CAMPS DE CONCENTRATION NAZIS

CAMPS DE CONCENTRATION NAZIS

1933 DACHAU 1945

 LE CAMP MODEL 

 

 

Dachau est le premier camp de concentration construit par les nazis qui le considéreront jusqu’à la fin de la guerre comme le prototype des KZ. Situé à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Munich, la petite ville de Dachau, au cœur de la Bavière, le camp est construit autour d’un imposant château. Au nord et à l’est de la ville s’étendent de vastes marais et des tourbières couvertes d’une végétation sauvage. Écrivains, peintres et artistes venaient y volontiers, avant la guerre, chercher l’inspiration dans ce petit (Barbizon) de la capitale bavaroise. 

 

  La porte principale du camp. 

LE CAMP PRIMITIF 1933-1939 

C’est la que les nazis décident dès leurs prises de pouvoirs, de construire au printemps de 1933, le premier camp de concentration. Ils chargent les personnes arrêtées pour des raisons politiques de remettre en état les vastes bâtiments d’une fabrique de munitions désaffectées depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Cette création est annoncée par le Münchner Neueste Nachrichten du mardi 21 mars 1933, qui écrit sous le titre (Un camp de concentration pour prisonniers politiques près de Dachau). Le préfet de la police par intérim Himmler a fait au cours d’une conférence de presse la déclaration suivante : Mercredi s’ouvrira près de Dachau le premier camp de concentration. Il aura une capacité de 5 000 personnes. Y seront rassemblés tous les fonctionnaires narxistes et ceux appartenant au Reichsbanner, qui mettent en danger la sécurité de l’État; car si nous voulons éviter une surcharge de l’administration. Il n’est pas possible, à la longue de maintenir les fonctionnaires communistes dans les prisons de l’État. 

 

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le KZ est évacué. Les détenus sont répartis dans différents autres camps, notamment ceux de Flossenbürg près de la frontière Tchécoslovaque et de Mauthausen près de Linz en Autriche. Seuls restent sur place quelques dizaines de détenus chargés de construire un camp beaucoup plus vaste. 

 

Vue du camp de Dachau 

Le nouveau camp ouvre ses portes au printemps de 1940. Tous les KZ vont être construit sur le même modèle. Il se présente comme un rectangle orienté nord-sud, entourée d’une double rangée de barbelés, surmontée par des places de miradors. 

La vaste place d’appel fait face d’un côté à deux rangées de dix-sept Blocks destinés aux détenus, de l’autre aux bâtiments administratifs : bureaux, magasins, ateliers, cuisines ect. Chaque Block comporte quatre chambres (Stube) à soixante-quinze lits disposés en trois étages superposés. Les deux premiers Blocks pair sont réservés à la cantine, à des bureaux et des ateliers. Les deux premiers Blocks impairs sont affectés à l’infirmerie (le Revier). Chacun des trentes Blocks d’habitations peut accueillir 300 détenus. 

 

Le KZ va s’inscrire dans une véritable ville comprenant: un QG de la Waffen SS, des casernes, des usines, des armurreries, ainsi que des villas cossues destinées aux officiers et à leurs familles. Cette ville, avec ses routes asphaltées et des voies ferrées, est entourée sur des dizaines de kilomètres par des hautes murailles. Le site étant entièrement marécageux à l’origine, c’est le travail effectué dans la souffrance par les déportés qui a permis la construction et l’aménagement du complexe.  

Prévu pour 9 000 personnes à l’origine, le KZ comptera à l’autome 1944 plus de 35 000 détenus.  

 

Les premiers gardiens SS de Dachau en 1933. 

