1940 AUSCHWITZ – BIRKENAU 1945
AUSCHWITZ EST LA PLUS GIGANTESQUE ENTREPRISE CRIMINELLE DE L’HISTOIRE
Auschwitz est le plus gigantesque complexe criminelle de l’histoire. Le KZ d’Auschwitz (Oswiecim en polonais) est situé à 30 kilomètres au sud de Katowice, à 50 kilomètres à l’ouest de Cracovie et au sud-ouest du bassin industriel et minier de la Silisie. Cette région est rattachée au Reich après l’occupation de la Pologne par les Allemands. Le site, complètement entouré par la Vistule et la rivière Saula est marécageux, plat, paludéen. Le climat continental est très rude. Brûlant en été, il descent jusqu’à moins 30 C en hiver.
L’ordre de construire un vaste KZ à Auschwitz a été donné par Himmler le 27 avril 1940. Le 20 mai 1940, arrive à Auschwitz un premier groupe de trente détenus Allemands destinés à assurer l’administration intérieur du nouveau camp, installé dans d’enciennes casernes. La plupart sont des criminels de droit commun. Le commandant du camp est Rudolf Höss, jusqu’à lors Schutzhäftlager au camp de Sachenhausen. Auschwitz I est destiné aux Polonais. Ils composent effectivement le premier convoi : 728 d’entre eux arrivent le 14 mai 1940. Dautre convois suivront. C’est seulement le 6 juin 1941 que débarque le premier convoi ne comprenant pas de Polonais mais des Tchèques.
Entrée du camp d’Auschwitz
À la différence des KZ déjà présentés, celui d’Auschwitz remplit une double fonction : d’une part il est intégré au système des autres camps de concentration infligeant aux déportés le travail forcé jusqu’à l’épuisement, d’autre part il est équipé pour l’extermination massive immédiat.
À Auschwitz, les nazis ont construit leur plus gigantesque complexe concentrationnaire comportant :
Auschwitz I, le camp central (Stammlager), un camp de concentration comme les autres ;
Auschwitz II-Birkenau, le camp d’extermination (Les nazis emploient le terme Vernichtunglager pour désigner un camp d’extermination)
Auschwitz III, le camp de travail. Buna et ses statistiques et sur le rendement.
Buna-Monowitz III
Le complexe d’Auschwitz était divisé en trois parties
Auschwitz, Auschwitz II ou Birkenau, Auschwitz III ou Buna-Monowitz
La création du camp de Buna-Monowitz a été décidée le 27 mars 1941. Ce camp a été construit à partir du 7 avril 1941, par des déportés d’Auschwitz et par des travailleurs des camps de travail entourant l’usine de Buna de L’.I.G. Farben. De Monowitz dépendirent à partir de novembre 1943 de nombreux Kommandos anexés) Melbenlager) crées successivement pour fournir une main-d’œuvre masculine aux usines ou au mines, surtout en Silisieù; New-Dachs (Jarwischowitz), Eintrachtütte (Sweintochlowitz), Lagischa, Fürstengrube, Golleschau,Janinagrube, Sosnowitz, puis Bleschhammer, Günthergrube, Larahütte, Bobrek, Gleinwitz I, II, III ect. Où de Tchécoslovaquie : Brünn. Du point de vue strictement et administratif, des Kommandos de femmes étaient rattachés à Auschwitz III.
Les premiers convois de déportés logeant à Monowitz même, provenaient de Gross-ùrosen le 16 octobre 1942 et surtout de Buchenwald le 19 octobre 1942, 404 détenus juifs no : (68 500 à 68 900), 76 d’entre-eux furent déclarés inaptes au travail et gazés de suite.
Statistiques
Camp de Buna-Monowitz Auschwitz III
Le graphique comporte quatre courbes
1-Indique Le nombre de détenusdu camp lors de l’appel du camp et du Revier.
2- Indique le nombre de détenus hospitalisés. Chaque point correspond le plus souvent à la moyenne de deux jours consécutifs.
3- Indique des transferts de détenus vers d’autres camps ou Kommandos.
4- Indique des décès survenus à l’infirmerie ou dans le camp.
Tramsport
Fin juin 1943: de Maïdanek, Dabrova, Varsovie
Juillet 1943: Du Reichsgebiet, de Bendzin, Sosnowitz, Drabova, Heydekrug.
