartition dans les Kommandos, ainsi que leurs lieux d'implantation, étaient sous le contrôle exclusif de l'Abwehr.

L'effectif des Kommandos variait de 50 à 500 détenus. Comme au camp, rien n'avait été organisé avant l'arrivée des détenus, et aucune amélioration ne fut apportée par la suite. Le régime alimentaire n'était guère meilleur que celui du camp. Les détenus durent, pour subsister, manger des herbes et des racines arrachées en cachette durant les corvées. Le travail était obligatoire, sous la surveillance constante de sentinelles et de chiens qui harcelaient les hommes. Ce travail était des plus harassants: terrassement sur voies de chemin de fer, champ d'aviation, travaux forestiers, extraction de pierre, de tourbe, etc., et même travaux de démolition de pierres tombales des cimetières juifs de la région (notamment Trembowla).

Les détenus français, bien souvent, travaillaient côte à côte avec les Juifs déportés des pays occupés par les nazis. Dans certaines prisons ou citadelles, ils étaient mélangés aux Juifs déportés. De plus, sévissaient les exactions de toutes natures: appels, fouilles interminables à n'importe quelle heure, par n'importe quel temps. Ainsi, ce régime tendait-il à l'effondrement intégral de l'être humain.

LES EXACTIONS

Des rassemblements étaient ordonnés à n’importe quelle heure, le jour et la nuit, et durait de nombreuses heures. Il y avait aussi d’interminables fouilles. De plus sévissaient les exactions de toutes natures: appels, fouilles interminables à n’importe quelle heure, par n’importe quel temps.

L’ÉTAT SANITAIRE

Les détenus perdirent tous de 15 à 20 kilogrammes au cours des premiers mois de leur détention. Un bilan de mortalité est difficile, sinon impossible à faire. Les militaires déportés à Rawa-Ruska étaient du Service Armé, ayant fait la guerre, ayant déjà subi des séjours en camps, straf-kompanies, en prisons ; c'étaient des hommes jeunes, solides, ayant, malgré certains sévices déjà endurés, un entraînement à la vie captive et à la lutte contre l'adversité. Combien y aurait-il eu de morts s'il s'était agi d'hommes, ou de femmes, enlevés brutalement à leur intérieur, à leur vie familiale, à leur milieu, à n'importe quel âge?

Il a été prouvé que des cadavres de militaires prisonniers de guerre français ont été découverts dans de nombreux charniers en Ukraine, dans la région de Rawa-Ruska et de Lemberg.

Lors de l'arrivée du premier convoi à Rawa-Ruska, le 13 avril 1942, quelle ne fut pas la surprise des arrivants de constater que déjà 10 médecins français juifs les avaient précédés de 4 jours au camp de Rawa-Ruska, envoyés par les Allemands pour en assurer théoriquement le service de santé. Il s'agissait d'officiers français qui avaient été déportés dans ce camp d'Ukraine parce qu'ils étaient juifs, et devaient subir les mêmes traitements que l'ensemble des autres internés, bien qu'ils n'aient pas été passible d'une mesure disciplinaire. Ils n'avaient par ailleurs été dotés d'aucun médicament pour soigner les nombreux malades et blessés du camp et devaient se contenter de donner des conseils, certes précieux, mais dans la plupart des cas, peu efficaces. Voici quatre exemples des soins prodigués sans médicament et sans instrument.

1° Comment était arrachée une dent sans anesthésie et sans instrument adéquat:

Il était procédé d'abord à un rinçage de bouche avec l'urine du patient, puis, avec une fourchette préalablement déformée, on lui ouvrait la gencive ; enfin, avec un instrument de fortune, la dent était arrachée, même si au cours de l'opération elle se cassait en 2 ou 3 morceaux.

2- Otites, maux d'oreilles ou maux de tête. Il était appliqué, régulièrement et le plus souvent possible, de la neige, derrière et sur les oreilles afin de provoquer une réaction par le froid, (difficile à croire, mais parfois efficace).

3- Blessures :

Il était versé sur les blessures l'urine du patient pour cautérisation (Urinothérapie).

4- Douleurs lombaires, vertébrales, sciatiques :

Mouvements respiratoires, étirement et manipulations diverses, etc.

Ces 10 officiers médecins français juifs, pour lesquels les internés malades ont gardé une infinie reconnaissance tant leur dévouement était grand, se nommaient :

Pierre Bader, Joseph Bénichou, Joseph Benzaken, Léopold Berl, Roger Cahen-Pashcyoud, Michel Moscovici, Roger Nathan, Tepper, Max Vassile, Marcel Zara.

