CAMPS DE CONCENTRATION NAZIS

CAMPS DE CONCENTRATION NAZIS

1940 GROSS-ROSEN 1945

 

SINGULARISÉ PAR LE CAMPANILE DE SA PLACE D’APPEL, GROSS-ROSEN  

A ÉTÉ UN CAMP CAMOUFLÉ. 

 

 

 Le KZ de Gross-Rosen est  pratiquement inconnu en France. Il n’y a pas eu de convoi de Français vers ce camp. Très peu de Français y ont été détenus; tous provenaient semble-t’il, de l’évacuation menacé par l’avance de L’Armée Rouge. 

Le KZ a été implanté tous à l’est de l’Allemagne, en Silisie, à 60 kilomètres au sud-ouest  de Bresleau (Wroclaw en Polonais), au sud de l’Oder, près de la petite ville de Gross-Rosen (Rogosnica enPolonais), nichée dans un paysage de collines. En mai 1940, 98 Polonais extraits du KZ de Sachsenhausen y installent un Kommando et commence la construction d’un camp de concentration. Le KZ Gross-Rosen devient autonome à l’automne de 1941. Ce KZ de la seconde génération, celle de l’expension Territoriale du Reich, est destiné essentiellement aux Polonais arrêtés par les nazis. Mais, dans les mois, du fait de l’avance soviétique, il reçoit des détenus provenant de d’autres KZ repliés, notamment d’Auschwitz et appartenant à de nombreuses nations y compris des Français. 

 COMMANDANTS 

 

Le SS-Obersturmbannführer Arthur Rödel, 

Le SS-Hauptsturmführer Wilhelm Gideon, 

Le SS-Sturmbannführer Johannes Hasselbrock. 

LA CONSTRUCTION 

Il est construit au flanc d’une colline. Son plan est celui des autres KZ: Un vaste quadrilatère de barbelés électrifiés entourntent deux rangées parallèles de barraques, qui font face à une vaste place d’appel; de l’autre côté de celle-ci, se trouvent les bâtiments des SS et de services, ainsi que le Bunker et, en retrait le crématoire. 

L’origine du KZ de Gross-Rosen réside dans la présence, sur la place d’appel, d’un curieus campanile supportant une cloche. C’est cet cloche qui rytme la vie des détenus, sonnant les rassemblements, les mouvements, les couvre-feux, ect, ainsi que les exécutions. De nombreux Kommandos essaimment jusqu’à Bresleau et Görlitz. Le principal est celui qui a la terrible tâche d’exploiter une immense carrière de granit, où le sort des déportés est aussi pénible qu’à la carrière de Flossenbürg. Cest dans cette carrière que vont souffrir et mourrir le plus grand nombre de détenus. 

L’ACCUEIL 

 

Entrée du camp 

L’accueil est sans équivoque. Dès que l’on eut franchi la porte, nous sûmes dans qu’elle enfer nous avions abouti. Le lagerälteste, triange vert munmi d’une énorme trique, nous rassembla et nous dit : Voici ces messieux d’Auschwitz, vous sortez d’un sanatorium pour aboutir à un vrai camp et nous nous chargerons déjà de vous faire savoir ce qu'’est Gros-Rosen. Je ne l’appris que trop vite, le surlendemain, lorsque le chef de Block me roua de coups, J’eus cinq côtes cassées pour ne pas avoir couru assez vite à la corvée de café. 

Les Blocks dans lequels  nous nous trouvions parqués étaient constitués de simples hangars entièrement vides. Rien n’était prévu pour le couchage, même pas la moindre planche. Chaque barraque pouvait contenir au plus 300 hommes; nous y étions entassés à 1 300 et même 1 500. Le jour il n’y avait pas assez de place pour s’assoir par terre et il fallait se relayer les uns les autres pour se tenir debout ou pour s’accroupir. Il faisait cruellement froid et les vitres du hangar étaient presque toutes cassées. 

Un des Kapos Allemands battit tous les records de meutres, à Gross Rosen, on l’appelait le Tigre. Sa spécialité consistait en la chose suivante : La nuit il prenait place parmi nous et attendait. Quand il entendait non loin de lui un bruit d’homme se battant entre eux, pour une place, il sautait d’un seul bond au milieu du groupe et frappait. Et d’abitude, il frappait juste. De temps en temps, il frappait un autre qui avait par malheur d’être à côté de lui. Mais ça ne le dérangeait pas. Au fond peu lui importait qui était tué, le principal était que quelqu’un crevait. Ce n’étaient que de sales juifs! 

Nulle part ailleur je n’ai vu assassiner individuellement avec autant de dextéruité qu’à Gross-Rosen; l’assassinat était pratiqué sans scrupule, par les Kapos, par le Lagerpolizei, par les SS, munis de cannes. C’est avec un habilité consommé qu’ils arrivèrent à abattre en deux ou trois coups. Le camp était jonché de cadavres de camarades épuisés, tombés dans la neige ou liquidés d’un coup de canne. 

TÉMOIGNAGE Mark Klein 

Les nuits indescriptibles, nous nous blotissons tant bien que mal les uns contre les autres, mais finalement prit de sommeil nous tombions les uns sur les autres. Le signal de s’étendre étant donné, il falais s’aplatir tout de suite, faute de quoi ils pleuvaient des coups de planches et de cannes sur celui qui était encore assis où debout. Coups donné par le SS de service ou les triangles verts. De plus, les nuits étaient occupées par les distributions de soupes; la cuisine débordée, fournissait des rations aux heures les plus variables et les désignations pour la corvée de soupe ou de pain donnaient lieu à des scènes horribles, refusant même la ration doubles pour cette fonction. 

 

La cuisine du camp 

Car la cuisine était très éloignée, au bas de la côt sur laquelle il ne faisait pas bon de marcher par temps de neige ou de verglas. La distribution même de la nourriture était une occasion de plus pour les bousculades et des pigilats. Enfin, le plus grand souci était l’accomplissement de la toilette et nos fonctions naturelles; Tous les détenus qui se faisaient surprendre en train d’accomplir ses fonctions naturelles entre les Blocks et surtout par le lagerpolizei (détenus au triangle vert) étaient battus par ceux-ci. 

Témoignage strasbourgeois Marc Klein, né en 1905, arrêté le 5 mai 1944 à Saint-Étienne est envoyé à Drancy puis à Auschwitz (2 juin 1944). Il y reste jusqu’à l’évacuation de ce KZ  le 18 janvier 1945 et est envoyé à Gross-Rosen. Lors de son arrêstation, il était professeur de biologie médicale à la faculté de médecine de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. 

 

Poteau pour la potence 

LA RÉVOLTE 

Toutes actions de résistance est évidemment impossible dans le cmp central de Gross-Rosen. Mais il n’en va pas de même pour les Kommandos extérieurs. Des tentatives d’évasions ont même eu lieu. La plus importante se produit dans le Kommando situé à Brigue. Une tentaine de polonais travaillant dans un entrepôt maîtrisent leurs gardiens pendant leurs trajets de retour. Certains endossent leurs uniformes et partent en direction de l’est avec ceux qui auraient dû les ramener au camp. Ayant rencontré par hasard une voiture de police et se croyant poursuivis. Ils se réfugient dans la forêt voisine où traqués pendant plusieurs jours, ils finissent par être repris et exécutés. 

 

Le crématoire 

LA FIN DU KZ 

En janvier, les déportés constatent que la population civile construit une immense tranchée sur la colline voisine et installe des défenses antichars. Des avions russes survolent de plus en plus fréquemment Gross-Rosen et le KZ. Au début février, le grondement du canon s’amplifie dans le lointain. L’Armée Rouge avance. La nourriture se fait de plus en plus rare. La brutalité des SS et des Kapos tournent à la sauvagerie. L’évacuation de Gross-Rosen s’est déroulée du 8 février au 26 mars 1945. Elle a porté sur 31 064 détenus. Évacués sur les KZ de Buchenwald, Dora, Flossenbürg et Dachau, en plusieurs convois échelonnés. Cette évacuation s’est soldée par une effroyable hécatombe. Car les déportés affaiblis par les coups et les privations, enfermés quatre à cinq jours, sans nourriture, dans des wagons sans toit, sous des températures atteignant 25 à 30 degrés C au dessous de zéro, périssent massivement. Les chiffres manquent. Mais on sait par exemple, qu'’un convoi parti le 28 février pour Dachau comprend 432 hommes : Il n’en reste que 240 à l’arrivée et plusieurs dizaines vont mourir dans les jours qui suivent. 

Le 5 mai 1945, les troupes Soviétiques ne trouvent qu'’un petit nombre de survivants, les malades au Revier ayant été massacrés au moment de l’évacuation du KZ. 

 

Pour les déportés, lacampanile de la place d’appel reste le symbole du camp de Gross-Rosen (comme le chêne de Goethe est celui du camp de Buchenwald). Sa cloche rytmait la vie des détenus. 

Marc Klein : 

Le 7 février nous fûment rassemblé sur la place d’appel, On nous distribua une dernière soupe aux rutabagas avec force coups de triques, puis une portion de pain pour la journée. Pendant tout ce temp le canon se fait entendre de plus en plus distinctivement,. Vers la tombée de la nuit, par rangs de cinq, nous quittâmes le camp ; nous repassames sous la tour d’entrée, et la campanile avec sa cloche où les SS pratiquaient une rapide élimination à coups de gourdins de ceux qui ne pouvaient plus marcher. Malgré le chagrin de laisser de nombreux camarades morts, dans ce charnier, malgré notre épuisement, nous partions le coeur léger, nous étions hors de l’enceinte de cet enfer, avec l’espoir d’être libérés sous peu. Le bourg de Gross-Rosen était désert, les rues barrées par des défenses antichars élevées en toute hâte et gardées par des Volksturm aux armes désuètes. À la gare, nous fûment chargés en toute hâte sur des plates-formes ouvertes. Le train immense démarra aussitôt. Le son du canon s’éloigna et avec lui la libération si proche. Nous étions bons pour un nouveau camp de concentration. 

 

Plan du camp de Gross- Rosen 

1-Mausolée, 2- four crématoire 3- le mur de la mort 4- la campnile et sa cloche, 5- porte du camp, 5- musée. 