10 octobre 1943: De Drancy directement (156 900-156 300).
13 décembre 1943: D’Hollande et d’Italie directement (174 538-175 000).
5 avril 1944: De Drancy 176 (093-176 475).
Mai et juin 1944: De Hongrie (186 000-192 000) et (A-3 500 à 8000); nombreux transports, dont l’un directement d’Italie et de divers Guettos) A-14 101-16 982).
4 juillet 1944: De Drancy directement (A-16 541 à 16 982).
Fin juillet 1944—1er août 44: de Starachiowitz directement (A-18 651----)
Août 1944: De Pionkie, Kielce (B-100 B-1 150), Ostivitz, Starachoviz (en partie directement).
23 novembre 1944: De France par Dachau (convoi composé surtout de Vosgiens B-15 000 et 202 000).
Les chiffres indiqués approximativement en parenthèses sont ceux des tatouages effectués dès l’arrivée dans le camp d’Auschwitz.
LES BÂTIMENT EN DUR
Batiments dans le camp d’Auschwitz
Chaque Block comportait un sous-sol surélevé, un rez-chaussée, un étage et des combles. Dans les périodes de grande inffluence, tous les locaux disponibles pouvaient être occupés, mais dans les périodes moyennes, seuls le rez-chaussée et le premier étage servaient de locaux d’habitation aux détenus. Au rez-chaussée de chaque Block se trouvaient de petits dortoirs, réservés à des détenus privilégiés: des WC; des lavoirs spéciaux, bien agencés et comportant de nombreux robinets. La propreté de ces installations, construite de facon moderne, constituait pour les chefs de Blocks et leurs subordonnés une des principales préocupations et entraînait des corvées et des brimades pénibles. Au premier étage des Blocks se trouvaient des dortoirs spacieux qui pouvaient loger jusqu’à 1 000 détenus. Les lits étaient du type de ceux qu’on trouve dans les casernes allemandes, c’est-à-dire composé d’un bâti en bois à trois lits superposés. Chacun de ces lits avait une pallasse et deux couvertures. Dans les périodes moyennes, chaque détenus avait donc un lit individuel, ce qui, dans un camp de concentration, est une faveur insigne. La propreté de ce lit et sa confection lors du lever constituaient un gros tracas de la vie d’un détenu. Un lit mal fait, repéré lors de l’inspection journalière des dortoirs par le Blockführer SS, pouvait entraîner les pires sévices corporels ou le déclassement vers le mauvais kommando avec son issue souvent fatale. Le Bettebauen était un souci quotidien et une source de vexations, surtout pour le nouvel arrivant qui ne possédait pas les réflexes nécessaires pour confectionner son lit en un temps minimum record et selon un modèle absolument fixe. Que de détenus, ont finalement sombré pour ne pas avoir su s’adapter à cette clause pénible de l’emploi du temps journalier.
LA VIE QUOTIDIENNE
Entrée d'Auschwitz I avec l'inscription Arbeit macht frei (le travail rend libre).
Les aspects de la vie quotidienne à Auschwitz I en juin 1944 ; est l’arrivée des déportés dans le camp. L’arrivée et la quarantaine, puis le logement, les appels, le travail ect.
Les détenus sont délestés de tous les bagages, puis dès l’arrivée au Stummlager, ils furent privés de tous les objets qu’ils apportèrent avec eux, y compris les papiers d’identité, montres, porte-feuilles, stylos, lunettes, bagues, tous les menus objets qu’un homme peut porter sur lui furent jetés, selon les espèces, sur des tas séparés. (La récupération des biens, bijoux, vêtements ect., des déportés recus dans les KZ entre dans le cadre de l’opération Reinhard, du nom de Reinhard Heydrich protecteur de Bohême-Moravie, abattu à Lidice près de Prague, en mars 1942, par des résistants tchèques venus de Londres et parachutés. Les immenses entrepôts ainsi constitués ont appelés Canadas par les déportés, puis par les nazis eux-mêmes.) Puis les déportés sont privés de leurs vêtements, rasés sur tous le corps, passés à la douche et affublés du fameux habit rayé bleu et blanc. Dès l’entrée dans le camp, tous les papiers d’identité furent détruits. Les détenus étant tombé au rang d’un objet numéroté, ce fameux numéro matricule qu’ils n’allaient pas tarder à tatouer sur l’avant-bras gache de chaque détenus, lors des formalités de l’enregistrement. La paperasserie occupait à Auschwitz I une place éminente.