Ils furent ensuite répartis dans un certain nombre de sous-camps créés à la suite de l'arrivée de nouveaux convois au camp principal alors surchargé, mais toujours dans les mêmes conditions. Ce premier groupe fut ensuite remplacé par d'autres officiers médecins français, déportés à Rawa Ruska pour les mêmes raisons que les autres internés qui s'y trouvaient à savoir : rebellion, sabotages, récidives d'évasion, etc, naturellement, pour nombre d'entre eux, parce qu'ils étaient de confession juive. Ce sont les docteurs:

André Aurengo, René Barbot, Sylvain Binn, Jean Catteau, Serge Chambert, Chartres, Francis Cloez, Jacques Dedieu, René Faivre, Fergis, Henri Frappier, Jean Garrigau, Jerôme Guérin, Robert Guiguet, Charles Hervy, Philippe Jagerschmidt, Robert Kany, Lacoste, Henri Lanuss, G. Lardy, Oscar Lievain, Gustave Martinache, Painblanc, Louis Prost, Rhodez, Souffron, Seillier, Louis Stervinou, Velluz, Zwahlen.

Il faut souligner le grand mérite et le dévouement sans limites de ces nouveaux médecins qui firent eux aussi tout ce qui était en leur pouvoir et avec les faibles moyens dont ils disposaient pour que survive le plus grand nombre de leurs compagnons de misères.

Il n'est pas douteux que le transfert à Rawa-Ruska de ces médecins officiers français juifs, venus de l'Oflag (camp pour officiers) X C à Colditz, réservé à des disciplinaires et à des juifs parcequ'ils étaient juifs, répondait à l'intention diabolique des nazis d'éliminer les indésirables du régime hitlérien.

C'est donc sciemment que résistants de toutes sortes, saboteurs, récidivistes de l'évasion, et Juifs ont été déplacés dans cette zone d'extermination où il serait le plus facile de les faires disparaîtres sous un prétexte quelconque, ou sans prétexte du tout, lors de la liquidation des derniers ghettos.

LE MORAL

Il y eut de nombreuses tentatives d’évasions. Si quelques-uns ont pu réussir, ceux qui ont été repris ont fait l’objet de graves sévices allant jusqu’à la mort. De nombreux camarades ont été abattus au moment de leur évasion. Si certains évadés ont pu réussir à rejoindre la résistance polonaise ou les partisans russes, si d’autres ont pu arriver en Hongie ou en Roumanie pour rejoindre ensuite les armées françaises libres, beaucoups ont disparu sans laisser de trace. Ces évasions ne pouvaient avoir lieu qu’à l’occasion de corvées, de travail en Kommando, en profitant de la moindre inattention d’une sentinelle.

ÉVASIONS

Comme déjà indiqué, il était impossible de s'évader du camp même de Rawa-Ruska ou de ses sous-camps ; pourtant, profitant des Kommandos de travaux forcés à l'extérieur, malgré l'extrême vigilance des gardiens, beaucoups ont essayé, la plupart hélas, ont été tués sur place, d'autres ont été repris et exécutés ; un certain nombre, cependant, ont réussi, rejoignant la résistance polonaise ou les maquis ukrainiens, tchécoslovaques, hongrois ou roumains ; pour ne nommer que quelques-uns d'entre eux, nos camarades : Brugnon, Tutot, Maulini, Massart, Colombet, le docteur Lanussé, Gardon, Inaudi, Espanol, Braun, Bertin, Ganster, les frères maristes Bonetbeltz et Clerc, Salgues, Caillavet, Charignon, Bertras.

Plusieurs ont même réussi, grâce à l'entremise de maquis ukrainiens, à se faire incorporer dans l'armée régulière russe et ainsi, avoir le grand réconfort de participer avec leurs nouvelles unités à la bataille de Berlin, citons entre autres: Bertrand Achin (comme chef de char) et André Hennart qui fut, lui, hélas, grièvement blessé au cours des combats.

D'autres, après leurs transferts dans un autre camp plus au nord, ont pu s'introduire dans des cargos en cours de chargement, en partance pour la Suède, dans les ports de la mer Baltique et ainsi pouvoir rapidement rejoindre par avion l'Angleterre, où ils furent incorporés dans les Forces françaises libres, ayant ainsi l'honneur de pouvoir participer au débarquement des troupes alliées en France ou d'être affectés, comme, entre autres, Jean Lagaillarde et son camarade d'évasion Pourcelot, à la division du général Leclerc.