L’ADMINISTRATION 

 

Commandants 

SS-Standartenführer Hilmar Wäckerle (22 mars 1933 - 26 juin 1933) 

SS-Gruppenführer Theodor Eicke (26 juin 1933 - 4 juillet 1934) 

SS-Oberführer Alexander Reiner (4 juillet 1934 - 22 octobre 1934) 

SS-Brigadeführer Berthold Maack (22 octobre 1934 - 12 janvier 1935) 

SS-Oberführer Heinrich Deubel (12 janvier 1935 - 31 mars 1936) 

SS-Oberführer Hans Loritz (31 mars 1936 - 7 janvier 1939) 

SS-Hauptsturmführer Alex Piorkowski (7 janvier 1939 - 2 janvier 1942) 

SS-Obersturmbannführer Martin Weiß (3 janvier 1942 - 30 septembre 1943) 

SS-Hauptsturmführer Eduard Weiter (30 deptembre 1943 - 26 avril 1945) 

SS-Obersturmbannführer Martin Weiß (26 avril 1945 - 28 avril 1945) 

SS-Untersturmführer Johannes Otto (28 avril 1945) 

SS-Untersturmführer Heinrich Wicker (28 avril 1945 - 29 avril 1945) 

 

La place d’appel du camp 

L’univer concentrationnaire a produit une société structurée et complexée. Le niveau supérieur comprend le lagerälteste, le lagerschreiber, L’Arbeireinsatzkapo et le Revierkapo, au dessous viennent leurs auxiliaires, puis les Kapos, chacun avec leur clan. Cette catégorie devant se contenter des sabot. Ils ont le droit de porter les cheveux longs (les SS distribuent avec pacimonie (carte de cheveux), le simple déporté ayant le crâne rasé ou (strassé). Le déporté moyen constitue l’échelon inférieur de la hiarchie. S’il a de la chance d’être affecté durablement à un bon Kommando ces-à-dire à un Kommando où le travail n’est pas trop inhumain et où les brutalités des SS et des Kapos ne provoquent la mort que par accident. Il survit en volant modérément, en trafiquant discrètement et en évitant de se lier à tel Kapo, car ces puissants peuvent perdre, tout pouvoir à la suite d’un caprice d’un SS ou d’une conspiration, où d’un autre clan et alors ces déchus subissent la vengeance de ceux qu’il a opprimés. Ce qui les envoient dans des Kommandos dangereux et souvent à la mort, vient enfin la classe misérable du camp de concentration celles des uneingeteilt (les non-réparties) constamment à la recherche d’un bon Kommando, avec les vieillards et les infirmes, ils constituent une sorte de sous-prolétariat, en butte à toutes les brimades, tout désigner pour les pires Kommandos, ou les transports vers les camps d’extermination.  

 

Les prisonniers à leur repas 1933 

HORAIRES DE TRAVAIL 

4 h am                        réveil 

5 h am                        Appel sur la place 

6 h am à 12 h Travail dans les Kommandos 

12 h à 13 h     Déjeuner (comprenant l’allé et retour au lieu du travail) 

13 h à 18 h     Travail 

19 h à 20 h     Appel sur la place 

21 h                Coucher 

L’hiver le réveil était à 5 heures am 

Les horaires de travail changaient avec les saisons en été le réveil était plus tôt le matin 4 heures, l’hiver le réveil est à 5 heures. Pour effectuer leurs longues journées de dur travail, les déportés reçoivent la nourriture suivante:  

NOURRITURE DU CAMP 

Matin  35 grammes de pain, 1 demi-litre de succédané de café. 

Midi    6 fois par semaine 1 litre de soupe (avec carottes, ou du choux blanc. 

1 fois par semaine 1 litre de soupe aux pâtes, 20 à 30 gramme de saucisson ou de fromage, 3 quart delitre de thé 

3 fois par semaine 1 litre de soupe 

 

Camp de Dachau. 

KOMMANDOS DE TRAVAIL 

En 1944, le camp centrale renferme 35 000 détenus. 40 000 autres répartis dans 183 Kommandos extérieurs. Ces Kommandos sont divers et rassemblent plusieurs milliers de déportés. Les Kommandos de terrassements pour le compte d’une entreprise des travaux public l’entreprise Dicker Hoff était affecté un grand nombre de détenus d’Allach. On y mourrait très vite, épuisé par le charriot, en une ronde infernale de sac de ciment, vaincu par le froid, la faim (2 litres de soupe claire et 200 grammes de pain par jour), assommé de coups où victimes d’accident (chute par vertiges du haut des échaffaudages). Moins redoutable, étaient les Kommandos d’usines répartis dans plusieurs gigantesques halls de béton (certains Bunkers-Halle, à l’abri des bombardements situés en pleine forêt de sapins, pour le compte de la Bayerrische Motor Werke (BMW) pièces de moteurs d’avions. 