LES KOMMANDOS
Un des Kommandos les plus durs est kabelkommando, chargé de la pose des câbles souterrains qui sillonnent l’usine en tous sens. Ce Kommando comprens 600 hommes, Ceux-ci, exposés à tous les intempéries, doivent creuser dans le sol, même gelé ou dans la boue, de profondes tranchées et tirer dans celles-ci des câbles volumineux et très lourds. Pas plus que la plupart des déportés portant les férailles ou travaillant au terrassement, ils ne disposent, en hiver, de mofflons, suffisant à protéger du froid leurs mains couvertes de plaies. Ils sont pratiquement condamnés à mort en peu de mois.
Buna
L’usine de Buna en construction est une véritable tour à Babel, dans laquelle travaillent à côté des déportés, des prisonniers de guerre Anglais, des hommes des chantiers de jeunesses français, des ouvriers civilas et polonais. Des Ostarbeiter ukrainiens, des Allemands et beaucoups de femmes polonaise et ukrainiennes. Chacun de ces groupes loge dans un camp différent. Ces divers camps entourent l’usine. Malgré des défenses formelles de communiquer. Quelques ouvriers civils français essayent d’apporter à leurs concitoyens détenus une aide minime.
L'EXTERMINATION
La première chambre à gaz (partiellement reconstituée) située à Auschwitz I
La délection pratiquée par les SS conduit les déportés vers les chambres à gaz. Cdette sélection est pratiquée soit directement à l’arrivée des trains, soit dans les Reviers et les KZ.
À Auschwitz I tout le monde était soumis à l’obligation d’un travail effictif. Il y avait pas d’invalides ni de vieux. Ils étaient supprimés `l’arrivée et aux selections. Comme dans tous les camps, il existait des différences dans la nature et la dureté du travail selon les différents kommandos et à l’intérieur du même kommando selon les postes. Il y avait les mauvais kommandos (Scheisskommando) où le travaille dur et continu épuisait rapidement les détenus mal entraînés et peu nourris. Il y avait les bon kommandos, où le travail était léger et spécialisé et où les chances de survie étaient plus grandes. Mais même dans les plus mauvais kommando, il y avait des postes privilégiés et dans les meilleurs kommandos pouvaient survenir des besognes qui mettaient temporairement à contribution toute la résistance physique d’un détenus. Ce qui jouait au premier chef, c’était la plus ou moins grande dureté du personnel de surveillance, autant SS que détenus. Les kapos (le terme s’écrit Capo à Auschwitz) étaient sauf, rares exceptions, des trianges verts qui se livraient aux sévices allant jusqu’au crime sur les détenus.
Revier (Hôpital du camp d’Auschwitz)
Le choix des malades sélectionnés se faisait parfois après présentation du patient à un médecin SS. Mais le plus souvent le tri était pratiqué par des sous-officiers SS qui faisaient leur choix au hasard.
Les médecins, sachant que les déportés du Revier risquent en permenance la sélection aveugle, c’est-à-dire la mort, refusent le plus possible de les hospitaliser, Ce que certains détenus ne comprennent pas, les accusant d’inhumanité ou même de complicité avec l’entreprise d’extermination des SS. Les médecins déportés connaissent ainsi de terribles cas de concience.
REVIER
L’hôpital d’Auschwitz I occupait un certain nombre de Blocks dont l’installation intérieur répondait à la plupart des exigences de la technique hôdpitalière moderne. Le block 19, était réservé à la dysentrie et aux malades internes; le block 9, était aux seuls malades internes; le block 20, aux malades infectueuses et à la tuberculose; le block 21, section chiurgicale comportait une salle d’opération asepitque, une salle de pensements et de vastes locaux d’hôspitalisation ; le block 28, renfairmait la consultation externe (Ambulanz), une salle d’opération aseptique, une salle d’ortohi- nolaryngologie et d’ophtalmologie, un laboratoire, une salle de triage pour plantes médicinales, la pharmacie des détenus, une installation de lunetteries. Il y avait même dans le block de petites salles de malades pour les détenus prévilégiés. Mais le foncionnement apparemment normal de cet hôpital avait une contrepartie cruelle par les sélections, tous les médicaments étaient annihilés par cette destruction collective.