Plus risqué encore, trois courageuses équipes s'emparèrent de vedettes militaires allemandes et après moult et dangereuses péripéties, malgré la surveillance des hydravions, la traversée de champs de mines etc., réussirent à atteindre la Suède et à s'engager, elles aussi, dans les Forces françaises libres pour reprendre le combat, citons entre autres: Gentet, Orain, Tacchi, Magerotte, Martin, Garnier, Chevallier, Brossier, Veschambre, Martineau, Vandenbulk, Hillairet, Gaven, Frébour.

Sans oublier ceux qui par divers autres moyens ont réussi à gagner la France et à participer d'abord aux combats de la résistance, tels Charraz et Pollet du maquis des Chartreux et à continuer la lutte avec les FFL, en l'occurrence, sous les ordres du Général Gil et cela, jusqu'à la victoire finale, en Allemagne même, dans le pays qui les avait auparavant si cruellement maltraités. Citons encore, entre autres, le cas de Gilbert Bellegarde, qui réussit son évasion en octobre 1943 et passe à la Résistance en France en janvier 1944, au groupe Armée secrète avec le commandant Lanthoens, alias Lavergne.

D'autres, hélas, n'eurent pas cette immense joie et tout le réconfort que l'on peut imaginer en pareil cas, car ils furent repris avec leurs camarades résistants de l'intérieur, emprisonnés, torturés et à nouveau déportés, mais cette fois dans des camps civils de concentration en Allemagne, tels Dachau, Buchenwald.

CONCLUSION

Du 13 avril 1942 au 19 janvier 1943, le Stalag 325 fut transféré du camp de Rawa-Ruska, qui fut alors abandonné, à la citadelle de Lemberg (Lwow).

Du 20 janvier 1943 au 19 février 1944, il fut transféré à Stryj, ancien sous-camp de Rawa-Ruska.

En juin 1944, le Stalag 325 était dissous et les effectifs restants (peu nombreux), transférés au Stalag 1 A de Königsberg (aujourd'hui Kaliningrad).

La lettre fut postée le 24 avril 1945 à Landsberg (actuellement Gorzow Wielkopolski en Pologne), où les Français furent retenus par l'armée russe avant d'être conduits jusqu'à Starry-Doroghi en Russie, à une centaine de kilomètres au sud est de Minsk, qu'ils ne quittèrent que le 2 juillet 1945. Roger d'Aigremont ne rentra chez lui dans la Manche que le 23 juillet 1945. La lettre n'arriva qu'après son retour.


09/04/2013
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RADOGOSZ (POLOGNE)

 

RADOGOSZ 1945

Radogosz est situé à quelques kilomètres de la ville de Lodz. Installé dans une usine, le camp de Ragodozs était commandé exclusivement par la SS et la Gestapo. Contrairement à d’autres camps, les prisonniers de Radogozs ne travaillaient pas. Ils étaient cependant constamment soumis aux traitements les plus sadiques. 

 

Le Memorial de Radogozs. 

Les SS et la Gestapo inventèrent dans ce camp une multitude de jeux destinés à tuer à petit feu les prisonniers. Ils forcèrent nombre d’entre eux à courir sur des braises, à marcher à quatre pattes en cercle tandis que des SS les battaient à coup de fouet munis d’une bille d’acier en son extrêmité. Des prisonniers furent noyés dans des futs remplis d’eau, d’autres obligés de rester dehors, en plein hiver, debout et nu jusqu’à ce que mort s’ensuive. 

 

Ce que les troupes russes trouvèrent à la libération, aucun survivant 

Plus de 40, 000 personnes furent emprisonnées à Radogozs. 30, 000 prisonniers y furent tués. Le 17 janvier 1945, les allemands enfermèrent les prisonniers dans les bâtiments et y mirent le feu. Ceux qui tentèrent de s’échapper des barraques en flammes furent impitoyablement abattus. À la libération par les troupes russes, il n’y avait aucun survivant. 


09/04/2013
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1940 PUSTKOW (POLOGNE) 1944

 

Pustkow est un petit village situé dans le sud-est de la Pologne. A l’origine, les allemands voulaient y construire un gigantesque camp SS incluant des magasins, des casernes et diverses installations spéciales. Pour ce faire, une quinzaines de villages furent évacués de force et incendiés. Un camp de travail fut construit afin de fournir la main-d’oeuvre. Les premiers prisonniers arrivèrent en 1940, pour la plupart des juifs venant de la Pologne. La plupart d’entre eux périrent suites aux conditions inhumaines qui leur était faites. 