CONCLUSION 

L’insuffisance des spurces ne permet pas de préciser le nombre de déportés de Gross-Rosen, ni celui des victimes. Olga Wormser- Migot parle de 60 000 à 70 000 détenus ayant travaillé effectivement. On estime en général, que 200 000 personnes ont passé par le KZ et ses Kommandos. Parmi elle, plus de 40 000 ont trouvé la mort à Gross-Rosen (non compris les prisonniers de guerre soviétiques surtout, assassinés pratiquement dès leurs arrivées au camp). Un raport par l’Armée Rouge rév;le qu’un groupe important de prisonniers de guerre soviétiques a été exécutés le 22 octobre 1941. D’autres témoignages raportent que des détenus du KZ on été tranférés à l’asile de Bembourg pour y être gazés. 


08/04/2013
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1938 FLOSSENBÜRG 1945

 

PEU ET MAL CONNU EN FRANCE, PREMIER CAMP DE LA NOUVELLE GÉNÉRATION, FLOSSENBÜRG EST LE KZ DE LA CARRIÈRE DE GRANIT. 

 

 

 

 Vue générale du camp 

Peu et mal connu en France, premier camp de la nouvelle génération. Flossenbürg est le KZ de la carrière de granit. Jusque la, les KZ étaient situés à l’imtérieur du Reich. En 1938, dans le cadre de sa politique de conquête territoriale, Adolf Hitler décide de créer des KZ pour y enfermer ses adversaires dans les pays conquis. Les premiers sont ceux de Flossenbürg pour les Tchécoslovaques et de Mauthausen pour les Autrichiens. Après la défaite de la France et de la Pologne seront édifiés le KZ de Struthof dans l’Alsace annexée, et celui d’Auschwitz en Pologne. 

 

Vue générale du camp, photo probablement prise le 23 avril 1945, jour de sa libération. 

Le KZ de Flossenbürg est construit dane petite vallée de l’Oberpfalz près de la modeste ville de Flossenbürg, de 1 200 habitants, dans la haute Bavière, à 120 kilomètres au nord-est de Nuremberg, à 250 kilomètres au de Munich et à 5 kilomètres de la frontière de la Tchécoslovaquie. Les ruines du château médiéval dominent le site. Le climat est froid, il neige d’octobre à juin. Le 4 mai arrivent du KZ de Dachau une centaines de détenus. D’autres vont suivrent du KZ de Buchenwald et de Sachenhausen. À la fin de décembre 1938, ils sont 1 500. Tous portent le triangle vert des criminels de droit commun. L’emplacement de Flossenbürg a été choisi à cause du granit qui s’y trouve. Les plans colossaux de construction d’Hitler, que devait réaliser l’architecte Albert Speer, exigeait d’énorme quantités de matériaux de construction. Notamment du granit. Ces plans prévoyaient le réaménagement de Berlin et de plusieurs villes, la construction d’édifices imposants pour les congrès nazis à Nuremberg. Himmler créa une entreprise commerciale propriété des SS et dirigé par eux, la Société Allemande Terre et Pierre (la Deutchsche Erd Stein Gesewllchaft DEST). Les KZ lui offrent la main-d’œuvre serville immédiatement disponible. 

De 1938 à 1942, les déportés vont aménager le KZ. Ils creusent la terre, charrier des roches qu’ils transportent sur leurs dos, déblayent des plates-formes sur le versant de la montagne, y bâtissent des Blocks. Le portail d’entrée portait l’inscription gravée Arbeit nacht frei (Le travail rend libre). Comme dans les autres camps les SS se chargent de l’organisation générale, des appels et de la surveillance du camp. Ils confient aux Kapos la discipline et l’administration interne. Ceux-ci, sont en général des triangles verts, c’est-à-dire des détenus de droit commun, déshumanisés par de longues années de captivité et souvent particuliairement brutaux. 

 

Schéma du camp de Flossenbürg 

Le camp de Flossenbürg offrait, par son impression de rudesse, un contraste brutal avec le paysage environnant ; la place d’appel encadrée, d’un côté par la cuisine et de l’autre par les bâtiments de la désinfectation, les Blocks du Revier et de la quarantaine, se confinait sur un espace plat, resserré entre deux collines déboisées. Au-dessus du bâtiment de la cuisine, taillé dans le roc de l’une des deux collines, s’élevaient deux rangées parallèles de sept Blocks, construit en gradins sur des terrasses en pierre de taille. Un large escalier de granit de 124 marches montait entre les deux rangées de bâtiments, permettant de les atteindre. Vers la gauche de ces Blocks, une immense roche granitique dominée par un mirador pointait vers le ciel: c’était le Steinbruch, la sinistre carrière de Flossenbürg. C’était là, somme toute, le type de petit camp de montagne, analogue à celui de Natzwiller. 

LA CARRIÈRE DE GRANIT 

 

Galerie souterraine du Kommando (Richard) où 12 000 déportés devaient trouver la mort. 

Fin février était arrivé de Buchenwald un convoi de 750 Français, parmi lesquels Jacques Michelin, par un hiver qui à Flossenbürg est toujours particulièrement rigoureux, hiver que les anciens du camp ne voyait jamais approcher qu’avec une indicible horreur. Ils furent envoyés à la carrière où exposés à un vent terrible et glacial, et ne recevant à manger que leur pain noir et des pommes de terre pourries ou gelées, ils durent briser des pierres, pousser des wagonnets, glissant avec leurs mauvais sabots sur la pente escarpée, continuellement harcelés par les Kapos qui, à la moindre défaillance, les achevaient à coups de pierres et de barres de fer. Ils souffrirent à tel point que, lorsque nous arrivâmes, la moitié d'entre eux étaient morts et l’autre pratiquement en train de mourir. 

 

Flossenbürg était le camp de la carrière de granit. La taille avec des moyens rudimentaires, le transport à dos d’hommes et le façonnage des blocs de granit épuisent les déportés en plus des coups qu'’ils reçoivent des Kapos et des SS. 

LA CARRIÈRE 

Crée à l’origine pour l’exploitation de la carrière qui devait produire chaque année 12 000 mètres cubes de pierre de taille, le KZ devait ensuite se mettre au service de l’économie de guerre et fournir de la main-d’œuvre a des usines d’armenent. Le calvaire est aggravé par la pratique du Lausfschritt (pas de course), de jeunes SS féroces, obligeait les hommes à effectuer les transports des roches en courant sous les grêles de coups. 

H. Margraff relate un épisode caractéristique de la cruauté des SS : En 1942, un SS paria une somme de 300 Mark avec un de ses colègue qu’en l’espace de trois mois, tout un pan de rochers d’une colline serait enlevé et trois nouveaux Blocks (les Blocks 9, 10, 11) y serait construit, l’autre tin le pari. Pendant trois mois, le matin de 5 à 6 heures et le soir de 7 à 9 heures, les prisonniers durent produire un effort supplémentaire à peine inimaginable. Au bout de trois mois le SS avait gagné le pari, mais il en coûta la vie à environs 2 000 détenus. 

L’hiver à Flossenbürg est toujour particulièrement rigoureux, l’hiver que les anciens du camp ne voyaient jamais s’approcher qu'’avec une indicible horreur. Ils furent envoyés à la carrière où exposés à un vent terrible et glaciale et ne recevant à manger que leur pain noir et des pommes de terre pourries ou gelées. Ils poussent des wagonnets glissant avec leurs mauvais sabots sur les pentes escarpés, recevant continuellement des coups par les Kapos et qui à la moindre défaillance, les achevaient à coups de pierres et de barres de fer. 

COMMANDANTS DE FLOSSENBÜRG 

 

Jacob Weiseborn - SS Sturmbannfuhrer 1938  

Karl Kunstler - SS Obersturmbannfuhrer 1939- 1942  

Karl Fritzsch - SS Hauptsturmfuhrer 1942 - 1944  

Egon Zill - SS Sturmbannfuhrer 1943  

Max Koegel - SS Obersturmbannfuhrer 1943 1945  

Jacob Weiseborn, qui se suicida le 20 janvier 1939; Kark Künsler qui lui succéde pendant trois ans et demie : C’est sous autorité qu'’ont lieu les exécutions massives de prisonniers de guerre russes et Polonais; c’est lui qui accorde des permissions pour l’exécution de déportés (en cours d’évasion) ce qui stimule le zèle meutrier des SS. Engon Zill : Prend ls suite jusqu’à avril 1943; il a dirigé le KZ de Natzwiller, c’est avec lui que débute la production d’armement pour Messerchmitt. 

 Max Koegel : C’est un homme d’une grande brutalité qui a dirigé le KZ de Ravensbrük, puid de Maïdanek. Il a exterminé des juifs et supervisé des exécutions; arrêté en 1946, il se pend. Leurs adjoints Aumeir et Fritzsch, véritables bouchers viennent du KZ d’Auschwitz. C’est Fritzsch qui déclarait presque quotidiennement à Auschwitz, puis à Flossenbürg devant les déportés au garde-à-vous. Il n’y a pour un déporté que deux chemins qui conduisent hors du camp, où bien il est libéré et passe le portail du camp, où bien il voyage par la cheminée. C’est ce dernier chemin que prendrons la plupart d’entre vous. Il n’y a pas eu de chambre à gaz à Flossenbürg. Par contre, une maison close se trouve dans une barraque située derrière le Bunker avec douze détenus composant le personnel. 

 

Civils allemand des environs de Flossenburg forcés de constater les atrocités commises par les SS. 

L’USINE 

A prtir de 1943, le travaille à la carrière passe au second plan (à la fin de 1944, seulement 1 000 déportés y seront employés). Messerchmitt cherche à utilisé de la main-d’œuvre, des déportés des KZ pour développé sa production d’avions. Le 5 février 1943, 200 déportés y sont employés à des travaux de tôleries. Deux équipes travaillent jour et nuit onze heures et demie chacune. En octobre 1944, 5 000 déportés ont construit 180 carlingues de Me-109. La vie d’usine était par elle-même harassante. Plusieurs Kapos s’étaient fait une habitude de tuer leurs hommes tous les jours; à la moindre incartade (homme surpris à être assis ou en train de fumer), quinze jours de Strafkompanie d’où on ne revenait que par miracle. 