LES SÉVICES
La balançoire est la torture favorite de la Gestapo de camp. Les poignet attachés aux chevilles du détenu, un bâton est passé sous les genoux, entre les mollets et les avant-bras. L’homme est ainsi suspendu la tête en bas. On lui imprime alors un mouvement de balançoire et à chaque oscillation, il reçoit les coups sur les organes génitaux. Boger le sinistre chef de la Gestapo les visent directement. S’il n’a pas parlé, on revient le chercher deux jours plus tard, et ils recommence le même manège. Témoigne Max Mannheimer.
Un kapo: Il frappait, c’était toujour avec des gants de cuir, à cause de la résonnance. Je n’en connait qu’un seul qui n’a pas renversé du premier coup par ce colosse. Cette aventure le mit en rage. Son prestige en avait souffert.
Les médecins ont donné une description précise de cet état. W. Fejkiel, qui, de tous ses confrères, est sans doute celui qui a la plus grande expérience, en dresse un tableau.
TÉMOIGNAGE W. Fejkiel
On pouvait diviser les symtômes de la dénutrition en deux phases: La première était caractérisée par l’amaigrissement, l’anatomie musculaire et la diminution croissante de l’énergie motrice, Prendant cette phase, l’organisme ne subissait pas encore de dommages profonds; mis à part la lenteur de leurs mouvements et leurs affaiblissement, les malades ne représentaient pas d’autres symtômes pas de troubles psychiques, non plus, si ce n’est qu’une exitabilité caractéristique. Il était difficile de déterminer le passage d’un stade à l’autre; chez les uns ils étaient progressifs, chez les autres très rapides. On peut dire approximativement que le second commençait quand l’affamé avait perdu le tier de son poid normal. Outre l’amaigris-sement plus prononcé, l’expression de son visage se mettait à changer; le regard devenait morne, l’expression indifférente, vide et triste; les yeux se voilaient, leurs globes s’enfonçaient dans l’orbite. La peau qui prenait une teinte grisâtre, un aspect de papier mince et dur, sensible à toute les infections, surtout par les lésions de grattages. Les cheveux hirsutes et ternes cassaient facilement. La tête, semblait s’allonger; molaires et orbites saillaient, le malade respirait lentement parlait bas et avec beaucoup de difficulté. Le matin on les observaient surtout au visage. Le soir aux pieds et aux jambes, l’enflure remontant parfois jusqu’au scrotum. À l’enflure s’ajoutait la dysentrie. Pendant cette période, les malades étaient indifférents à tout ce qui se passait autour d’eux. S’ils pouvaient encore se déplacer, c’était avec la plus extrême lenteur, sans plier les genoux, leur température interne ne dépassait pas 36 degrée, en général ils trembaient de froid. Quand ont observaient un groupe au loin, ils faisaient penser à des Arabes en train de mandier, d’où le nom de (Musulmans) qu’ont leur donnait habituellement dans le camp.
Le docteur Aron Bejlin résume ainsi des observations:
Le stade de musulman est le dernier dans la cachexie. Celui qui y parvient se met à parler sans arrêt de nourriture. Or il y avait deux sujets tabous à Auschwitz: le crématoire et la nourriture. Quand quelqu’un perd le contrôle de lui-même et se mettait à raconter sans arrêt les repas qu’il faisait chez lui, c’était le premier signe qu’il était arrivé au stade de musulman. Nous savions qu’il ne tarderait pas à perdre toute réaction. Ses mouvements se ralentissaient et son visage prenait l’aspect d’un masque ; les reflexes abolis, il faisait ses besoins sous lui sans même s’en apercevoir. Il restait couché, immobile sur sa paillasse, bref, il était devenu un musulman, un cadavre aux jambes enflées.
LES EXPÉRIENCES MÉDICALES FAITTENT AU CAMP
Expériences de stérilisation sur des femmes par injection intra-utérines.
Mêmes expériences sur des femmes et des hommes aux moyen de rayon X:
Nombre d'expériences 150.
Etude de l'évolution du cancer de la matrice: au moins 50.
Expérience sur les phlegmons: au moins 30.
Examen sur l'atrophie du foi. Modifications dans l'organisme sous l'influence de la faim.
Expériences sur des jumeaux: 111.
Expériences avec de la mescaline: obtention des aveux.