  En 1941, on construsit un camp destiné aux prisonniers de guerre russes. C’est prisonniers dormaient dehors et ne recevaient aucune nourriture. Afin d’empêcher toute invasion, les prisonniers n’étaient vêtus que de leurs sous-vêtements. Pour ne pas mourir de faim, ces hommes en arrivèrent à manger de l’herbe et des racines. Le travail Inhumain et la faim firent périrent la plupart d’entre-eux. Ceux qui parvinrent malgré tout à survivrent furent exécutés en masse au pied de la colline de la mort. 

En septembre 1942, les Allemands construisirent un troisième camp de travail destiné aux polonais mis au travail obligatoire. Les conditions y étaient les mêmes que pour les deux autres camps. Les prisonniers du camp de Pustkow travaillaient sur le développement de la fusée V-2. 

Malgré la terreur mise en place par les forces allemandes, un mouvement de résistance polonais a réussit une incroyable action: s’emparer d’une fusée V2  intacte. Cette fusée avait été lancée à titre d’éssai mais elle était retomber sans exploser. Les résistants polonais réussirent à s’en emparer, et à la transporter clandestinement à Varsovie d’où un avion anglais put l’amener à Londres. 

Au début du mois d’août 1944, le camp fut entièrement détruit et incendié. Tous les survivants furent exécutés. Bien que le nombre total de victimes de Pustkow soit inconnu, on estime à plus de 15 000 personnes le nombre de prisonniers qui y moururent. 


09/04/2013
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1941 ESTERWEGEN (ALLEMAGNE) 1945

 

Dans l’Emsland, il existait des camps et des prisons depuis 1923 : Borgermoor, Aschendorfer, Moor, Brual-Rhede, Dorpen- Walchum, Neusustrum, Overlangen, Esterwegen, Wesuwe, Veerssen, Füllen, Gross, Hesepe, Dalum, Wietmarschen, Bathorn, Gross-Ringe (camp d’Alexisdorf). En 1933, les nazis décidèrent d’utiliser deux de ces camps pour accueillir les opposants politiques : Borgermoor and Esterwegen. 

 

Barraques à Esterwegen. 

Officiellement, Esterwegen n’était pas considéré comme un camp de concentration mais était un Strafgefangenlager camp de punition pour prisonniers. Bien sur, les conditions de vie à Esterwegen étaient en tout point comparables à celles des autres camps de concentration : tortures, exécutions, travail forcé dans les marais jusqu’à la mort, ect. En 1941, de nombreux prisonniers de Belgique, de France, de Hollande et de Tchécoslovaquie ainsi que de nombreux opposants politiques non-allemands furent envoyés à Esterwegen. A partir de ce moment, le camp divint administrativement dépendant du terrible camp de concentration de Neuengamme. 

 

Le camp d’Esterwegen 1936 

Un des plus fameux prisonniers d’Esterwegen fut l’écrivain allemand Karl von Ossietsky. En tant que pacifiste et opposant aux nazis. Karl von Ossietsky était incarcéré à Esterwegen depuis de nombreux mois lorsqu’il reçut le Prix Nobel de la Paix en 1936. Il était extrêmement faible suite aux tortures et aux mauvais traitements qu’il avait subi. Un émissaire de la Croix-Rouge Suisse fut envoyé à Esterwegen pour inspecter les conditions de détention de Karl von Ossietsky : L’officier SS revint avec un homme tremblant de peur, blanc comme un cadavre, une pauvre créature qui semblait incapable de ressentir quoi que se soit. Toutes ses dents était brisées et il trainait une jambe cassée mal ressoudée. Je lui tendis la main, il ne répondit pas. Ayant reàu le Prix Nobel, Karl von Ossietsky devint un problème pour les Nazis : ils ne pouvaient plus s’en débarrasser aussi facilement car il était devenu célèbre mondialement. Il fut donc transféré dans un hopital civil où il mourrut en 1938 sous l’étroite surveillance de la Gestapo. 

 

Entrée du camp dans les années 30. 

Peu de choses sont connues à propos d’Esterwegen. Il est vrai que l’administration locale a fait tout ce qu’elle pouvait pour oublier l’existence de ce camp. Il n’y avait pas de crématoire. Les centaines de victimes sont enterrées dans un cimetière dans les bois. Dans les années 70, le camp fut occupé par la Bundeswehr (armée d’Allemagne Fédérale). A cette époque, il était strictement interdit de photographier. 


09/04/2013
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