Le sort des déportés travaillant pour l’usine Messerchmitt est bien meilleur que celui de ceux qui sont affectés à la carrière. En effet, les halls de l’usine sont chauffés. Les contremaîtres et ingénieurs de l’entreprise se comportent en général correctement. La firme parvient même à obtenir une augmentation des rations alimentaires pour les déportés. Mais l’encadrement par les kapos verts signifie toujours violences et exactions. Le travail à l’usine de Flossenbürg présentait un danger supplémentaire : nous ne travaillions que des alliages spéciaux en suralumin dont la moindre égratignure provoquait un début d’empoisonnement ; chaque blessures nous obligeait à tenir pendant plusieurs semaines le doigt bandé, avec du papier, et souvent, en nous rendant à l’infirmerie pour nous faire soigner, nous étions obligés de repartir sans que l’on se soit occupé de nous étant donné le nombre considérable de blessés. D’ailleurs, l’odeur nauéabonde se dégageant des plaies de toute cette foule qui attendait l’appli- cation d’un malheureux pansement était absolument indicible, et ne nous encourageait pas à rester. 

 

Cadavres de prisonniers trouvés dans la morgue à la libération du camp. Remarquez l'inscription (Polak) sur le corp d'une des victimes: une dernière insulte de la part des SS.  

LES EXPÉRIENCES MÉDICALES  

 

Henrich Scmitz 1912 -2000  

Il n’y a pas eu à Flossenbürg d’expériences médicales commandées par les SS. Poutant un demi-fou, le Dr Henrich Scmidt y sévit de mai à octobre 1944. Ce médecin, stérilisé par la décision du Haut Tribunal pour la santé de la race d’Iéna, pour démence maniaco-dépressif, econnu inapte au service dans la Wehrmacht, parvirnt à se faire admette comme adjoint contractuel du medecin SS de la place le Dr Schnabel. Toni Siegert précise que Schmidt se livrait à des espériences chirurgicales surtout, pour son compte personnel. Et que les SS  le toléraient sans rien dire. Il rapporte que le docteur Legrais, médecin déporté français a tenu un carnet secrèt d’opérations sur l’activité médicale du docteur Schmidt sur une période de six mois, plus de 400 interventions, 300 étaient des amputations avec un taux de décès de 60%; 14 opérations qui causèrent 11 décès (n’auraient eu lieu que pour le divertissement du Dr Schmidt). D’après la liste du Dr Legrais, environs 250 victimes des opérations sont décédés. 

Margraff confirme, puisqu’il a failli être victime de Schmidt: Il opériait surtout à mauvais escient pour (se faire la main). Un jour, ressentant de violentes douleurs à l’estomac, je descendis au Revier pour essayer d’avoir un peu d’aspérine. J’eus le malheur de tomber sur Schmidt qui décida tout simplement de m’opérer de l’estomac. Heureusement le lendemain matin Michelin et Marx purent me faire sortir du Revier. 

Par ailleur, Toni Siegert rapporte qu’en 1941, le docteur Trommer, alors médecin SS du camp, fit procéder à l’exécusion d’au moins 200 prisonniers de guerre russes et d’un nombre inconnu de Polonais par des injections de phénol. 

LES KOMMANDOS EXTÉRIEURS 

À partir du printemps 1943, dans le cadre de l’intensification de la production de guerre, le nombre de Kommandos se multiplie à l’extérieur des KZ. Ils sont appelés) Kommandos extérieurs, camps extérieurs) ou (camps annexes), mais tous dépendant administrativement du KZ de Flossenbürg. Le premier est installé en février 1942, à Stulln pour l’exploitation de la fluorine, important pour l’armement, Puis un immense réseau de Kommandos extérieurs se développe, ils seront 6 en 1942, 17 en 1943, 75 en 1944, et 92 en 1945. Leur taille est très variable allant de quelques déportés employés dans une boulangerie par exemple à 6 000 détenus. Ils s’implantent souvent loin de Flossenbürg, en Baviaire, Saxe, Tchécoslovaquie, Haut-Palatinat, Thuringe. Les SS louent les déportés aux entreprises. Ils en retirent des profits considérables : 3,7millions de Reichsmarks en décembre 1944. 

Dans ces Kommandos extérieurs sont parfois affectés des détenus provenant de d’autres KZ notamment des femmes du KZ de Ravensbrük. Jusqu’en 1945, les morts du KZ sont incinérés dans le crématoire du cimetière Ouest de Nuremberg. Devant l’afflux de cadavres, on commence alors à les brûlers dans la forêt et dans les carrières à Schupf et à Humbmersberg. Le pasteur protestant Hans Friedrich Lenz a écrit dans son journal secrèt Le premier bûcher a été allumé le 26 novembre près d Schupf. 190 morts nus sur des rails, du bois en travers et de l’huile sur un grand trou dans la terre. Au bûcher suivant, les 160 morts ne purent être brûlés qu’avec de grandes difficultés en raison de l’humidité. Une remorque pleine de cadavres nus s’est détachée dans la montée, s’est renversée et les morts ont été projetés sur la route. Troisième incnérations dans la forêt; 150 déportés, tous les morts sont affreusement amochés. 

LA LONGUE MARCHE 

TÉMOIGNAGES Henri Margraff 

Avocat déporté le 25 mai 1944, Nous étions avant tout, frappés par le caractère majestueux du site : À perte de vue s’étendait l’épaisse forêt montagneuse de la Bohême; des sommets comme le mont Saint-Odile et le Nideck domminaient l’horizon. Au bas de la colline apparaissaient le clocher et quelques maisons du village de Flossenbürg flanqués d’une ruine grise et morne même par de soir clair. Le camp offrait par son impression de rudesse, un contraste brutal avec le paysage environnant, la Place d’appel encadrée, d’un côté par la cuisine et de l’autre par les bâtiments de la désinfectation. Les Blocks du Revier et de la quarantaine, se confinait sur un espace plat. Au dessus du bâtiment de la cuisine taillé dans le roc de l’une des deux collines, un large escalier de granit de 124 marches montait entre les deux rangées de bâtiments permettant des les atteindres. 

La longue marche du matin 22 avril, beaucoups ne pouvaient plus se lever de l’emlacement du bivouac, et je vit à cet endroit que les sentinelles SS passaient derrière tous ceux qui ne pouvaient plus se lever et leurs tiraient une balle derrière la tête. Cela donna le dernier courage aux autres détenus de se lever et de continué à marcher. 

La marche de la mort. De ces colonnes s’accompagne de nouveaux massacres. Toni Siegert écrit : C’est dans les premiers villages près de Flossenbürg qu’il y a eu les premiers morts: à Neuenhammer, Dimpfl et Pleystein. À partir de là, une trace sanglante marqua les chemins de cette marche depuis l’Oberpfalz à travers toute la Basse et Haute-Bavière. Au deuxième jour de la marche, le 21, Koegel ordonna de ne plus tirer dans la tête, mais dans le coeur. Par mesure de prévoyance, un petit détachement équipé de pelles marchait derrière chaque colonne de déportés. Ce kommando d’inhumation devait enfouir sommairement les cadavres. 

 

Portrait de Albert A. Salt, officier du 2ème de Cavalerie US et libérateur de Flossenbürg. Le portrait est signé Flossenbürg, le 29-4-45, F. Van Horen 

LA FIN 

Il n’y a pas eu structure de résistance à Flossenbürg, sans doute parce que les Kapos verts quadrillaient et surveillaient très étroitement les détenus du camp et des Kommandos. Pourtant les sabotages individuels se produisaient dans les usines de matériel de guerre. Ainsi il est prouvé que les ingénieurs et des techniciens Français de l’usine de pièces détachées d’aviation de Flöha ont fabriqué scienmment des pièces déffectueuses. Mal rivetées, certaines de ses pièces devaient céder au cours d’efforts imposés aux avions d’un combat aérien.  

L’ÉVACUATION 

Samedi le 14 avril 1845, la direction du camp établit pour la dernière fois l’effectif du KZ et des Kommandos : 45 813 détenus, dont 16 000 femmes. Le dimanche 15 avril 45 813 : un convoi d’automobiles transporte les détenues spéciaux vers le KZ de dachau. Lundi 16 avril 1 700 déportés juifs sont évascués par trains. Puis les SS se retirent du camp, pris en charge par le Lagerälteste Anton Uhl. Les déportés étendent des étoffes blanches sur les toits des Blocks à l’intention des avions américains qui survolent le KZ à basse altitude. Les SS reviennent durant la nuit. Jeudi 19 avril le troisième convoi de déportés quitte le KZ à pied en direction du camp de Dachau. Ils n’y arriveront jamais et la plupart d’entre-eux seront libérés par les Alliés en Haute-Bavière. 

Vendredi 20 avril, One monographie remise par M. Robert Déneri, secrétaire général de l’Association des déportés et famille de disparus du camp de Flossenbürg et de ses Kommandos, précise qu'’il y a alors dans le camp central 9 135 déportés lors du dernier appel, ainsi que 1 527 malades dans le Revier. Arrivent peu après 7 000 déportés du KZ de Buchenwald. Le même jour 14 790 évacués quittent le KZ en quatre colonnes. Commandée par l’Obersturmführer Pachen qui atteint Dachau. Sur les 4 000 évacués 2 554 survivent, les trois autres colonnes font de longs détours, mais il semble que toutent enteignent Wetterfeld. L’évacuation du camp central a coûté au moins 7 000 morts.  

Lundi 23 avril : à 10 h 30, le camp est libéré par les soldats du 538e Régiment de la 90e division d’infanterie américaine. Il reste à ce moment 1 526 malades dans le KZ, dont 186 atteints du typhus, 98 tuberculeux, 2 souffrants de diphtérie. 146 mourront peu après. 

CONCLUSION 

Établir le nombre des déportés et des victimes est aussi difficile que pour les KZ précédents et pour les mêmes raisons. Pour le service international d’Arolsen, au moins 96 716 personnes ont été formellement enregistrées comme détenus du KZ de Flossenbürg et de ses Kommandos. Parmi eux 16 060 femmes. Ne sont pas compris dans ses chiffres les 2 000 prisonniers de guerre russes qui arrivèrent de Flossenbürg en 1941, ni les déportès provenant des KZ de Dachau et de Buchenwald arrivés pendant les cinq derniers jours ou il y avait plus de comptabilité, ni les détenus spéciaux soit plus de 2 000 personnes en plus des Soviétiques. 

Ainsi plus de 100 000 déportés passèrent  par Flossenbürg où ses Kommandos. Parmi eux des Français aux noms connus comme le poète Robert Desnos, Georges Thierry d’Argemlieu (neveu de l’amiral), Jacques Michelin (neveu de l’industriel), R. Boulloche (qui devait devenir ministre de l’Éducation national).  