Expériences à l'aide de brûlures: 16.
Expériences par électrochocs, sur des aliénés.
Expériences avec le sérum sanguin, enfin d'optenir un titre d'agglutination plus élevé,
mélange de sang des groupes A II et B III.
Expériences sur la malaria.
Fabrication de moulage en plâtre d'organes génitaux féminins.
Expériences de traitement au phénol.
Essais de vaccins de typhus exanthématique.
Contrôle du vaccin de la fièvre jaune: 485.
Immunisation avec des vaccins de Frankel (gangrène gazeuse): 15.
Expériences sur des hormones. Expériences sur la pervitine.
Expériences sur les bombes incendiaires au caoutchouc phosphoreux;
5 et un grand nombre d'expériences sur les vaccins contre la dysentrie,
L’épatite épidémique, la tuberculose, etc.
Témoignage professeur Robert Lévy:
Tous les survivants d’Auschwitz se souviennent du Dr Josef Mengele médecin-chef du camp. Il sélectionnait lui-même les déportés dès leurs déscente des wagons (en désignat les victimes d’un geste négligent de l’index, tout en sifflant un air de Tosca.) Il cherchait particuliairement les couple de jumeaux car il poursuivait des travaux (Scientifique) visant à la multiplication de la race supérieur des Aryens. Pour des expériences sur la gémellité, Mengel les intérogeait pour établir une fiche médicale détaillées, et les tuaient le même jour, les autopsiait pour comparer leurs organes. Il envoyait les pièces anatomiques à l’Institut de Biologie Génétique et d’Érédité de Berlin-Dahlem. Tout les déportés atteints de gigantismes et de nainismes connaissaient le même sort que les jumeaux, De nombreuses autres expériences effectuées à Auschwitz permettaient de tester des médicaments. La résistance à la fatigue, ect.
Le cas de la petite Dagmar Éleen qui est née à Auschwitz en 1944, de mère autrichienne. Elle est morte après que mengele eut fait des injections dans les yeux pour assayer d’en changer la couleur. La petite Dagmar devait avoir les yeux bleu, Romualda Ciesielska, qui avait la responsabilité d’un block d’enfants à Birkenau, raconte que le médecin en prit 36 pour ses expériences sur la couleur de l’iris. Ils éprovèrent de vives douleurs et les yeux pleurèrent; puis ils revinrent à la normale. L’un d’eux pourtant perdit presque totalement l’usage d’un oeil.
Parmi les malfaiteurs et les assassins, le type le plus dangereux est le médecin criminel, surtout quand il est muni de pouvoir tels que ceux détenus par le docteur Mangele. Il envoie à la mort ceux que ses théories radicales désignent comme des êtres inférieurs et nuisibles à l’humanité. Ce même médecin criminel reste durant des heures à côté de moi parmi les microscopes, les études et les éprouvettes, ou bien debout des heures entières près de la table de dissection, avec une blouse maculée de sang, les mains ansanglantées, examinant et recherchant comme un possédé. Le but immédiat est la multiplication de la race allemande. Le but final restant la production d’Allemands purs en nombre suffissant pour remplacer les peuples tchèque, hongrois, polonais, condamnés àêtre détruits sur le territoire déclaré espace vital du IIIe Reich et momentanément habité par ces peuples.
LES EXPÉRIENCES DE STÉRILISATION
Les expériences de stérilisation au moyen de rayon étaient l’oeuvre du professeur Schumann de Berlin. Lieutenant d’aviation de la Wehrmacht. Beaucoup de femmes vomissaient violemment après de telles expériences, beaucoups moururent peu après. Au bout de trois mois, chaque opérée subissait encore deux opérations de contrôle, pendant lesquelles une partie de leurs organes était incisée afin d’en vérifier l’état. C’est probablement à la suite de transformations hormonales provoquées par ces opérations que les jeunes filles vieillissaient précocement et faisaient l’impression de femmes âgées.