Avant la période où les détenus seront employés pour la production dans l’économie de guerre, les nazis s’emploient à rendre inhumaine leurs conditions en exigeant d’eux des travaux harassants et inutiles. C’est ainsi qu’est construite la fameuse route des marais, magnifique autostrade qui part du camp et y revient, après avoir traversé les Landes et les marais déserts, sans aucune espèce d’utilité. 

 

Ces kommandos extérieurs sont extrêmment divers. Certains rassemble plusieurs milliers de déportés: c’est le cas du plus grand d’entre eux, celui d’Allach, situé près de Munich. Dans d’autres kommandos, comme les camps de la forêt échelonnés entre Landsberg et Kaufering au sud d’Augsbourg, dans la vallée de Lech, sont parqués à partir de juillet 1944 plus de 25 000 juifs évacués d’Auchwitz (la moitié d’entre eux vont y trouver la mort). La comptabilité SS enregistre comme formant un kommando complet deux femmes Témoins de Jéhovah chargées de tenir le ménage d’un officier SS. 

TÉMOIGNAGES 

Eugen Kogon 

Résume des sanctions appliquées par les SS dans tous les KZ: les sanctions étaient les suivantes, privation de nourriture, station debout prolongée sur la place d’appel, travaux supplémentaires, éxercices punitifs parmilitaires, transfert dans des compagnies disciplinaires, transfert dans un Kommando de travail abstreignant, bastonnade, flagellation, suspension par les poignets à un arbre ou un poteau, emprisonnement dans un Bunker, mort par assommade, par pendaison ou par balle, sans compter toute une gamme de tortures parfaitement étuiées. 

 

 Les punitions les plus divers sont donner, Eugen Kogon résume comme suit les sanctions appliqués par les SS dans tous les KZ. La bastonnade punition corporelle la plus féquente. L’homme devait se placer le haut du corps sur une sorte de table à feuillet cocave appelée le Bock, les bras et les jambes étaient attachés à l’engin. Deux SS frappaient à tour de rôle au moyen de nerfs de boeuf préalablement trampés dans l’eau pour les rendres plus souples. De 25 à 30 coups étaient applqués l’homme devait les compter, s’il se trompait ou ne parvenait pas le faire, on recommençait à zéro. On lui badigeonnait les fesses en sang avec de la teinture d’iode, et il devait faire une série de flexion des jambes pour (assoupir les muscles). Parfois la victime devait être transporter à l’infirmerie et était incapable de se mouvoir pendant plusieurs jours. Mais plus grave lorsque les coups avaient été appliqués par mégarde ou intentionnellement sur les reins; des ablations ont mêmes été rendues nécessaires. 

EXPÉRIENCES MÉDICALES 

L’Express de Neuchâtel (Suisse) du 16 janvier 1947 relate les expériences médicales sur les détenus par les médecins nazis. 

 

HAUTES ALTITUDE 

À deux reprises, en 1942, des expériences ont été effectuées au camp de concentration de Dachau pour étudier, au profit de la Luftwaffe, les limites de la résistance humaine aux conditions physiques qui règnent à très grandes altitudes, jusqu’à 20 000 mètres et plus. Les sujets étaient placés dans des chambres hermétiques où l’on diminuait la pression jusqu’à 40, voir 35 millimètres de mercure. Ils moururent en grand nombre; d’autres en souffrirent gravement. 

RÉFRIGÉRATION 

Au même camp, et toujours pour le compte de la Luftwaffe, on rechercha les moyens de traitement des hommes ayant été exposés à des très basses températures. Dans une série d’expériences, les sujets étaient plongés dans l’eau, juste au-dessus de 0oC, et y étaient maintenus pendant plus de trois heures. Sur les survivants on appliquait divers moyens de réchauffage et de réanimation. Dans d’autres expériences, les victimes étaient exposées, nues, au grand air, pendant des heures. À une température inférieur à 0oC. Elles hurlaient de douleur au fur et à mesure que gelaient les différentes parties de leur corps.  