Officiellement 73 296 d’entre eux, devaient y trouver la mort, dont 4 371 Français : l’Association des déportés et familles de disparus du camp de Flossenbürg, avance le chiffre de 4 800 morts. Ces chiffres sont gravés sur le monument édifié à l’emplacement du KZ et qui a la forme symbolique d’une cheminée de crématoire. Les Tribunaux militaires américains ont condamnés à mort les tortionnaires. 7 ont été pendus. 


08/04/2013
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1943 DORA 1945

 

DORA-MITTELBAU EST LE KZ DES V1 ET V2, LES ARMES SECRÈTES ALLEMANDES. LE CAMP EXTÉRIEUR ET LE TUNNEL 

Dora a été l’un des Kommandos les plus complexes, les plus impérieux, les plus exterminateurs. Dora Kommando de Buchenwald août 1943 à octobre 1944. Le KZ de Dora (selon certaines traditions orales des concentrationnaires, Dora serai un sigle obtenu par la contraction de: Deutsche Organisation Reichs Arbeit). Dora a été créée par un Arbeitskommando du KZ de Buchenwald en 1943, du fait des raids aériens alliés, Hitler a pris la décision d’implanter progressivement les fabrications d’armements dans des usines souterraines afin de les mettrent à l’abri. Or les 17 et 18 août 1943, la Royal Air Force détruit la base de Peenmünde, situé au bord de la mer Baltique, la où les nazis ont installé le centre d’éssai de leurs armes secrètes, les V1 et V2, sur lesquelles il compte pour renverser en sa faveur la situation militaire. La décision est aussitôt prise de transférer l’usine qui construit les V1et V2 dans un site souterrain creusé dans le Kohnstein, où ils existent déjà des galeries. 

C’est l’entreprise industrielle Mittelwerke qui est chargée des travaux, d’où le nom de (Mittelbau) désignant l’ensemble des installations aménagées autour de Dora. Il est fait appel à la main-d’œuvre concentrationnaire, qui représente pour les nazis le double aventage d’être peu coûteuse et de pouvoir être réduite au silence par l’extermination afin de protéger le secret de la fabrication d’armes vitales pour le Reich. 

TÉMOIGNAGE 

Charles Sadron : déporté à Dora de février 1944 à avril 1945, décrit ainsi le camp extérieur d’une part, l’usine souterraine d’autre part : Le camp, avec ses barbelés et ses miradors classiques, est rassemblé dans le creux d’un vallon assombri par la forêt de hêtres, de bouleaux et de mélèzes qui couvrent des versants. L’un deux, au nord, constitue le flanc de la colline, sous laquel vit l’usine. De la crète de l’autre, au sud, on aperçoit au loin des contreforts du Harz. Plus près, à quelques kilomètres, fument les cheminées d’usines et se dressent les clochers de la ville de Nordhausen. Plus près encore, ce sont les baraquements des gares de triages de Dora. Dans un fouillis de matériaux de construction de toutes sortes. 

 

Vue d’ensemble du camp 

Quand vous quittez la sortie du tunnel, vous montez vers le camp en suivant un vallon. Un chemin bordé de pommiers et de baraquements SS vous conduit pendant 800 mètres jusqu’à l’entrée du camp aménagés entre les extrémités de deux baraquements administratifs. L’entrée à peine franchie, vous débouchez sur deux immenses places d’appel, où peuvent se rassembler jusqu’à 12 000 hommes. Plus loin sont les baraquements des détenus, les cuisines énormes, les magasins et l’inévitable crématoire. Tous ces bâtiments sont allongés et plats, peint d’une couleur verdâtre. Ils sont disséminés sans plan apparent au milieu du terrain conquis sur la forêt. Certains disparaissent même dans les bois. Comme l’usine, le camp n’est pas achevé lorsque j’arrive. Ce n’est qu’à la fin de l’été 1944 qu’apparaissent les pistes de ciment et que sont dallées les places d’appel où, plus tôt, la boue s’accumulait en profonds marécages. 

 

Vue des barraquements du camp de Dora, situé sur le massif du Harz, non loin de la ville de Norlingen. L’installation du camp de Dora et de ses anexes est rattachée à l’histoire du développement des armes secrètes allemandes et du bombardement de Peenemünde. 

LE SORT DES DÉPORTÉS 

 

Moteurs de V2 découvert par les Américains dans un des tunnels de Dora 

Après avoir découvert ces fabriques de V2, les Américains s’emparèrent des plans des fusées, puis transfèrent aux État-Unis von Braun et ses collaborateurs. Les Russes en firent autant avec d’autres savants. Cette mauvaise conscience explique peut-être le silence des deux Grand sur Dora. Mais c’est dans l’enfer où prirent 30 000 déportés transformés en (taupes) que se préparèrent les premiers pas de l’homme sur la lune. Ùla conquête de l’espace est entachée du sang des esclaves de Dora. 

De mai à octobre 1944, certaines améliorations sont apportées à la vie des détenus. La nourriture est un peu plus abondante. Quelques lavabos sont installés. Une infirmerie est créée. C’est que la Wehrmacht connaît de terribles revers et qu’il faut à tout prix produire massivement ces armes secrètes qui constituent désormais le seul espoir de victoire. Les forcâts doivent donc pouvoir être assez solides pour effectuer leur travail. 

La troisième période se situe entre octobre 1944 et avril 1945.  

EFFECTIF DU KZ 

 

L’effectif du KZ au 28 octobre 1944, est connu grâce à une note envoyés ce jour-la par l’Arbeitsttistik de Dora au chef de l’Arbeitseinsatx de Buchenwald.  

Voici la liste des Kommandos avec le nombre des déportés affectés à chacun : 1 Baubrigade (construction) 441; 3 Baubrigde (construction) 966; 4 baubrigade (construction) 826; 5 Baubrigade (construction) 648; 1 Eisenbahnbaubigrade (gare) 514; Einsenbahbaubrigade (gare) 499; Klosterwerke-Blasskenburg 500; Curt Herbert-Oterode 272;A5 134; B4 251; Rautal Werke-Wernigerode 789; Dora 23 614; B3 3 050 : ce qui donne un total de 32 634 déportés. 

 

LE SORT DES DÉPORTÉS 

Trois périodes peuvent se distinguer dans l’histoire du KZ. Pendant la période initiale allant d’août 1943 à avril 1944, les déportés ont à construire le camp extérieur et à installer l’usine dans les galeries existantes, puis à creuser de nouvelles galeries. Tous les témoignages concordent pour indiquer que les conditions de vie sont alors extrêmements difficiles, surtout pour les détenus travaillants dans les tunnels, qui ne voient jamais le jour. Nourriture, et boisson sont insuffisantes, le travail est harassant, le rytme du transport par wagonnets est infernal. Dans les galeries où résonnent sans cesse des plaintes et des tirs de mines, il est très difficile de dormir. Les SS et Kapos sont aussi brutaux que dans les autres KZ. 

Les conditions de vie deviennent terribles. L’Allemagne, réduite à son propre territoire, doit se rationner. De ce fait, la nourriture des déportés est considérablement réduite. La brutalité des kapos et des SS s’aggravent, car il faut absolument que le rendement s’accroisse afin de produire plus de V1 et V2, maintenant que l’invasion du Reich lui-même est imminente. 

 

Au déportés-travailleurs méritant, il arrivait que l’administration du camp  remit des bons de cantine pour l’achat de nourriture. 

Un sauf-conduit est remis au détenus qui devait lui faciliter son retour en France. 

 

Le passage que nous empruntons nous conduit à une autre caverne. On y accède par une petite ouverture. On nous indique que cet antre sera notre dortoir. On découvre des châlits dressés sur quatre étages. Il y a dix travées. Je pense au tunnel du Metropolis de Fritz Lang, après la construction du camp extérieur, les détenus y furent entassés; leurs effectifs s’éleva jusqu’à 28 000 en 1944. 

Nous avons douze heures de travail par jour, de 9 heures du matin à 9 heures du soir, avec trois quars d’heure de pause dans l’après-midi. Nous dormons au tunnel, le réveil est à 4 heures 30. Deux heures plus tard nous sortons et nous montons vers le camp où nous mangeons la soupe. Aussitôt après nous redescendons. Ces opérations si simples durent, à cause de la mauvaise organisation et des contrôles incessants assez longtemps pour que, dès notre retour, il soit temps de nous mettre au travail. Et cela recommence indéfiniment, dimanche comme semaine. 

Au bout de quelques jours nous sommes fourbus. Car si l’emploi du temps prévoit presque sept heures de repos par nuit, les soi-disant nécessités du service : contrôle de fiches, piqûres, désinfectations, ainsi que les négligences dans les distributions de nourriture, font que nous ne pouvons guère penser nous étendre sur notre grabat avant minuit. Il ne nous reste ainsi que quatre ou cinq heures de sommeil. 

 

 

 Photo prise à l'occasion de l'inspection de militaires alliés de l'armée de l'air dans le complexe souterrain de Dora Mittelwerk, après la libération du camp en 1945. 

TÉMOIGNAGES 

Le camp avec ses barbelés et ses miradors classiques, est rassemblé dans le creux d’un vallon assombri par la forêt de hêtres, de bouleaux et de mélèzes qui couvrent ses vesants. Quand vous quittez la sortie du tunnel, vous montez vers le camp en suivant le fond du vallon. Un chemin bordé de pommiers et de barraquements SS vous conduit pendant 800 mètres jusqu’à l’entrée du camp. 

 

Intérieur d’un tunnel de Dora 

DANS LE TUNNEL 

Deux grands tunnels, désignés par les lettres A et B, sensiblement parll;les ayant environs 3 kilomètres de long. Ces deux tunnels principaux sont reliés entre eux par une quarantaine de galeriea appelé Hallen, tous orientés d’est-ouest. Un important réseau ferré amène les pièces détachées par train entier nourrire l’usine par l’orifices nord du tunnel A.1. 

 

Section d’un tunnel avec des V2 en chaîne de montage 

LES DERNIERS MOIS 

Nous avons douze heures de travail par jour, de 9 h am à 9 heures pm, avec trois quart d’heures de pause dans l’après-midi. Nous dormons au tunnel, le réveil est à 4 h 30. Deux heures plus tard, nous sortons et nous montons vers le camp où nous mangeons la soupe. Aussitôt nous redécendons. Ces opérations si simples durent longtemps à cause de la mauvaise organisation et des contrôles incessants, assez longtemps pour que dès notre retour, il soit temps de nous mettre au travail, et cela recommence indéfiniment, le dimanche, comme la semaine. 