Quant aux hommes un seul testicule était soumis à l’insolation. Après cette opération, il retournaient aux Blocks généraux et, après un repos d’une journée seulement, ils étaient remis au travail, sans qu’on tienne compte de leur état de santé. Beaucoups d’entre eux succombaient à la première expérience. Ceux qui y avaient survécu étaient au bout d’un mois castrés par le même Schumann, qui collectionnait les testicules coupés et les expédiait à Berlin. On choisissait pour ces expériences des hommes et des femmes jeunes et robustes, le plus souvent des juifs de Grèce. Au cours d’une séance, trente femmes environs étaient soumises à l’insolation. De telles séances étaient organisées par Schumann deux ou trois fois par semaine. Mais c’est le professeur Clauberg, gynécologue allemand, qui fut le principal expérimentateur sur des êtres humains vivants. De nombreuses autres expériences effectuées à Auschwitz permettent de tester des médicaments, la résistance à la fatigue, ect.
LES EXÉCUTIONS
Le mur d’exécution
Le Block 11 est la prison du camp, Le Bunker. Surnommé par les déportés le Block de la mort, il peut contenir jusqu’à 1 000 détenus. Les condamnés sont fusillés dans la cour séparant les Blocks 10 et 11, contre le mur noir élevé à l’extrémité de cette cour solidement barricadé. On estime à 20 000 le nombre de déportés fusillés devant le mur de la mort.
PENDAISONS
Douze déportés sur la même poutre préparée à cet effet. Comme dans les autres KZ, ces pendaisons ont lieu devant les déportés rassemblés, avec musique et défilé devant les corps des suppliciés.
En octobre 1941, avait débuté à Birkenau, à 3 kilomètres du camp central, la construction d’un vaste camp annexe.
Le 11 novembre 1943, le commandant du camp Höss, est remplacé par Arthur Liebehenschel, qui après six mois où il s’efforcera d’atténuer le sort des déportés, est lui même remplacé le 11 mai 1944 par Richard Baer.
À la même date, le camp d’Auschwitz, devenu le plus considérable des KZ, est subdivisé en trois : le camp central est désormais appelé Auschwitz I, le camp annexe de Birkenau devient Auschwitz II, tandis qu’Auschwitz III désigne l’ensemble des camps de travail créés auprès des usines d’armement et centralisés à Monowitz. Liebehenschel est à la fois le commandant d’Auschwitz I et le supérieur hiérarchique des commandants d’Auschwitz II et d’Auschwitz III. Auschwitz I conserve les services centraux et sanitaires. Par la suite, Auschwitz I et Auschwit II seront à nouveau réunis.
LA FIN
Comme dans tous les KZ une résistance s’organise parmi les détenus d’Auschwitz et ses camps annexes. Des groupes se forment, tout d’abord selon les affinités, réunissant des amis sûrs et résolu à faire face. À s’opposer dans toute la mesure du possible à la cruauté de leurs bourreaux.
La première tâche de ces petits groupes consiste à assurer la survie de leurs membres. Ils s’efforcent de placer quelques-uns d’entre eux dans l’encadrement des infirmeries et des hôpitaux, Les premiers de ces groupes sont polonais. Certains membres des kommandos extérieurs parviennent à entrer en contact, sur les lieux de leur travail avec des civils polonais astreints eux-même au travail obligatoire, car Auschwitz se trouve en Pologne..
Les juifs ont plus de mal à créer leur groupe, car ils sont rapidement exterminés. Par contre se constituent de petites équipes de clandestins yougoslaves, autrichiens, tchèques, allemands, français, ect. La fusion de ces différents groupes en une organisation internationale de résistance, qui prendra par la suite le nom de groupe de combat d’Auschwitz, a lieu au printemps 1943, la direction de ce groupe de combat demeure jusqu’à l’été 1943 entre les mains de deux Polonais et de deux Autrichiens. Le jeune Viennois Ernst Burger, qui sera pendu par les SS à la veille de la Libération du camp, joue un rôle de premier plan dans cette action: chargé du secrétariat du Block 4, c’est là qu’il abrite les réunions des clandestins.
Tandis que le front se rapproche, ce groupe redoute l’extermination des détenus par les SS avant leur départ. Des révoltes isolées ont lieu pourtant en 1942, celle de Budy tentative désespérée de femmes qui se solde par une boucherie. Ainsi que celle du sonderkommando du crématoire no 4. Les 600 déportés de ce kommando chargé du transport et de l’incinération des détenus gazés, sachant qu’ils vont être eux-mêmes exécutés, se révolte le 7 octobre 1944, ils incendient le crématoire avec sa chambre à gaz. Ils sont exterminés jusqu’au dernier. Dans le combat les SS ont quatre tués et un nombre important de blessés. Mais l’entreprise était sans espoir.