MALARIA 

Pendant au moins trois ans, de 1942 à 1945, on inocula la malaria à des détenus du camp de Dachau. L’efficacité de remèdes nouveaux était ensuite essayée sur eux. Il y eut de nombreux morts et des invalidités définitive 

EAU DE MER 

Pour la Luftwaffe et la Kriegsmarine, il était important de posséder un moyen de rendre potable l’eau de mer. Les sujets d’expériences, à Dachau, étaient privés de toute nourriture et devaient absorber des échantillons d’eau à composition chimique variée. 

Le 20 août 1947, sept des médecins nazis sont condamnés à mort, cinq à la détention à vie, cinq à des peines de prison et sept sont acquittés. Le nombre de leurs victimes n’a pu être évalué. 

 

Le grand crématorium de Dachau. 

LIBÉRATION 

Le 20 avril 1945, les déportés entendent dans le lointain, le bruit des canons. Des avions alliés sillonnent le ciel. Le 22, la chute deNuremberg est connue. Le 23, la direction du camp demande au service médical d’établir une liste de tous les détenus (capable d’effectuer une marche militaire), soit de 30 à 40 kilomètres par jour. Les différents comitéd nationaux de réunissent et décident de fournir le plus tard possible des listes aussi maigres que possible. Le 24 aucun Kommandos de travail ne quittent le camp. Le 25 à 22 heures, ordre est donné de remettre immédiatement la liste des Russes. Les comités se réunissent aussitôt et donne l’ordre d’opposer la force d’inertie à la volonté des nazis. Le lendemain les SS décident un rassemblement général. Sous la menace de mitrailleuses, ue colone de russe quittent le camp vers miniut. En trois jours de marche, il perderont la moitié de l’effectif. Dans la nuit du 28, les SS quittent le camp. Le 22, les déportés s’organisent sous la direction des comités exclandestins. Le 30 les sauveurs arrivent. Ils sont Américains. Le comité international les reçoits solennellement. Le camp de Dachau a été libéré mais plus de 2 500 malades vont encore décéder entre le 29 avril et le 16 juin 1945. 

Au moment de sa libération, le KZ compte 3 000 Allemands, 12 000 Polonais, 6 000 Soviétiques, 6 000 Français, presque autant d’Italiens, 2 000 Tchèques, 1 500 Slovènes, plusieurs centaines de Norvégiens, Danois, Belges, Hollandais, et Grècs, 11 Anglais, 1 Albanais et quelques Suisses. 

Le 18 mai, le général Leclerc vient saluer les déportés. Il déclare avec émotion; (en vous ce sont des soldats que je salut). Le rapatriement connençe le 23 mai 1945. 

 

La chambre à gaz de Dachau 

CONCLUSION 

De 1933 à 1945, Dachau a reçut environs 250 000 détenus appartenant à 23 nations. 70 000 environs devaient trouver la mort à la suite des sévices reçus. 140 000 furent dirigés vers d’autres KZ et 33 000 furent libérés le 29 avril 1945, par la 7e Armée Américaine. Pour ce qui est des Français les chiffre fournis par le Mémorial Annuaire sont les suivant: Français se trouvant à Dachau, le 26 avril 1945: 5 706; Français transférés vers d’autres camps: 5 185; Français décédés au camp: 1 602. En additionnant ces trois catégories, on constate que 12 493 Français ont été emprisonnés à Dachau entre 1940 et 1945. 

Le 15 novembre 1945, le tribunal Américain charger de juger les tortionnaires de Dachau se réunissent dans l’enceinte du camp. Sur les 40 accusés, 36 sont condamnés et 32 sont exécutés (dont les anciens commandants: Weiss, Rumppert, Redwitz et le Dr Schilling, responsables des expériences médicales perpétuer dans le camp de Dachau. 



07/04/2013
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