 

SABOTAGES 

La plupart des témoignages des anciens détenus de Dora, évoqient les sabotages. V1 et V2 nécesitant des appareillages délicats. Il est relativement facile d’omettre ou de fausser un composant. Ce qui enlève toute fiabilité à l’engin utilisé. Les actes de sabotages se multiplient à la fin de 1944. Stimulés par la fin de la guerre.  

La première fusée V1 s’abat sur la Grande-Bretagne dans la nuit du 15 juin 1944, sur les 11 300 V1 tirés sur l’Angleterre, un ciquième manque le départ. Sur 10 800 V2 tiré jusqu’en mai 1945, 5 000 éclatent au départ et la moitié seulement atteint les îles Britanniques. Il est difficile d’apprécier la part de sabotage dans ces échecs. 

Hermann Langbein rapporte le texte de la circulaire du 8 janvier 1945 de la direction du KZ : Nous avons sujet de signaler qu’à maintes reprises, par des pertubations, des destructions et vols, des dommages ont été sciemment et volontairement causés à nos installations. C’est qu’à côté des sabotages individuels existe une résistance plus concertée mais mal connue, où les communistes semblent avoir joué un rôle important. Il faut conclure que dans la dernière phase de la guerre, des détenus soumis à une terreur paroxysmique ont tout risqué pour diminuer les chances qu’avait le régime national-socialiste de repousser la défaite au moyen d’armes nouvelles. 

 

Amoncellements de cadavres dans la cour du camp de Dora-Nordhausen lors de sa libération par les Alliés le 12 avril 1945. 

LA FIN DE DORA 

À partir du printemps de 1945, l’évacuation des camps de Pologne amène à Dora de longs convois de déportés décharnés et de cadavres. Le four crématoire qui fonctionne jour et nuit ne suffit plus pour incinérer tous les corps. En avril, les bombardements aériens s’intensifient aux alentours. Des forteresses-volante survolent régulièrement le KZ, où les alertes sont incessantes. La fabrication subit des à –coups sérieux. Il arrive de plus en plus fréquement que le travail doir cesser, car les pièces indispenssables n’arrivent plus. Durement touchées, les centrales électriques ne fournissent plus de courant d’une façon continue. La discipline se relâche, la fin approche pour les détenus du camp. 

 

Procès de 19 accusés pour les atrocités commis au camp de Dora-Mittelbau 

LA FIN DE DORA 

À partir du printemps de 1945, l’évacuation des camps de Pologne amène à Dora de longs convois de déportés décharnés et de cadavres. Le four crématoire qui fonctionne jour et nuit ne suffit plus pour incinérer tous les corps. En avril, les bombardements aériens s’intensifient aux alentours. Des forteresses-volante survolent régulièrement le KZ, où les alertes sont incessantes. La fabrication subit des à –coups sérieux. Il arrive de plus en plus fréquement que le travail doir cesser, car les pièces indispenssables n’arrivent plus. Durement touchées, les centrales électriques ne fournissent plus de courant d’une façon continue. La discipline se relâche, la fin approche pour les détenus du camp. 

Beaucoups de malheureux vont périr lors de l’évacuation du KZ. Parmi les victimes, une mention spéciale doit être faite pour le millier de déportés brûlés vifs dans la grange de Gardelegen, le 13 avril 1945, un train transportant des déportés s’arrête dans la petite ville de Mieste. Ils sont ammenés à pied à Gardelegen. Le récit suivant extrait du rapport d’une enquête officielle américaine : 

Tous les prisonniers furent donc rassemblés à 7 heures du soir devant la grange et on leur ordonna d’y entrer. Pour les faires aller plus vite, un parachutiste fit marcher sa mitraillette et tua plusieurs prisonniers. Le sol de la grange était couvert d’une abondante couche de paille arrosée d’essence. Lorsque tous les prisonniers furent entrées, on ferma les portes, on les bloqua avec des pierres et un sergent SS pénétra par l’une des portes pas encore fermée, il alluma la paille avec une allumette. Les prisonniers éteignirent le feu, mais le SS recommença, et le feu fut de nouveau éteint par les prisonniers de leurs mains nues. Alors les criminels se mirent à lancer des grenades à main, à tirer des Panzefaust et des balles dans la grange, tuant de nombreux prisonniers et rallumant le feu qui s’étendi rapidement et ils furent presque tous brûlés vifs. Les gardes, et en particulier les SS et les parachutistes, faisaient la chaîne autour de la grange avec des mitraillettes pour empêcher toute évasion. Quelques gardes SS avaient des chiens avec eux pour chasser ceux qui éventuellement assayaient de s’évader. Les gémissements et les hurlements de ces êtres qui demandaient grâce alors qu’on les brûlait vifs n’adoucirent pas les Allemands, l’incendie dura plusieurs heures. Il n’y a pas eu de chambre à gaz à Dora. 

 

Wernher von Braun, un bras dans le plâtre, le savant allemand von Braun, père des fusées V1 et V2, est arrêté en 1945, en Bavière par les Américains, en même temps que ses compatriotes. (De gauche à droite, le major général W. Dornberger qui dirigeait le laboratoire expérimental de Peenemünde, les savant H. Axter et H. Lindenberg). Les Américains récupèreront von Braun qui travaillera pour leur compte. 

Les ingénieurs et savants dont Werhner von Braun qui ont produit les fusées V1 et V2 après le bombardement de Peenemünde ont produits à Dora les mêmes fusées qui  ont ravagé Londres. Ont été arrêté en 1945 par les Américains. 

CONCLUSION 

L’effectif de Dora et de ses 32 Kommandos s’élève à 32 534 déportés en octobre 1944. Les Kommandos comptent de quelques dizaines à des milliers de détenus. Les plus importants étant, outre Dora-Mittelbau ceux d’Ellrich d’Hartzungen et de la Noelke Kaserne. Charles Sadron estime que plus de 15 000 personnes sont mortes avant les évacuations. 

M Jean Mialet, de l’amical des déportés politiques et de la Résistance de Dora, constate qu'’aucune statistique définitive n’a pu être établie. Il estime que plus de 60 000 déportés sont passés à Dora et dans ses Kommandos, et plus de 20 000 y sont morts : Ces chiffres semblent les plus faibles. 


08/04/2013
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1933 DACHAU 1945

 LE CAMP MODEL 

 

 

Dachau est le premier camp de concentration construit par les nazis qui le considéreront jusqu’à la fin de la guerre comme le prototype des KZ. Situé à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de Munich, la petite ville de Dachau, au cœur de la Bavière, le camp est construit autour d’un imposant château. Au nord et à l’est de la ville s’étendent de vastes marais et des tourbières couvertes d’une végétation sauvage. Écrivains, peintres et artistes venaient y volontiers, avant la guerre, chercher l’inspiration dans ce petit (Barbizon) de la capitale bavaroise. 

 

  La porte principale du camp. 

LE CAMP PRIMITIF 1933-1939 

C’est la que les nazis décident dès leurs prises de pouvoirs, de construire au printemps de 1933, le premier camp de concentration. Ils chargent les personnes arrêtées pour des raisons politiques de remettre en état les vastes bâtiments d’une fabrique de munitions désaffectées depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Cette création est annoncée par le Münchner Neueste Nachrichten du mardi 21 mars 1933, qui écrit sous le titre (Un camp de concentration pour prisonniers politiques près de Dachau). Le préfet de la police par intérim Himmler a fait au cours d’une conférence de presse la déclaration suivante : Mercredi s’ouvrira près de Dachau le premier camp de concentration. Il aura une capacité de 5 000 personnes. Y seront rassemblés tous les fonctionnaires narxistes et ceux appartenant au Reichsbanner, qui mettent en danger la sécurité de l’État; car si nous voulons éviter une surcharge de l’administration. Il n’est pas possible, à la longue de maintenir les fonctionnaires communistes dans les prisons de l’État. 

 

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le KZ est évacué. Les détenus sont répartis dans différents autres camps, notamment ceux de Flossenbürg près de la frontière Tchécoslovaque et de Mauthausen près de Linz en Autriche. Seuls restent sur place quelques dizaines de détenus chargés de construire un camp beaucoup plus vaste. 

 

Vue du camp de Dachau 

Le nouveau camp ouvre ses portes au printemps de 1940. Tous les KZ vont être construit sur le même modèle. Il se présente comme un rectangle orienté nord-sud, entourée d’une double rangée de barbelés, surmontée par des places de miradors. 

La vaste place d’appel fait face d’un côté à deux rangées de dix-sept Blocks destinés aux détenus, de l’autre aux bâtiments administratifs : bureaux, magasins, ateliers, cuisines ect. Chaque Block comporte quatre chambres (Stube) à soixante-quinze lits disposés en trois étages superposés. Les deux premiers Blocks pair sont réservés à la cantine, à des bureaux et des ateliers. Les deux premiers Blocks impairs sont affectés à l’infirmerie (le Revier). Chacun des trentes Blocks d’habitations peut accueillir 300 détenus. 

 

Le KZ va s’inscrire dans une véritable ville comprenant: un QG de la Waffen SS, des casernes, des usines, des armurreries, ainsi que des villas cossues destinées aux officiers et à leurs familles. Cette ville, avec ses routes asphaltées et des voies ferrées, est entourée sur des dizaines de kilomètres par des hautes murailles. Le site étant entièrement marécageux à l’origine, c’est le travail effectué dans la souffrance par les déportés qui a permis la construction et l’aménagement du complexe.  

Prévu pour 9 000 personnes à l’origine, le KZ comptera à l’autome 1944 plus de 35 000 détenus.  

 

Les premiers gardiens SS de Dachau en 1933. 