Par contre, des évasions réussissent 667 tentatives d’évasion se sont produites à Auschwitz I, Auschwitz II, Auschwitz III et dans les camps annexes. 100 à 397 déportés ont réussi à prendre la fuite, dont 16 femmes, ces évadés comprennent : 48% de Polonais, 19% de Russes, 16 % de juifs, 6% de Tziganes. Le quart provient d’Auschwitz I, et le plus grand nombre de Birkenau.
Des sabotages sont également signalés, oeuvre essentiellement de détenus d’Aushwitz III-Monowitz.
LA LIBÉRATION
En 1944, Auschwitz reçoit des convois de déportés provenant de l’Europe entière. La majorité n’entrent même pas au camp et sont conduit directement dans la chambre à gaz. Dans le camp, le nombre total dépasse 200 000. Pour le décongestionner, des transports sont envoyés vers d’autres camps: Bergen-Belsen, Flossenbürg, Mauthausen, Natzwiller, Ravensbrück, ect.
Le 26 novembre 1944, Himmler ordonne la destruction des chambres à gaz et des crématoires, espérant dissimuler les exterminations massives aux futurs vainqueurs. Seul le crématoire 5 fonctionne jusqu’à la fin. Le 20 janvier 1945, les Allemands le dynamiteront avant leur départ. La déportation des juifs cessent. Le dernier convoi est arrivé au camp le 3 novembre 1944. Le 30 décembre 1944 Ernst Burger a été pendu avec quatre de ses camarades du groupe de résistance. La dernière exécution a eu lieu au camp des femmes le 6 janvier 1945: quatre jeunes juives sont pendues pour sabotage. Tandis que sont brûlées toutes les archives et en premier lieu les registres du bureau des entrées, qui auraient permis de découvrir l’ampleur du massacre.
Le 17 janvier 1945, commence l’évacuation générale. Elle dure jusqu’au 19. Les malades restent sur place. Les déportés valides sont embarqués dans des wagons ouverts et transférés dans d’autres KZ, notamment de ceux de Buchenwald et Mauthausen. Un grand nombre d’entre eux vont trouver la mort pendant le transfert ou dans les camp d’accueil.
Les troupes soviétiques arrivent le 25 janvier 1945. Elles trouvent 7 650 personnes dans l’ensemble concentrationnaire d’Auschwitz, essentiellement des malades. Le 6 février 1945, la Croix-Rouge polonaise dénombre seulement 4 880 survivants.
Jusqu’en 1991, le chiffre de 4 millions de victimes figurait sur la dalle du monument aux mort de Birkenau. Plus récemment, l’historien du Musée d’Auschwitz Franciszek Piper, faisant le point des connaissances en 1991 (dans un livre intitulé: Auschwitz, How Many Perished Jews, Poles Gypsies, Karkov, 1991), a estimé que le nombre des victimes a été de l’ordre de 1 100 000.
LA CONCLUSION
Auschwitz a constitué la plus gigantesque entreprise criminelle de l’histoire de l’humanité. La, les nazis ont construit la plus scientifique usine d’extermination de tous les temps. Plus de 1 500 000 personnes sont vraisemblablement passés dans le complexe d’Auschwitz, (Auschwitz I-Stammlager, Auschwitz II-Birkenau, Auschwitz III- Monowitz et les Kommandos). Les historiens et les chercheurs ne sont pas d’accord sur le nombre de morts d’Auschwitz. Il semblerait qu’il a dû être voisin de 1 200 000. Les arrivants d’Auschwitz conserveront jusqu’à la fin de leurs jours leurs matricules de déportés tatoués sur leurs avant-bras gauche par les nazis. Le commandant d’Auschwits Rudolf Höss a été pendu le 16 avril 1947, sur l’emplacement même de l’ancien KZ. Le docteur Fritz Klein a été exécuté en 1945. Le docteur Krammer a été gracié en 1958. Le docteur Mengele a pu se réfugié en Amérique du Sud et est décédé au Brésil où son corps a été identifié en 1985. Le docteur Clauberg, a été libéré par les Soviétiques en 1955, et il est mort d’apoplexie à Kiel en 1957 en attendant d’être jugé. Richard Baer, arrêté près d’Hambourg en 1960, est mort en 1963, avant d’avoir été jugé.
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