L’ADMINISTRATION 

 

Commandants 

SS-Standartenführer Hilmar Wäckerle (22 mars 1933 - 26 juin 1933) 

SS-Gruppenführer Theodor Eicke (26 juin 1933 - 4 juillet 1934) 

SS-Oberführer Alexander Reiner (4 juillet 1934 - 22 octobre 1934) 

SS-Brigadeführer Berthold Maack (22 octobre 1934 - 12 janvier 1935) 

SS-Oberführer Heinrich Deubel (12 janvier 1935 - 31 mars 1936) 

SS-Oberführer Hans Loritz (31 mars 1936 - 7 janvier 1939) 

SS-Hauptsturmführer Alex Piorkowski (7 janvier 1939 - 2 janvier 1942) 

SS-Obersturmbannführer Martin Weiß (3 janvier 1942 - 30 septembre 1943) 

SS-Hauptsturmführer Eduard Weiter (30 deptembre 1943 - 26 avril 1945) 

SS-Obersturmbannführer Martin Weiß (26 avril 1945 - 28 avril 1945) 

SS-Untersturmführer Johannes Otto (28 avril 1945) 

SS-Untersturmführer Heinrich Wicker (28 avril 1945 - 29 avril 1945) 

 

La place d’appel du camp 

L’univer concentrationnaire a produit une société structurée et complexée. Le niveau supérieur comprend le lagerälteste, le lagerschreiber, L’Arbeireinsatzkapo et le Revierkapo, au dessous viennent leurs auxiliaires, puis les Kapos, chacun avec leur clan. Cette catégorie devant se contenter des sabot. Ils ont le droit de porter les cheveux longs (les SS distribuent avec pacimonie (carte de cheveux), le simple déporté ayant le crâne rasé ou (strassé). Le déporté moyen constitue l’échelon inférieur de la hiarchie. S’il a de la chance d’être affecté durablement à un bon Kommando ces-à-dire à un Kommando où le travail n’est pas trop inhumain et où les brutalités des SS et des Kapos ne provoquent la mort que par accident. Il survit en volant modérément, en trafiquant discrètement et en évitant de se lier à tel Kapo, car ces puissants peuvent perdre, tout pouvoir à la suite d’un caprice d’un SS ou d’une conspiration, où d’un autre clan et alors ces déchus subissent la vengeance de ceux qu’il a opprimés. Ce qui les envoient dans des Kommandos dangereux et souvent à la mort, vient enfin la classe misérable du camp de concentration celles des uneingeteilt (les non-réparties) constamment à la recherche d’un bon Kommando, avec les vieillards et les infirmes, ils constituent une sorte de sous-prolétariat, en butte à toutes les brimades, tout désigner pour les pires Kommandos, ou les transports vers les camps d’extermination.  

 

Les prisonniers à leur repas 1933 

HORAIRES DE TRAVAIL 

4 h am                        réveil 

5 h am                        Appel sur la place 

6 h am à 12 h Travail dans les Kommandos 

12 h à 13 h     Déjeuner (comprenant l’allé et retour au lieu du travail) 

13 h à 18 h     Travail 

19 h à 20 h     Appel sur la place 

21 h                Coucher 

L’hiver le réveil était à 5 heures am 

Les horaires de travail changaient avec les saisons en été le réveil était plus tôt le matin 4 heures, l’hiver le réveil est à 5 heures. Pour effectuer leurs longues journées de dur travail, les déportés reçoivent la nourriture suivante:  

NOURRITURE DU CAMP 

Matin  35 grammes de pain, 1 demi-litre de succédané de café. 

Midi    6 fois par semaine 1 litre de soupe (avec carottes, ou du choux blanc. 

1 fois par semaine 1 litre de soupe aux pâtes, 20 à 30 gramme de saucisson ou de fromage, 3 quart delitre de thé 

3 fois par semaine 1 litre de soupe 

 

Camp de Dachau. 

KOMMANDOS DE TRAVAIL 

En 1944, le camp centrale renferme 35 000 détenus. 40 000 autres répartis dans 183 Kommandos extérieurs. Ces Kommandos sont divers et rassemblent plusieurs milliers de déportés. Les Kommandos de terrassements pour le compte d’une entreprise des travaux public l’entreprise Dicker Hoff était affecté un grand nombre de détenus d’Allach. On y mourrait très vite, épuisé par le charriot, en une ronde infernale de sac de ciment, vaincu par le froid, la faim (2 litres de soupe claire et 200 grammes de pain par jour), assommé de coups où victimes d’accident (chute par vertiges du haut des échaffaudages). Moins redoutable, étaient les Kommandos d’usines répartis dans plusieurs gigantesques halls de béton (certains Bunkers-Halle, à l’abri des bombardements situés en pleine forêt de sapins, pour le compte de la Bayerrische Motor Werke (BMW) pièces de moteurs d’avions. 

Avant la période où les détenus seront employés pour la production dans l’économie de guerre, les nazis s’emploient à rendre inhumaine leurs conditions en exigeant d’eux des travaux harassants et inutiles. C’est ainsi qu’est construite la fameuse route des marais, magnifique autostrade qui part du camp et y revient, après avoir traversé les Landes et les marais déserts, sans aucune espèce d’utilité. 

 

Ces kommandos extérieurs sont extrêmment divers. Certains rassemble plusieurs milliers de déportés: c’est le cas du plus grand d’entre eux, celui d’Allach, situé près de Munich. Dans d’autres kommandos, comme les camps de la forêt échelonnés entre Landsberg et Kaufering au sud d’Augsbourg, dans la vallée de Lech, sont parqués à partir de juillet 1944 plus de 25 000 juifs évacués d’Auchwitz (la moitié d’entre eux vont y trouver la mort). La comptabilité SS enregistre comme formant un kommando complet deux femmes Témoins de Jéhovah chargées de tenir le ménage d’un officier SS. 

TÉMOIGNAGES 

Eugen Kogon 

Résume des sanctions appliquées par les SS dans tous les KZ: les sanctions étaient les suivantes, privation de nourriture, station debout prolongée sur la place d’appel, travaux supplémentaires, éxercices punitifs parmilitaires, transfert dans des compagnies disciplinaires, transfert dans un Kommando de travail abstreignant, bastonnade, flagellation, suspension par les poignets à un arbre ou un poteau, emprisonnement dans un Bunker, mort par assommade, par pendaison ou par balle, sans compter toute une gamme de tortures parfaitement étuiées. 

 

 Les punitions les plus divers sont donner, Eugen Kogon résume comme suit les sanctions appliqués par les SS dans tous les KZ. La bastonnade punition corporelle la plus féquente. L’homme devait se placer le haut du corps sur une sorte de table à feuillet cocave appelée le Bock, les bras et les jambes étaient attachés à l’engin. Deux SS frappaient à tour de rôle au moyen de nerfs de boeuf préalablement trampés dans l’eau pour les rendres plus souples. De 25 à 30 coups étaient applqués l’homme devait les compter, s’il se trompait ou ne parvenait pas le faire, on recommençait à zéro. On lui badigeonnait les fesses en sang avec de la teinture d’iode, et il devait faire une série de flexion des jambes pour (assoupir les muscles). Parfois la victime devait être transporter à l’infirmerie et était incapable de se mouvoir pendant plusieurs jours. Mais plus grave lorsque les coups avaient été appliqués par mégarde ou intentionnellement sur les reins; des ablations ont mêmes été rendues nécessaires. 

EXPÉRIENCES MÉDICALES 

L’Express de Neuchâtel (Suisse) du 16 janvier 1947 relate les expériences médicales sur les détenus par les médecins nazis. 

 

HAUTES ALTITUDE 

À deux reprises, en 1942, des expériences ont été effectuées au camp de concentration de Dachau pour étudier, au profit de la Luftwaffe, les limites de la résistance humaine aux conditions physiques qui règnent à très grandes altitudes, jusqu’à 20 000 mètres et plus. Les sujets étaient placés dans des chambres hermétiques où l’on diminuait la pression jusqu’à 40, voir 35 millimètres de mercure. Ils moururent en grand nombre; d’autres en souffrirent gravement. 

RÉFRIGÉRATION 

Au même camp, et toujours pour le compte de la Luftwaffe, on rechercha les moyens de traitement des hommes ayant été exposés à des très basses températures. Dans une série d’expériences, les sujets étaient plongés dans l’eau, juste au-dessus de 0oC, et y étaient maintenus pendant plus de trois heures. Sur les survivants on appliquait divers moyens de réchauffage et de réanimation. Dans d’autres expériences, les victimes étaient exposées, nues, au grand air, pendant des heures. À une température inférieur à 0oC. Elles hurlaient de douleur au fur et à mesure que gelaient les différentes parties de leur corps.  

MALARIA 

Pendant au moins trois ans, de 1942 à 1945, on inocula la malaria à des détenus du camp de Dachau. L’efficacité de remèdes nouveaux était ensuite essayée sur eux. Il y eut de nombreux morts et des invalidités définitive 

EAU DE MER 

Pour la Luftwaffe et la Kriegsmarine, il était important de posséder un moyen de rendre potable l’eau de mer. Les sujets d’expériences, à Dachau, étaient privés de toute nourriture et devaient absorber des échantillons d’eau à composition chimique variée. 

Le 20 août 1947, sept des médecins nazis sont condamnés à mort, cinq à la détention à vie, cinq à des peines de prison et sept sont acquittés. Le nombre de leurs victimes n’a pu être évalué. 

 

Le grand crématorium de Dachau. 

LIBÉRATION 

Le 20 avril 1945, les déportés entendent dans le lointain, le bruit des canons. Des avions alliés sillonnent le ciel. Le 22, la chute deNuremberg est connue. Le 23, la direction du camp demande au service médical d’établir une liste de tous les détenus (capable d’effectuer une marche militaire), soit de 30 à 40 kilomètres par jour. Les différents comitéd nationaux de réunissent et décident de fournir le plus tard possible des listes aussi maigres que possible. Le 24 aucun Kommandos de travail ne quittent le camp. Le 25 à 22 heures, ordre est donné de remettre immédiatement la liste des Russes. Les comités se réunissent aussitôt et donne l’ordre d’opposer la force d’inertie à la volonté des nazis. Le lendemain les SS décident un rassemblement général. Sous la menace de mitrailleuses, ue colone de russe quittent le camp vers miniut. En trois jours de marche, il perderont la moitié de l’effectif. Dans la nuit du 28, les SS quittent le camp. Le 22, les déportés s’organisent sous la direction des comités exclandestins. Le 30 les sauveurs arrivent. Ils sont Américains. Le comité international les reçoits solennellement. Le camp de Dachau a été libéré mais plus de 2 500 malades vont encore décéder entre le 29 avril et le 16 juin 1945. 

Au moment de sa libération, le KZ compte 3 000 Allemands, 12 000 Polonais, 6 000 Soviétiques, 6 000 Français, presque autant d’Italiens, 2 000 Tchèques, 1 500 Slovènes, plusieurs centaines de Norvégiens, Danois, Belges, Hollandais, et Grècs, 11 Anglais, 1 Albanais et quelques Suisses. 

Le 18 mai, le général Leclerc vient saluer les déportés. Il déclare avec émotion; (en vous ce sont des soldats que je salut). Le rapatriement connençe le 23 mai 1945. 

 

La chambre à gaz de Dachau 

CONCLUSION 

De 1933 à 1945, Dachau a reçut environs 250 000 détenus appartenant à 23 nations. 70 000 environs devaient trouver la mort à la suite des sévices reçus. 140 000 furent dirigés vers d’autres KZ et 33 000 furent libérés le 29 avril 1945, par la 7e Armée Américaine. Pour ce qui est des Français les chiffre fournis par le Mémorial Annuaire sont les suivant: Français se trouvant à Dachau, le 26 avril 1945: 5 706; Français transférés vers d’autres camps: 5 185; Français décédés au camp: 1 602. En additionnant ces trois catégories, on constate que 12 493 Français ont été emprisonnés à Dachau entre 1940 et 1945. 

Le 15 novembre 1945, le tribunal Américain charger de juger les tortionnaires de Dachau se réunissent dans l’enceinte du camp. Sur les 40 accusés, 36 sont condamnés et 32 sont exécutés (dont les anciens commandants: Weiss, Rumppert, Redwitz et le Dr Schilling, responsables des expériences médicales perpétuer dans le camp de Dachau. 


07/04/2013
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1937 BUCHENWALD 1945

 

BUCHENWALD, LE KZ DU  BOIS D’HÊTRES, EST LE CAMP DE CONCENTRATION  

NAZI CLASSIQUE. 

 

D’après les règlements rédigés par Eicke, pendant la  période nationale des KZ, c’est-à-dire jusqu’en 1939, l’idée de rééducation prime sur celle de l’élimination, les détenus jugés dangereux pour le régime ayant été exécutés peu après leurs arrestations. Jusqu’en 1937, les prisonniers ne sont pas astreint au travail, sauf pour l’aménagement, l’entretient et le fonctionnement des camps. Mais cela n’exclut pas la brutalité. Déjà les SS désignent les déportés comme des Kops (têtes) ou Stück (morceaux).  

 

Un curieux témoignage existe sur la condition des détenus. Le 22 mars 1937 l’ambassadeur allemand à Moscou adresse au ministère des Affaires étrangères de Berlin un texte paru dans les Izvestia le 10 mars 1937, intitulé Dans les chambres de tortures d’Hitler, et consacré au camp de concentration de Lichtenburg. Il a vraisemblablement été envoyé en URSS par un interné de ce camp évadé ou libéré. Ce règlement est calculé sur celui de Eicke a établi pour Dachau en 1933, et qui est devenu celui de tous les KZ uniformisés sous son autorité. En voici quelques lignes : 

Art 6.) Est condamné aux arrêts de rigueur de huit jours et à vingt-cinq coups au début et à la fin de l’arrêt, celui qui insulte un SS ou se moque de lui, qui refuse de saluer conformément au règlement ou qui montre par toute son attitude qu’il ne veut pas tenir compte du règlement. 

Art 8. Est condamné aux arrêts de rigueur de quatorze jours et à vingt-cinq coups, 

1) celui qui quitte sans autorisation, une colonne de travail en marche ; 

2) celui qui, dans des lettres ou par tout autres moyens, se laisse aller à des déclarations sur le Führer, l’État, le régime, les autorités et les règlements, celui qui honore les chefs marxistes ou libéraux, celui qui raconte les évènements de la vie du camp ou celui qui, dans ses lettres un récit mensonger de ses malheurs et introduit ainsi le trouble dans la population. 

11) Celui qui, par écrit ou oralement charge d’un message une personne libérée du camp, celui qui écrit des lettres clandestines, celui qui, par une lumière ou d’autres signaux, communique avec le monde extérieur, celui qui cherche à entraîner les autres à l’invasion ou à une faute, celui qui agit ou favorise une telle entreprise, sera pendu comme mutin. 

12) Celui qui offense un homme de garde ou un SS, celui qui, dans un esprit de révolte, refuse d’obéir ou de travailler  ou qui abandonne par révolte la colonne ou le lieu de travail, celui qui siffle pendant la marche ou pendant le travail, ricane ou parle, sera fusillé sur-le-champ comme émeutier, ou sera condamné à mort par étranglement . 

Déjà, la mort est largement dispensée. En outre, l’appréciation de la gravité de la faute est laissée aux SS, qui disposent donc en fait de la vie de chaque détenu. 

LE KZ PENDANT LA GUERRE  SEPTEMBRE 1939-1945 

 

Plan du KZ de Buchenwald 

 

 

Reinhard Tristan Eugen Heydrich 1904-1942 

Le 3 septembre 1939, Reinhard Heydrich, chef du RSHA, adresse à tous les responsables de la Gestapo une circulaire leur commandant d’assurer à tout prix la sécurité intérieure du pays en guerre et de servir plus énergiquement contre les saboteurs, les marxistes, les communistes (le pacte germano-soviétique n’entraînant aucun adoucissement du sort des communistes allemands). 

BUCHENWALD JUILLET 1937-SEPTEMBRE 1939 

Adolf Hitler ayant décidé du déclemchement de la guerre, un plan de quatre ans est lancé à l’automne 1936. Il prévoit notamment de créé  un KZ à Buchenwald, camp qui devra abriter 3000 détenus. Ils devront utiliser l’argile locale pour fabriquer des briques. Des prisonniers allemands sont donc ammenés du KZ de Lichtenberg. Ils défrichent la forêt, travaille qui se prolongera sur quelques années. Une carrière proche fournit la pierre nécessaire. Le KZ de Buchenwald va devenir une véritable ville avec ses rues, ses édifices en durs, ses usines. La construction de la voie ferrée et de la route (la route de sang), reliant le KZ à Weimar coûtera la vie à 10 000 déportés. 

L’allé centrale sera appelée le Carachoweg avec l’arrivée des Russes, avec son aigle de pierre que les déportés seront contraints de saluer obligatoirement à chacun de leurs passages : celle des casernes des SS et celle du camp des détenus représentés par un trafiquant, un prêtre et un juif et un terroriste. À la fin de 1937, le KZ compte 2 912 détenus : communistes, socialistes, Témoins de Jéhovah, droits-communs et prisonniers pour lesquels les régistres indiquent simplement Sicherheit (détention de sûreté). Pendant cette première année, le KZ compte 48 décès soit 1,65% de son effectif.  

 

A l’entrée de la place d’appel un monument qui comporte un trafiquant, un prêtre et un juif et un terroriste 

L’arrivée au KZ, le convoi s’arrêta et nous comprîment, aux cris des SS qui entouraient les wagons et aux aboiements féroces des chiens tenus en laisse, que nous étions arrivés à destination. Il était environ 21 heures lorsque nous nous sommes trouvés, à près d’un millier, sur le quai de la gare de Buchenwald. Encadrés par des SS en armes et entourés de chiens aussi  hauts que de petits ânes, nous nous sommes engagés sur une longue avenue bordée de petits pavillons d’habitations les logements des officiers et sous-officiers SS pour arriver après dix minutes de marche à la porte monumentale du camp. À l’intérieur, sur une grande place entouré de bâtiment imposants, nous avons été compté et recomptés par des hommes vêtus d’uniformes bizarres : pantalons rouges, vestes et bérets bleus, puis dirigés dans une immense salle de douche où nous sommes restés entassés les uns sur les autres jusqu’au matin. 

C’est au cours de cette nuit que nous avons vu pour la première fois les sinistres tenues rayées et que nous sommes rendu compte que nous étions au bagne. 

 

Détenus travaillants au terrassement dans le camp  

KOMMANDO DE TRAVAIL 

Dans le camp même, les détenus ont travaillés dans les firmes SS (DAW), installés en septembre 1940 avec 532 détenus jusqu’au bombardement d’août 1944. C’est entreprises employaient 1 400 détenus. Après le bombardement de nouveaux bâtiments furent reconstruits. Dans les entreprises Gustloff-Werke, installé dans le camp, travaillaient 280 détenus le 23 février 1942, (jusqu’à 3 000 au moment du bombardement); à la Mibau, ouverte en 1943, avec 30 détenus et qui en comptera 1 500 au moment du bombardement. Ainsi la quantité maximale de détenus employés dans les entreprises à l’intérieur du KZ était de 5 900 détenus. 

Les horaires de travailles à partir du début de la guerre étaient de 7 heures à 17 heures en hiver, de 5 heures à 19 heures en été et à partir de 1944, de 6 heures à 18 heures, avec suppression du repos le dimanche. 

KOMMANDOS EXTÉRIEURS 

La fabrique d’Oberndorf compte 200 détenus à plusieurs milliers (5 875 détenus pour Junkers-Werken), celui d’Orhdruf le plus sinistre de tous avec 10 989 détenus chargés de construire des galeries souterraines, voient mourir un détenus sur trois. Dora était un Kommando de Buchenwald avant de devenir un KZ autonome. Le 23 septembre 1944, un transport de 480 détenus part de Buchenwald, il arrive le 14 septembre à Bruchfeld- New-Stassfurt dans le Kreisde Stassfurt région connu pour ces mines de sel et de potasse. Les détenus travaillent soit dans la mine, soit en surface, 480 déportés : 15 ont moins de 18 ans, 78 de 18 à 20 ans, 128 de 21 à 25 ans, 53 de 26 à 30 ans, 72 de 31 à 35 ans, 51 de 36 à 40 ans, 34 de 41 à 45 ans, 27 de 46 à 50 ans, 15 de 41 à 55 ans, 13 plus de 55 ans. 

Les internés de toutes nationalités, aux nombres de 40 000 environs, travaillant pour la plupart, dans les usines où la carrière, portaient tous la tenue rayée et lorsqu’ils se découvraient, ils arboraient une coupe de cheveux d’une originalité des plus dégradantes. Les uns avaient au centre du crâne, du front à la nuque, une raie de 3 à 4 centimètres de largeur faite à la tondeuse ou au rasoir, dans les cheveux de quelques millimètres. Les autres avaient les parties latérales de la tête rasées et portaient en cimier la raie que les précédents avaient en profondeur. 

LE PETIT CAMP 

 

L'intérieur d'une barraque (Block) avec ses châlies à trois étages 

Nous avons été dirigés et parqué dans des blocks. J’étais affecté avec de nombreux Français de mon convoi au Block 52, longue baraque de bois d’une quarantaine de mètres de long sur 8 à 10 mètres de large, et dans laquelle nous étions entassés sur trois niveaux. Au milieu un passage assez large permettait l’accès aux bat-flanc. Nous pûmes connaître la topographie du camp et les lieux d’implantation des principaux bâtiments. Les clôtures, apparemment infranchissables tant elles étaient hautes, étaient constituées de plusieurs rangées de barbelés électrifiés. Surveiller par des miradors avec des gardes SS dotés d’armes automatiques. 

HORAIRE DE JOURNÉE DU CAMP 

4 h 30 à 5 h 30 am     réveille et distribution de café. 

5 h 30 à 6 h 30 am     rassemblement et appel sur la place 

6 h 00 am                   départ des Kommandos de travail 

6h 30  am                   début du travail 

12 h à 12 h 30            pause pour le déjeuné des gardiens  

19 h 00                       arrêt du travail 

19 h 00 à 19 h 30       retour au camp et distribution de soupe 

20 h 00 à 21 h 00       appel sur la place 

21 h 30                       extinction des feux  

LA NOURRITURE 

Matin;                        300 grammes de pain, 19 grammes de margarine, 1 cuillère de confiture synthétique ou 1 demie-tranche de boudin noir, 1 quart de litre de café (ersatz). 

Soir :              3quart de litre de soupe (pomme de terre, carottes, rutabagas), ou 4 à 6 pommes de terre cuite à l’eau, quelques petits morceaux de       viandes dans la soupe (environs 10 grammes). 

La valeur nutritive de telles rations peut être estimée à 1000 calories journalières au maximum. Un tel régime conjugué avec des conditions de vie déplorables, avec le surmenage physique et le manque total d’hygiène, enraîne un amaigrissement général. À la fin de 1944, certains ont déjà perdu 20 kilos. 

La nourriture était des plus légères. Un demi-litre de soupe distribuée à des heures irrégulières, tantôt le matin, tantôt le soir, une tranche de pain noir accompagnée d’un bâton de tafel-margarine ou d’une cuillerée de mélasse constituaient l’ordinaire journalier, amélioré quelquefois de raves crues. 

 

La place d'appel  

L’APPEL 

Comme dans tous les Kz, les détenus sont soumis au cérémonial de l’appel. À New-Stassfut, celui du matin est plus court que celui du soir. Ils ont lieu par n’importe quel temps. C’est un calvaire pour les déportés, surtout quand les SS décident de les agrémenter de séances de gymnastiques épuisantes. 

 

Gardes SS du camp 

LE SOMMEIL 

Les Blocks d’habitations sont équipés de châlits à trois niveaux. Chacun possède une paillasse en papier remplie de paille, jamais changée, ainsi qu'’une couverture. Cest châlits constituent le seul ameublement pour la chambrée. Il n’y a ni table ni escabeau. Vers 4 heures du matin, le reveil se fait sous les hurlements et la schlague des kapos. 

L’ÉTAT SANITAIRE 

Très rapidement, les poux font leur apparition. Il n’y a pas de savon pour se lavé. En janvier 1945, tout le Kommando se rend à la désinfectation générale. Les Blocks son nettoyés. Mais une semaine plus tard, la vermine pullule à nouveau. Dès le mois de novembre 1944, le Revier ne désemplit pas, bien qu'’il n’admette que les grands malades et les blessés, il n’y a pas de matériels, ni de médicaments. Dès novembre se produisent les premiers décès. Les plus jeunes et  les plus âgés sont les plus touchés. 2 à 5  Français périssent chaque jour. Du 1er octobre 1944 au 10 avril 1945, 94 Français meurent au camp, soit 1/5 de l’effectif. 

42 Français sont incinérés au crématoire de Magdebourg, 52 sont inhumés dans trois fosses communes non loin du puits no 7, sur le territoire de la commune d’Unseburg.  

Après l’appel, souvent interminable, nous étions contraints par les Stubendienst (préposés au service du Block), de rester dehors et d’attendre le milieu de la nuit ou le petit jour avant d’entrer. Nous trainions avec nous une puanteur indicible que nous efforçions d’atténuer lorsque nous avions le bonheur d’avoir un peu d’eau pour rincer nos défroques et nous laver. 

LES EXPÉRIENCES MÉDICALES 

Buchenwald est l’un des KZ où les nazis entreprirent des expériences médicales sur les cobayes humains qu’étaient les déportés, livrés sans défense à la discretion de leurs bourreaux. 

Mon ami le docteur Jean Rousset, membre du réseau Buckmaster, déporté pendant dix-huit mois à Buchenwald, a été l’un des médecins du Revier. Voici comment ce praticien décrit les recherches pseudo-scientifiques sur le typhus poursuivies à Buchenwald dans le Block 46. 

L’innoculation du typhus exanthématique aux individus sains se fit à Buchenwald de différentes façons; d’abord par piqûre de poux infectés, sur des individus malades, puis par injection de boyage de poux infectés, enfin par injection de sang d’individus atteints. Cette dernière méthode se révéla la plus fidèle et c’est la seule qui fut retenue. À notre arrivé au camp, elle atteignait un très haut degré de précision. On lui injectait de 1/10 à ½ centimètres cubes de sang prélevé sur un malade atteint, après 14 jours d’incubations où 22 cm cubes pour une incubation de 7 jours. Ensuite on innoculait avec un vaccin quelques 5 à 10% ce qui navait d’ailleur aucune importance pour les (cobayes) rescapés, puisque les expériences terminées, ils étaient supprimés par la méthode habituelle du Block, par injection d’acide phénique. En juillet 1944, par exemple, ces expériences coûtèrent la vie à 156 prisonniers. Les injections du typhus était administré par le kapo Arthur Dietzche. 

 

Waldemar Hoven 1903-1948, commandant du camp de Buchenwald 

Pour bien fixer les responsabilités en ce qui concerne l’existence du Block 46, dans le camp de Buchenwald, il avait été réservé pour l’expérimentation sur l’homme dès le 2 janvier 1942sur l’ordre de l’Académie médic-militaire de la Wehrmacht de Berlin. Le Block 50, (Hygien Institut des Waffen SS) avait été fondé en septembre 1943 par le Sturmbannführer Erwin Ding-Schuler. L’ensemble était placé sous la protection d’Himmler et dirigé par des SS qui allaient fréquement rendre compte de leur activité à Berlin. Pendant ce temps, les autres déportés étaient abstreints au travail dans les kommandos. (Hoven, médecin du camp, condamné par un Tribunal militaire américain, a été condamné et exécuté en 1948 

LA CENTRALE DE BUCHENWALD 

Du 19 juillet au 1er avril 1937, le nombre des détenus à Buchenwald est passé de 149 à 80 436 (y compris les Kommandos extérieurs); 19 juillet 2937 149; 1er janvier 1938, 2 557; 1er janvier 1939, 11 028; 1er janvier 1940, 11 807; 1er janvier 1941, 7 440; 1er janvier 1942, 7 920; 1er janvier 1943, 9 517; 1er janvier 1944, 37 319; 1er janvier 1945, 63 048 et le 1er avril 1945, 80 436. 

À Buchenwald même les détenus ont construit le camp, y compris les bâtiments de la Kommandatur, les casernes, les garages des troupes, cuisines entrepôts et ateliers. À l’extérieur du camp, ils ont construit toutes les routes dans la circonsciption de Buchenwald, ainsi que les routes menant du camp Dans les entreprises Gustloff-Werke, installé dans le camp travaillaient 280 détenus le 23 février 1942 (jusqu’à 3 000 au moment du bombardement). À la Mibau ouverte en 1943 avec 30 détenus et qui en comptera 1 500 au moment du bombardement. Ainsi, la quantité maximale de détenus employés dans les entreprises à l’intérieur du KZ était de 5 900. 

LES ÉVASIONS 

Quelques évasions ont cependant réussi. Ainsi quatre détenus du Kommando d’Orolsen tentent leur chance pendant l’été 1944, deux Luxembourgeois (Pierre Schaul et Nicolas Wolff) le belge Fernand Labalue et le Polonais Adolf Korzynski. Ils parviennent à occuper des fonctions qui vont favoriser l’entreprise. Korzynski et Wolff dans l’atelier de réparation des véhicules. Labalue dans le magasin d’habillement des SS et Schaul comme coiffeur de ceux-ci, ce dernier subtilise des clefs dans les bureaux des SS et Labalue des uniformes SS, cependant qu’au garage les deux autres préparent un véhicule considéré comme inutilisable. Le 4 juin 1944, Korzynski endosse l’uniforme d’un général SS, les autres se contentant de tenues plus modestes, Ils passent sans encombre devant les sentinelles. Quand l’essence manque, ils poursuivent leur fuite à pied et se risque à monter dans un train se dirigeant vers Trèves. La ils se séparent. Tous les quatre ont survécu. L’audace a été payante. L’exploit est tout à fait exceptionnel. Car les KZ nazis ne relâchent pas leurs proies aussi facilement. 

LA LIBÉRATION 

Vers 16 heures, les premiers Américains pénètrent dans le camp, follement acclamés. Avec leurs accords, les déportés forment à partir du Comité international clandestin un directoire composé d’un Russe, d’un Français, d’un Allemand, d’un Tchèque et d’un Italien. La résistance organisée montre ainsi son efficacité pendant ces heures critiques. Elle administre dès lors le camp tandis que les groupes armés fouillent systématiquement le KZ et ses alentours et arrêtent plus de 150 SS avant 22 heures. 

CONCLUSION 

Buchenwald pésente touts les caractéristiques des KZ nazis. Mépris de la vie des détenus, extermination par le travail dans le camp central et les Kommandos, sévices de toutes sortes, exécutions sommaires, expériences médicales, (routes de la mort) pour les transférés ect. O.Wormser-Migot a établi qu'’entre juillet 1937 et mars 1945, ont été enregistrés à Buchenwald 233 889 détenus, dont 56 545 y sont morts y compris ceux des Kommandos extérieurs, mais sans compter ceux de Dora ni les femmes). 


07/04/2013
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